Au moins au football, Marc Trestman peut refuser les pénalités décernées à ses adversaires. Si Jacques Martin en avait la possibilité, il devrait sérieusement songer à l'imiter... Car non seulement son équipe gaspille attaque massive après attaque massive, voilà qu'en plus elle se met à laisser ses adversaires marquer à sa place.

Tomas Plekanec n'est pas à l'aise à la pointe en remplacement d'Andrei Markov. On veut bien. Mais de là à donner la rondelle bêtement à l'adversaire, il y a un pas qui devrait normalement être bien difficile à franchir. Sauf que Plekanec l'a franchi allégrement hier contre les Oilers d'Edmonton. Et trois fois plutôt qu'une. C'est lui qui a donné la rondelle à Randy Jones, qui a déjoué Carey Price au terme d'une longue échappée en début de deuxième période. Et c'est couché sur le ventre après avoir perdu l'équilibre après sa bévue monumentale qu'il a été témoin du but qui a fait si mal au Canadien. En fait non. Je crois que lorsque la rondelle a glissé sous Carey Price, Plekanec tentait de se mettre la tête sous la couche de glace...

Le Canadien a marqué quatre fois cette saison à cinq contre quatre. Ce n'est pas beaucoup. Pis encore, il a concédé trois buts. Ça veut dire un gain net d'un.

Le pire dans tout ça, c'est que le Tricolore est presque chanceux de ne pas se réveiller avec un différentiel de zéro. Car, loin d'avoir appris de son erreur bête sur le premier but des Oilers, le Canadien a donné l'occasion au bon vieux Ryan Smyth d'imiter Jones quelques minutes plus tard. Il a servi la même feinte à Price qui, cette fois, n'a pas mordu. Blâmer Price pour le revers? Ce serait bête et malhonnête. Vrai qu'il n'a fait face qu'à 13 tirs et qu'il a accordé deux buts. Mais c'est devant lui que tout s'est joué. D'ailleurs, c'est même son bon copain Josh Gorges qui a fait dévier la rondelle qui l'a déjoué sur le deuxième but.

Déjà qu'il ne fait trembler personne, le Canadien s'est contenté de trois bien petits tirs en attaque massive hier soir. Trois! Et il a passé 11:22 à cinq contre quatre et 12 secondes à cinq contre trois.

Mauvais que vous dites?

Lamentable, répond l'écho. Et quand les choses vont mal, et qu'en plus le gardien que vous affrontez multiplie les arrêts comme l'a fait une fois encore Nikolai Khabibulin hier, la confiance déjà fragile s'étiole complètement et il arrive ce qui est arrivé hier. Tu ne marques pas et tu perds. La beauté de l'affaire c'est qu'au moins ce matin, on sait pourquoi le Canadien a perdu.