Il y a cinq ans, j'ai fait installer chez moi une belle petite machine qui purifie l'air. Le système est silencieux, il filtre les particules les plus fines et la maison sent toujours bon. Un échangeur d'air Venmar, conçu au Québec, dont je suis bien satisfait.

Je ne chronique pas aujourd'hui pour disserter sur la pureté de l'air, encore moins pour faire une pub à Venmar. Non, si je vous parle de ma petite machine, c'est pour partager avec vous la nouvelle de la semaine à Saint-Léonard-d'Aston, où j'ai de la famille: Venmar cherche rapidement 100 employés pour fabriquer ses nouveaux produits. Une nouvelle usine est même dans les cartons, probablement justifiée par la forte demande aux États-Unis.

Cent nouveaux emplois, c'est énorme dans cette ville de la MRC de Nicolet-Yamaska qui compte 2365 habitants. La nouvelle est sortie dans le quotidien Le Nouvelliste, jeudi. L'entreprise, qui compte 280 travailleurs, cherche des ingénieurs, des programmeurs, des techniciens, des soudeurs, des assembleurs, des superviseurs, bref, elle offrira de bons emplois.

Dans cette période qu'on dit austère, cette annonce arrive comme un baume. Et comble de bonheur, elle n'est pas isolée. Mercredi, le fabricant de vaccins japonais Medicago a annoncé qu'il devrait investir 245 millions de dollars et créer 200 emplois à Québec d'ici quatre ans.

Et dernièrement, l'entreprise sud-coréene Green Cross Biotherapeutics a commencé la construction de son usine de fractionnement de plasma sanguin, dans l'arrondissement de Saint-Laurent. L'investissement de 200 millions sur six ans créera 140 bons emplois.

Ces nouvelles semblent s'inscrire dans la tendance observée par Statistique Canada sur le marché du travail au Québec. Il y a deux semaines, l'organisme fédéral constatait qu'il s'était créé près de 69 000 emplois depuis un an au Québec, soit entre avril 2014 et avril 2015.

Il faut être prudent avec cette enquête, puisque la marge d'erreur est grande et les chiffres mensuels sont très volatils. Néanmoins, il s'agissait d'une croissance de l'emploi pour le quatrième mois consécutif au Québec. Et jeudi, d'autres données publiées par Statistique Canada semblent confirmer que l'économie du Québec a cessé de reculer.

D'abord, le nombre de prestataires d'assurance-emploi demeure relativement stable au Québec depuis quelques mois, à 151 990, tandis qu'il augmente en Alberta, en Saskatchewan et dans les provinces maritimes. Seuls l'Ontario et la Colombie-Britannique connaissent des baisses marquées du nombre de prestataires.

Ensuite, les ventes au détail ont crû de 2,2% en mars au Québec, à 9,05 milliards de dollars (données désaisonnalisées), pendant qu'elles reculaient dans les provinces pétrolières de l'Alberta (- 1,7%), de la Saskatchewan (- 4,4%) et de Terre-Neuve-et-Labrador (- 2,3%). Encore une fois, l'Ontario fait bonne figure (+ 5,9%).

Au cours des prochains mois, les provinces pétrolières continueront de subir les contrecoups de la baisse marquée du prix du pétrole, puisque les nouveaux projets ne sont plus rentables. Pendant ce temps, le Québec et l'Ontario devraient profiter de la chute du huard, un phénomène qui aide les manufacturiers qui exportent.

Bien sûr, il faut plusieurs projets pour remplacer les nombreux départs chez Bombardier, notamment les 1000 licenciements annoncés la semaine dernière. Ou encore la suppression de quelque 150 postes au siège social de Rio Tinto Alcan.

Bien sûr, les effets des compressions du gouvernement libéral pour atteindre le déficit zéro n'ont pas fini de se faire sentir. Les départs d'employés du secteur public au statut précaire viendront s'ajouter aux chômeurs, du moins pendant un certain temps.

Il reste que l'économie n'est pas un système figé, fermé. Certains secteurs sont perdants, d'autres sont gagnants. Et dans ce jeu mouvant, les politiciens n'ont pas toujours d'emprise.

Pour le Québec, il faut surtout souhaiter que de nouveaux entrepreneurs identifient de nouvelles niches, lancent des projets, investissent et créent des emplois. Et espérer que les entrepreneurs, souvent conspués par les scandales et la commission Charbonneau, retrouvent les bonnes grâces de l'opinion publique.