L'entraîneur des Carabins, Danny Maciocia, faisait le bilan de la saison de son équipe jeudi.

Elle s'est terminée, on le sait, par une défaite de 14-11 aux mains du Rouge et Or de l'Université Laval, devant 16 000 spectateurs à Québec.

Une défaite honorable si l'on considère que le score était de 12-11 dans les dernières minutes du match et si l'on sait que le PEPS est un stade très intimidant et bruyant. Il n'est pas facile d'affronter l'équipe championne du Canada devant ses partisans. Certains y laissent leur peau et leur fierté.

14-11, donc, M. Maciocia, c'est encourageant, non? Pas dans la tête d'un entraîneur, semble-t-il.

«Je n'ai pas encore digéré cette défaite. J'y pense tout le temps. Elle me fatigue encore. Les gens m'arrêtent dans la rue pour me féliciter, pour me dire que cette défaite est positive... C'est gentil, mais je ne vois pas les choses de cette façon.

«Lorsqu'on perd par 30 points, on se dit qu'on a été surclassé, qu'on n'était pas de taille pour l'adversaire ce jour-là et on passe à autre chose. Mais perdre par trois points, ça reste dans la tête.

«Je me demande ce que j'aurais pu faire de plus pour aller chercher les trois petits points qui manquaient. J'analyse tout, le voyage en autobus, les repas, les réunions, la période d'échauffement. Il y a certainement quelque chose qu'on aurait pu mieux faire, quelque chose qui nous aurait donné trois points de plus.»

On dit que les bons entraîneurs sont obsédés par leur métier. Ceux du football, un sport complexe à 40 joueurs, le sont peut-être plus que les autres.

Du côté positif, Maciocia a mentionné la performance de ses deux jeunes quarts-arrières, Gabriel Cousineau, un ancien des Nomades de Montmorency, et Pierre-Luc Varhegyi, du collège André-Grasset.

En effet, ces deux-là laissent espérer du bon football offensif pour les Carabins.

Les représentants des médias ont bien sûr demandé si Danny Maciocia serait le prochain entraîneur des Alouettes. Ou de la nouvelle équipe d'Ottawa.

«J'ai travaillé dans la LCF pendant 13 ans et dans 2 organisations. Les entraîneurs-chefs ont une espérance de vie de quatre ou cinq ans s'ils remportent un championnat. Moins s'ils ne gagnent pas. Je n'ai pas vraiment envie de revivre ça.

«Oui, je parle avec Jim Popp parfois, mais nous discutons des joueurs qui seront disponibles au repêchage de la LCF. Je ne lui ai pas parlé depuis quelques mois et je n'ai pas eu d'offre.

«Il ne faut jamais fermer la porte, mais je suis bien ici. J'ai un plan, et puis c'est la meilleure situation pour ma famille.

«Je sais qu'il y a beaucoup de spéculations dans les médias. L'autre jour, mon père m'est arrivé avec un journal où il était question de moi et des Alouettes. Il a montré ma photo et m'a demandé si je lui cachais quelque chose. Je ne lui cache jamais rien. Ne me faites plus ça.»

Un joueur sous-estimé

Alexei Emelin reviendra au jeu ce week-end et même si les médias n'en ont que pour P.K. Subban, il s'agit là d'une nouvelle importante pour le Canadien si le bonhomme joue le hockey d'avant sa blessure.

Emelin est largement sous-estimé à Montréal. Lorsqu'il s'est blessé, le CH a immédiatement piqué du nez et n'a toujours pas remonté.

Défenseur très mobile, excellent passeur, robuste, impeccable en défense, il est, après Andrei Markov, le meilleur défenseur du CH, dans le sens de joueur efficace en DÉFENSE.

Avant d'annuler votre abonnement à La Presse, sachez que j'aime bien P.K. Subban. Il me rappelle un jeune Chris Chelios qui, à ses débuts, courait partout sur la patinoire, le Chris Chelios qui vient d'être intronisé au Temple de la renommée.

Subban possède un talent exceptionnel qu'il faut polir, et je n'aime pas la façon dont Michel Therrien s'y prend. On ne traite pas un hockeyeur de 2013 comme on le faisait en 1975. Le rapport de force a complètement changé.

Mais je comprends l'entraîneur du Canadien: P.K. joue souvent très mal. Il ne sait toujours pas attendre le bon moment pour se porter en attaque.

Il s'agit d'un art qu'il ne maîtrise pas, et P.K. n'étant plus une recrue, cela devient frustrant pour ses entraîneurs.

Vous l'aimez beaucoup, évidemment, parce qu'il déjoue des adversaires avec sa vitesse et sa puissance. Mais vous ne réalisez pas qu'il déjoue souvent le même joueur deux ou trois fois. Ça ne sert pas à grand-chose.

Pour l'efficacité, observez plutôt les deux Russes.