Il y a deux semaines, peut-être trois, Tony Kornheiser et Michael Wilbon, les deux animateurs de Pardon the Interruption à ESPN, ont profité du conflit dans la LNH pour se moquer des Bobcats de Charlotte, l'une des pires équipes de la NBA.

«Qu'est-ce qui prendra fin en premier? Le lock-out dans la LNH ou la série de défaites des Bobcats?», a lancé en boutade Kornheiser à Wilbon. «Je ne sais pas ce qui arrivera dans la LNH, mais les Bobcats sont vraiment mauvais», a alors répondu Wilbon, avec un sourire qui militait en faveur de la LNH pour gagner ce duel de perdants.

L'équipe de l'illustre Michael Jordan a encaissé un 18e revers de suite samedi. Une défaite crève-coeur de 98-95 aux mains des Hornets de La Nouvelle-Orléans - qui sont aussi pourris que les Bobcats, comme en témoignent leurs 7 victoires et 23 défaites.

La séquence pourrait se prolonger à 19 dès ce soir avec une défaite contre les Bulls de Chicago; à 20 vendredi, contre Cleveland; puis à 21 dimanche, contre Detroit.

Si la tendance se maintient, le conflit de la LNH se réglera peut-être vraiment avant la prochaine victoire des Bobcats.

Après une fin de semaine consacrée à l'analyse de chacun des points présentés dans la dernière offre de la LNH - le document compte 288 pages -, les deux parties devraient négocier aujourd'hui. Peut-être demain. Sans doute mercredi.

D'autres concessions à venir

Est-ce que la dernière offre de la LNH sera la bonne? Celle qui réglera le conflit?

Non!

La Ligue nationale devra faire d'autres ajustements ici et là. Les joueurs voudront sans doute faire augmenter un peu le plafond salarial, qui serait limité à 60 millions dès 2013-2014, selon la dernière proposition de Gary Bettman.

Mais après avoir juré, lors de la grande cassure du 6 décembre dernier, qu'il était hors de question de faire quelque compromis que ce soit, Bettman a bougé.

Il a non seulement maintenu tout ce qu'il avait prétendu avoir retiré de la table le 6 décembre - dont les 300 millions servant de parachute pour ralentir la chute de 57 % à 50 % de la part des revenus de la LNH versée aux joueurs -, mais il a accepté de prolonger à six ans (sept pour les joueurs autonomes demeurant avec la même équipe) la durée des contrats. Il a doublé - de 5 % à 10 % - la variation maximale des salaires des joueurs pour les contrats.

Ce faisant, Bettman a donné raison à son rival Donald Fehr, qui assurait aux joueurs que la LNH déposerait une offre bonifiée avant d'annuler la saison.

À moins qu'il ne mette à exécution sa menace de dissoudre l'Association des joueurs - il a jusqu'au 2 janvier pour le faire -, Fehr obtiendra sans doute une autre offre.

Et celle-là sera la bonne. Du moins, je le crois.

À moins que de petits caractères dans l'une ou l'autre des 288 pages de la dernière proposition de la LNH ne cachent des pièges majeurs dans lesquels les joueurs pourraient s'enliser, l'offre actuelle devrait ouvrir la porte à un règlement.

Avant la fin de semaine? Compte tenu du temps nécessaire pour débattre de l'offre entre les joueurs, d'accoucher d'une contre-proposition globale qui devra ensuite être analysée - ou rejetée - par la LNH et d'un retour des deux parties à la table, il semble improbable que l'entente tombe avant la fin de semaine.

Mais si les deux camps ont vraiment l'intention d'en venir à une entente, le rapprochement associé à la dernière proposition les condamne à réussir. À s'entendre avant la date limite fixée par la LNH, qui tient à un règlement avant le 11 janvier afin d'amorcer la saison au plus tard le 19 janvier.

Et, qui sait, peut-être que d'ici là les Bobcats n'auront toujours pas gagné!

Cela dit, les deux parties ayant fait preuve de très mauvaise foi à plusieurs reprises depuis le début du conflit, il est impossible de prétendre que le conflit est déjà réglé. De célébrer. Certains observateurs croient d'ailleurs toujours que la saison sera annulée et que le souffle d'espoir des derniers jours se transformera en soupir de désespoir avant longtemps.

La réponse finale sera connue d'ici le 11 janvier.

Images troublantes...

L'image qui me trouble depuis une semaine n'est pas celle de Carey Price célébrant la capture d'un coyote, abattu à l'aide d'une arme semi-automatique lors d'une expédition de chasse. Cette image a soulevé des critiques, justifiées ou non, c'est vrai. Je vous invite d'ailleurs à en débattre sur mon blogue.

L'image qui me «trouble» est plutôt celle des officiels déguisés en vaches Holstein à la Coupe Spengler, disputée en Suisse. Je veux bien croire que la production de lait est, avec le chocolat, les fromages, les montres et les banques, l'une des fiertés nationales de la Suisse. Et je veux bien croire que le traditionnel chandail zébré arboré par les arbitres et les juges de lignes au hockey n'a rien de vraiment exotique non plus. Mais en vaches? Avec les taches noires bien disposées sur la poitrine, le dos, les jambes? Déjà que les arbitres sont des cibles faciles pour les critiques, voire les insultes, il me semble qu'on aurait pu se garder une petite gêne avant de les transformer en panneau réclame sur patins...

Bonne année

On a survécu aux insuccès du Canadien, à une fin du monde qui ne s'est pas concrétisée et à la tempête de neige qui nous rappelle que notre pays, c'est aussi encore parfois l'hiver. On survivra aussi au lock-out qui paralyse la LNH pour une troisième fois en 18 ans, qu'il se règle dans deux jours, deux semaines, deux mois ou deux ans. D'ici là, je vous souhaite de célébrer comme il se doit l'arrivée de la nouvelle année et de profiter des joies de la neige et de l'hiver avant le retour du hockey... ou de l'été!

Photo tirée de Twitter

Cette photo de Carey Price célébrant la capture d'un coyote, mise en ligne par Price lui-même sur Twitter, suscite la controverse. Mais l'uniforme des arbitres habillés en vache, à la Coupe Spengler, est pas mal plus troublant!