Vote postal, REV, avenir du centre-ville… La Presse a profité d’une rencontre avec la candidate à la mairie et cheffe de Projet Montréal, Valérie Plante, pour lui poser vos questions récoltées lors d’un appel à tous.

J’aimerais savoir pourquoi la mairesse n’a pas donné le droit de vote par la poste aux personnes de 70 ans et plus ?

Louis Plante

Valérie Plante : C’est une décision prise par le greffier de la Ville, ce n’est pas une décision politique, contrairement à ce que M. Coderre essaie de faire croire. Le greffier prend sa décision en fonction de l’information qu’il reçoit du Directeur général des élections du Québec. Il y avait des craintes que si on appliquait le vote postal à toute la population, ce ne soit pas opérationnel. Un exercice démocratique aussi important que celui-là doit être fait en bonne et due forme. Pour le principe, je suis d’accord. Présentement, les personnes qui ont accès au vote postal sont les 70 ans et plus qui sont vulnérables. Pour s’assurer que tout le monde possible aille voter, le greffier a aussi pris la décision qu’il y ait quatre jours de vote plutôt que deux.

Pensez-vous améliorer (de beaucoup !) la propreté de la ville ? J’ai terriblement honte quand je reçois de la visite de l’extérieur. Pensez-vous sévir sévèrement contre ceux qui font des graffitis ?

Manon Malinosky

Valérie Plante : Oui ! Il y a des efforts qui ont été faits durant le premier mandat et il y en a encore à faire. Dans notre plateforme, dans nos 100 premiers jours, un des éléments touche la propreté avec nos différentes brigades. Et pour les graffitis, il y a déjà un programme en place. On nettoie même les graffitis qui ne sont pas sur le territoire de Montréal. En principe, par exemple, c’est Postes Canada qui devrait s’occuper des graffitis sur ses boîtes aux lettres. On a décidé d’être proactif et d’aller de l’avant, mais ce n’est pas simple.

Avant les élections (de 2017), vous avez dit, au sujet des REV (Réseau express vélo), que vous alliez « préalablement consulter la population ». Comment expliquez-vous alors, qu’en pleine pandémie, le REV Bellechasse ait été implanté en juillet 2020 et que le tronçon à l’est de Pie-IX ait été modifié du projet initial sans consultation, ce qui a provoqué le retrait de 383 places de stationnement et l’interdiction d’arrêter en tout temps sur ce tronçon ?

Michèle Néron

Valérie Plante : Le REV Bellechasse était une initiative locale, et le travail était fait en conséquence. Mais je comprends que pendant la pandémie, ça a bousculé beaucoup les gens, et on l’entend. Mais en même temps, je tiens à mentionner que le REV Bellechasse est en voie d’être le plus populaire après le REV Saint-Denis. Il y a beaucoup d’écoles et de centres sportifs sur Bellechasse, et je suis fière de voir des jeunes et des familles qui se déplacent. Je pense que c’était la bonne chose à faire.

Encore aujourd’hui, les quartiers parmi les plus défavorisés de Montréal sont dépourvus de services de bibliothèque adéquats. Quels sont vos engagements face à la question des bibliothèques ?

Louise Guillemette-Labory

Valérie Plante : On a décidé d’innover en faisant des bibliothèques qui couvrent deux arrondissements. On est en train d’en faire une à cheval entre Ahuntsic et Montréal-Nord parce que les besoins sont grands. Il y a aussi la bibliothèque dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve qu’on est en train d’agrandir en ce moment. C’est sûr que ce sont des investissements majeurs, mais quand on parle de la ville 15 minutes, ça veut dire un accès à un parc, une épicerie, des infrastructures culturelles et sportives. C’est une priorité pour nous, pour la qualité de vie et pour l’équité territoriale en matière de sports, de loisirs et de culture.

Qu’avez-vous prévu pour assainir les finances publiques : dédoublements, erreurs de planification des travaux, diminution des ressources humaines inutiles, gaspillage, etc. ?

Rubens Lavigne

Valérie Plante : On a commencé à travailler avec les arrondissements de Projet Montréal, et on continue avec les autres, pour rendre les processus plus simples et mettre beaucoup de permis en ligne. C’est très pratico-pratique, mais ça aide beaucoup les commerces et les résidants. Au niveau de la planification, on a fait une charte des chantiers qui vise vraiment à rendre plus imputable les grands donneurs d’ouvrage qui suivent les mêmes critères que nous quand il est question de sécurité, de signalisation, d’habillage de chantiers. Finalement, sur le plan des travaux, on a fait un projet-pilote sur Sainte-Catherine pour faire des travaux 24/7 et ça a bien fonctionné. C’était à la demande des commerçants et, quand c’est possible, ça dépend où, on va le faire pour que ce soit plus rapide.

On parle beaucoup de retenir et d’attirer de jeunes familles à Montréal. Mais j’aimerais savoir quelles sont les actions concrètes pour favoriser le maintien des personnes vieillissantes qui veulent continuer à vivre à Montréal, tout en améliorant leur qualité de vie ?

Johanne Pratte

Valérie Plante : On le sait qu’il y a beaucoup de personnes aînées qui ont de la misère à rester en ville à cause, entre autres, du prix moyen des maisons qui augmente. La question [de la réduction] de la taxe résidentielle sur les premiers 500 000 $ vise à aider les familles, mais aussi les personnes aînées à rester dans leur milieu. Il y a aussi le transport public qu’on a réduit de 50 % – ça coute 90 cents pour avoir un billet de métro pour un personne aînée – et ce sera gratuit l’an prochain.

Quelle est votre meilleure idée pour un projet « unique et spectaculaire » qui mettrait Montréal encore plus sur la map touristique ?

Jacques Haket

Valérie Plante : La Sainte-Catherine. C’est la première artère commerciale du pays. Le plan de 1 milliard qu’on a commencé à investir et qu’on va continuer à faire, pour moi, c’est majeur. Pour compétitionner avec le commerce électronique et les centres commerciaux, il faut que nos artères commerciales se démarquent, qu’il y ait une expérience, une plus-value, quelque chose d’agréable tant dans l’occupation que dans les aménagements et l’animation. Pour moi, ça demeure un projet-phare. Sinon, il y a le Mont-Royal. On va présenter dans un second mandat le chemin de parc tel que demandé par l’OCPM [Office de consultation publique de Montréal], ça va être une façon de bonifier notre belle montagne qu’on aime.

Propos recueillis par Nathalie Collard, La Presse

Note : Les questions et réponses ont été légèrement éditées pour en faciliter la lecture.