Une chance qu'il y a eu Gary Carter et le très bel hommage que lui a rendu le Canadien avant le match pour satisfaire les partisans. Car s'ils n'avaient eu que la piètre rencontre que leur ont ensuite offerte leurs favoris, ils songeraient à intenter du recours collectif ce matin.

Loin de moi l'intention de défendre l'indéfendable et les joueurs du Tricolore en même temps. Surtout qu'ils ont une part de responsabilité dans le fait que 17 min 50 sec se sont écoulées entre leurs 3e et 4e tir en première période, qu'après 40 minutes sept joueurs seulement avaient cadré un tir sur Martin Brodeur qui les avait tous repoussés.

Mais au-delà de ces chiffres qui paraissent très mal, ce n'est pas tant le Canadien qui a mal joué que les Devils qui ne leur ont rien donné.

Rien de facile en tout cas.

Car bien que la défensive soit au centre de la philosophie des Devils, ils ne se contentent pas de tendre des pièges sur la patinoire en attendant que leurs adversaires y mettent bêtement les patins. Ils patinent, ils bougent, ils déposent leurs pièges tout juste devant leurs adversaires ne leur donnant pas l'occasion de les éviter.

Ça donne ce qu'on a vu dimanche sur la patinoire du Centre Bell: non seulement le Canadien a peiné à se rendre au filet de Martin Brodeur, il a aussi peiné à toucher la cible.

Pour vous donner une idée, Anton Volchenkov et Andy Greene, avec 9 tirs bloqués chacun, ont réalisé quatre arrêts de moins que Martin Brodeur durant tout le match. Et Volchenkov a passé quelques minutes au vestiaire en fin de première période afin de se faire recoudre la bouche résultat d'un tir de Plekanec qui l'a atteint en plein visage. Au total, les joueurs des Devils ont stoppé 33 tirs du Canadien. C'est plus que le double que les tirs bloqués du Tricolore.

Les Devils ont obtenu seulement trois tirs de plus vous dites? C'est vrai. Mais contrairement au Canadien, les Devils se sont rendus à Carey Price. Zach Parise et David Clarkson ont fait dévier des rondelles devant le gardien du Canadien. Steve Bernier voilait la vue de Price sur le but d'assurance.

Comme quoi au hockey, que ce soit à l'attaque ou en défensive, l'efficacité aura toujours raison du spectaculaire dans l'issue d'un match. Et en fait d'efficacité, les Devils sont durs à battre.

Ajoutez à cela le fait que le Canadien semblait avoir laissé ses jambes, ses mains et ses émotions au vestiaire, on peut facilement comprendre que les partisans quittaient par centaines le Centre Bell en troisième période en remerciant Gary Carter, et les responsables de l'hommage qui lui a été rendu, d'avoir sauvé leur dimanche soir...