Une fois n'est pas coutume, alors autant souligner les bons résultats de l'emploi au Québec, en mai.

Les données de l'Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada font état de 21 600 emplois en plus par rapport à avril. Ex aequo avec l'Ontario, il s'agit des meilleurs résultats au pays où l'emploi a augmenté de 13 800 d'un océan à l'autre, mais diminué dans sept provinces.

Il s'agit du meilleur chiffre québécois depuis octobre 2013. Il a permis de faire reculer le taux de chômage de quatre dixièmes à 7,1 %, un taux qu'on n'avait pas vu depuis mars 2008.

Mieux encore, ces 21 600 emplois sont le solde 55 800 nouveaux postes à temps plein et de 34 200 postes à temps partiel en moins. Ces chiffres sont les premiers vraiment significatifs depuis juillet, compte tenu de la marge d'erreur de l'EPA.

Depuis décembre, le Québec compte seulement 12 400 emplois de plus. Dans son budget présenté cet hiver, le ministre Carlos Leitao a émis l'hypothèse de 29 800 emplois de plus cette année qu'en 2015. Heureusement, le Québec fait beaucoup mieux au chapitre de l'emploi à temps plein avec 54 400 postes de plus. Cela signifie plus d'heures travaillées et davantage de rentrées fiscales.

On compte plus d'emplois en particulier dans la fabrication, les services aux entreprises et dans l'enseignement. On en a supprimé en revanche dans le commerce de gros, les services de restauration et d'hébergement.

À l'échelle des régions métropolitaines de recensement, Montréal tire assez bien son épingle du jeu (création de 17 800 emplois sur un an) tandis que Québec peine à créer des emplois cette année (perte de 21 000 emplois).

La Vieille Capitale souffre du déclin de sa population active. Elle a baissé de 21 400 personnes depuis un an, contre 8500 seulement pour l'ensemble de la province. À Montréal, la population active est en hausse de 12 200 personnes depuis un an.

Selon l'organisme Québec international, le taux de chômage dans la capitale est passé sous la barre des 5 % dans toutes les catégories d'âge. Chez les 15-24 ans, il s'élève à 4,4 %, contre 14,2 % à l'échelle du Québec.

Cela reflète une pénurie de main-d'oeuvre.

On peut s'en rendre compte autrement en regardant le taux d'emploi qui s'élève à 63,2 %, contre 60,9 % à Montréal et 59,9 % seulement à l'échelle de la province.

Il faut souligner toutefois que le taux d'emploi suit une tendance à la hausse à Montréal, mais est sur une pente dangereuse à Québec où il a baissé de 3,1 points de pourcentage en un an !

L'explication se trouve dans la cohorte des 55 ans et plus. Dans la Vieille Capitale, son taux d'emploi est de 28,7 % seulement, en baisse de 4,1 points de pourcentage en un an. Il s'élève à 33,4 % à Montréal et il est en hausse. Ailleurs au pays, il dépasse la barre des 40 % dans plusieurs grandes villes.

L'explication n'est pas évidente. On peut toutefois soupçonner le poids de l'administration publique dans l'emploi à Québec. Les fonctionnaires ont droit à un régime de retraite à prestations déterminées et les difficiles négociations de l'automne en auront incité plusieurs à rompre leur lien d'emploi.

À l'échelle canadienne, les résultats de 13 800 emplois sont peu significatifs puisqu'ils restent bien en deçà de la marge d'erreur de l'EPA. La baisse de deux crans du taux de chômage à 6,9 % est surtout due à la diminution de la population active.

L'ajout de 60 500 emplois à temps plein signifietoutefois qu'il y a eu bel et bien augmentation de cette catégorie d'emplois.

C'est sans doute le seul résultat vraiment encourageant. Seul le secteur public a augmenté ses effectifs, le nombre de salariés du secteur privé et de travailleurs autonomes ayant diminué.

Pire, l'agence fédérale indique que l'augmentation de 19 400 postes dans les administrations publiques est essentiellement attribuable à la tenue du recensement. Il s'agit d'emplois temporaires qui vont disparaître d'ici la fin de l'été.

Statistique Canada n'a pu réaliser l'EPA dans l'agglomération de Wood Buffalo qui englobe Fort McMurray où de graves incendies ont fait rage. Toutefois, elle précise que la population de la région représente seulement 2 % des Albertains. Cela dit, le nombre d'heures travaillées en Alberta a diminué de 5,1 % au cours du mois et reflète bien les difficultés économiques que traverse la province. Son taux de chômage s'établit à 7,8 %, soit 1,9 point de plus qu'il y a un an.