Je suis outrée d'apprendre que notre bain public à Ville-Émard se noie dans les dédales financiers de notre ville. Ce bâtiment patrimonial, érigé en 1914, est menacé de fermeture à cause de considérations budgétaires. On dit que l'endroit nécessiterait des rénovations majeures ! Là, il faudrait que l'on m'explique en quoi consistent ces rénovations, car ce bain a été fermé pendant plus d'un an pour des travaux ayant coûté plus de 2 millions. Je suis née dans ce quartier, il y a 57 ans, et de nombreux souvenirs d'enfance me rattachent à cette piscine : mes cours de natation, mes premières compétitions, le grand plaisir de m'y retrouver avec mes copines à la sortie de l'école Coeur-Immaculé-de-Marie. Nous reportions nos émissions de télé préférées pour faire du sport, beau temps, mauvais temps.

Je suis outrée d'apprendre que notre bain public à Ville-Émard se noie dans les dédales financiers de notre ville. Ce bâtiment patrimonial, érigé en 1914, est menacé de fermeture à cause de considérations budgétaires. On dit que l'endroit nécessiterait des rénovations majeures ! Là, il faudrait que l'on m'explique en quoi consistent ces rénovations, car ce bain a été fermé pendant plus d'un an pour des travaux ayant coûté plus de 2 millions. Je suis née dans ce quartier, il y a 57 ans, et de nombreux souvenirs d'enfance me rattachent à cette piscine : mes cours de natation, mes premières compétitions, le grand plaisir de m'y retrouver avec mes copines à la sortie de l'école Coeur-Immaculé-de-Marie. Nous reportions nos émissions de télé préférées pour faire du sport, beau temps, mauvais temps.

Aujourd'hui, mon papa Lionel, âgé de 82 ans, s'initie à son tour à faire des longueurs beau temps, mauvais temps, cinq jours par semaine. Et il en profite pour socialiser avec d'autres personnes de son âge, qui désirent demeurer en forme. Dois-je aussi mentionner tous les cours donnés aux adultes, aux petits et aux ados des écoles environnantes qui décident d'aller s'amuser en pratiquant un sport, remettant ainsi à plus tard leurs jeux électroniques? J'ose espérer que nos élus se sortiront la tête de l'eau et sentiront l'importance de conserver cet équipement sportif inestimable pour la santé des citoyens.

Francine Thibault, Montréal



La vie ne vous doit rien


Depuis toujours, les différentes générations ont envié le sort de celle qui lui succède. Nos parents qui ont perdu les meilleures années de leur vie à peiner afin de subsister pendant les années de la Grande dépression nous ont enviés, nous les enfants de la guerre. Le gouffre de cette dépression s'était refermé et nous avons pu jeter les bases d'une carrière plus intéressante, et certes plus avantageuse que nos pères n'avaient pu faire pendant ces années de misère. Combien de fois ai-je entendu cette phrase : «Je suis né 30 ans trop tôt», réalisant qu'ils avaient perdu les plus belles années de leur vie. Puis, vinrent les baby-boomers qui, mieux préparés académiquement et techniquement que nous (évidemment, nous avions payé leurs études). Ils nous bousculèrent avec des outils que nos parents n'avaient pas pu nous fournir. Mais nous étions de fiers travailleurs, vaillants et déterminés, ce qui nous a permis de nous rendre allègrement à notre retraite et la rendre agréable et confortable. Les baby-boomers ont pris pratiquement toute la place par leur travail et leur créativité, ils ont façonné la société à leur image, vivante et prospère. Ils ont mérité ce qu'ils ont obtenu et nous en étions fiers.

Et puis, survint la génération «Y» qui a su bénéficier de l'aisance de ses parents, peut-être même trop. Les membres de cette génération n'ont ni la vigueur, ni la fierté et ni la détermination de leurs parents et leurs grands-parents, et encore moins le courage. Certes, ils veulent travailler, mais à leurs conditions et aux heures qui leur convient. Ils aspirent à un nouveau contrat social, mais de la part de qui? Et en quoi consiste ce contrat social ? Une meilleure répartition de la richesse? Celle des autres, évidemment. L'élimination de toute compression budgétaire, sans égard de la situation financière de nos gouvernements? Du haut de mes 80 ans, je dis à ces jeunes : faites ce que ceux qui vous ont précédés ont fait. Retroussez vos manches, ayez la même fierté du travail bien fait que nous avions. Soyez innovateurs et entreprenants. N'attendez pas que l'État le fasse pour vous. Changez le monde, si vous le pouvez, mais rappelez-vous que la vie ne vous doit rien. Cette vie sera plus généreuse envers vous que ne le serez envers elle.

Armand J. Doré, Anjou



Un fléau envahissant


Nous sommes trois femmes dans la cinquantaine qui avons décidé d'aller flâner à Montréal. Je ne peux vous dire combien de fois nous nous sommes fait demander de l'argent par des hommes âgés de 30 à 60 ans. Tant que c'est fait de façon raisonnable, nous pouvons le supporter. Toutefois, lorsqu'ils sont agressifs et menacent verbalement, la limite est franchie. À quelques occasions, nous sommes entrées dans des boutiques pour échapper à cette inlassable quête agressive. Qu'est-ce qui se passe dans la belle ville de Montréal ? Que doivent penser les touristes qui la visitent? J'ai marché dans des villes du Pérou, où la pauvreté est très présente. Oui, il y a des gens qui réclament un peu d'argent, mais nous n'avons jamais senti une telle agressivité. Je crois que Montréal devrait réfléchir à l'augmentation de ce fléau envahissant.

Nicole Nadeau,

éducatrice, Sainte-Agathe



L' autobus, de plus en plus pénible


Je fais partie de ceux qui commencent à en avoir ras le bol du système d'autobus de la STM. J'ai 56 ans, je travaille de 9h à 17h et j'emprunte les transports en commun depuis mon enfance. J'ai déjà eu une voiture, un scooter, de nombreuses bicyclettes, j'ai toujours pensé que les transports en commun constituent la meilleure solution pour se déplacer. Cependant, depuis quelques années, je trouve l'expérience de plus en plus désagréable. Combien de fois suis-je obligée de demander au chauffeur de baisser le volume de sa radio, de voyager coincée dans un tapon de monde, car les gens s'obstinent à rester à l'avant de l'autobus et empêchent les autres d'entrer. Et que dire de ceux qui s'obstinent à sortir par l'avant, alors que le chauffeur les laisse faire. Je n'en peux plus d'être obligée d'écouter le bruit qui se dégage des écouteurs des jeunes et j'en ai assez des autobus qui sont si souvent en retard. Très souvent, je dois demander à quelqu'un de se lever pour permettre à une vieille personne ou une femme enceinte de s'asseoir.

Je me moque des nouveaux wagons neufs dans le métro. Je veux de l'espace et un certain confort. La situation actuelle est ridicule ! Que la STM se procure des autobus à deux étages s'il le faut, ou qu'ils ajoutent davantage de véhicules pour que nous sentions la différence, mais qu'ils fassent quelque chose.

Danielle Ouimet



Il n'y a pas que l'université


Elles sont affichées sur la quasi-totalité des babillards de mon cégep. Elles ont la mission de nous interpeller, de nous faire réagir. Étudiants, insurgez-vous! Clamez votre indignatio ! La hausse des droits de scolarité est une menace à notre éducation. S'ensuivent des appels à manifester, un déluge de protestations sur l'internet et des lettres d'opinion incendiaires dans les journaux. Tous les jours, on tente de provoquer mon indignation et m'entraîner dans ce flot ininterrompu de doléances!

En tant qu'élève, je me sens concernée par la hausse des droits de scolarité. Pourtant, je suis peu encline à grossir les rangs de mes pairs qui crient à l'injustice. Tout d'abord, quand j'entends des phrases qui ressemble à ceci : « le gouvernement choisit, en haussant les frais de scolarité, une future population moins éduquée », je me hérisse. Et les techniques au collégial? Et les DEP? L'université est-elle la seule option pour réussir dans la vie et être «éduqu »? Je le croyais. Pourtant, je suis de retour au cégep pour faire une technique, après une année à l'université. Et je suis convaincue que mes perspectives d'avenir sont meilleures que jamais et la différence de frais est plus que notable. L'université a-t-elle été valorisée au point qu'elle apparaisse comme l'unique voie vers le succès ? Parce qu'aller à l'université seulement pour prouver (à nous-mêmes ou à nos parents) que nous en sommes capables n'est pas le meilleur choix à faire. Se retrouver avec un diplôme en poche et aucune perspective d'avenir, que cela ait coûté 500$ ou 15 000$, on n'est guère avancé. S'endetter pour un programme qui nous passionne et qui offre de nombreuses perspectives professionnelles qui nous permettront de rembourser nos dettes, voilà qui est plus sensé. Somme toute, si la hausse des droits de scolarité incite les étudiants à prendre le temps de réfléchir à leur avenir et à garder l'esprit ouvert aux nombreuses possibilités qui les entourent, elle ne peut qu'être bénéfique.

Constance Poitras,

élève en inhalothérapie

Mon chemin de Compostelle

Mon chemin de Compostelle, je l'ai parcouru en auto. Tôt le matin, je descendais Papineau. Je traversais le pont Jacques-Cartier, puis à droite sur Taschereau. Le drapeau du Québec flottait devant l'édifice, j'arrivais alors à destination. J'allais voir ma soeur frappée durement par le cancer. M'ont précédé dans la chambre 425, toutes sortes d'objets fétiches. Un chien-loup en peluche dans le coin, des anges sur le bord de la fenêtre, des DVD, des CD, des livres, des crayons, des cahiers, tout était là. «On est ici pour guérir, pas pour mourir», nous disait le médecin de façon rassurante. «J'étais au Portugal, quand j'ai appris que vous étiez ici. Alors je suis allée à Fatima pour vous et je vous ai rapporté un chapelet», lui a dit une amie, la canne à la main et le chapelet dans l'autre. Comment réagir à l'annonce d'une leucémie aiguë? On pleure, oui! Mais on fait confiance à la science. L'équipe médicale travaille de pair avec la patiente. Cette complicité est belle à voir. Leur but : faire monter les plaquettes et abaisser la fièvre. Ils sont compétents, mais nous demeurons toujours inquiets. Cependant, des deux côtés, il y a toujours eu le respect et la courtoisie. Puis, vint le moment du miracle espéré : «Maintenant, madame, on peut dire que vous êtes en rémission.» Ouf! Nous sommes reconnaissantes envers tout le personnel de l'hôpital Charles-Lemoyne. Vous nous avez permis de mieux accompagner ma soeur Marielle à traverser cette épreuve qui nous a fait tant souffrir.

Louise Hamelin, Laval