Le spectacle n'est pas toujours excitant au Centre Bell. Après tout, nous avons, au mieux, une équipe tout à fait moyenne au niveau de la LNH - et voici que nos joueurs nous parlent de plus en plus de l'importance de bloquer des tirs.

Il s'agit d'une nouvelle mode dans le hockey actuel, lancée, si je ne m'abuse, par John Tortorella du temps des Rangers de New York. Une mode qui n'a pas fait ses preuves, à mon avis, et qui vient d'un manque d'habileté et d'imagination. Au jeu de bloquer des lancers, une équipe d'ours serait favorite contre une équipe d'êtres humains.

Le hockey, quand il est bien joué, est un jeu de déplacement et de contrôle de la rondelle. Et c'est ainsi qu'il devient un beau sport.

Mais quand la tactique consiste à se regrouper devant son gardien et à se jeter devant les rondelles, le jeu devient strictement défensif, comme quand les colons de l'Ouest américain plaçaient leurs carrioles en cercle pour éviter d'être massacrés par les Apaches. Ça ne donne pas du grand spectacle dans la vraie vie et ça envoie des joueurs à l'infirmerie.

Ceux qui bloquent les rondelles deviennent alors les héros de la partie aux yeux d'un entraîneur sans ressources, ils sont applaudis par la foule - ou le D.J. -, et le spectateur vient, une fois de plus, d'être exploité. Ce spectateur qui ne s'en rend jamais compte.

On veut voir Galchenyuk patiner et passer la rondelle, on veut voir notre équipe capable de garder possession de l'objet sous le nez de l'adversaire, on veut de l'action qui demande du mouvement et des gestes élégants.

En désavantage numérique, il est recommandé de bloquer des rondelles, mais à forces égales, ce type de jeu réduit le hockeyeur au rôle de mur de briques.

Déjà que nous voyons trop de Ryan White et de George Parros sur notre patinoire, il est dommage que Michel Therrien copie John Tortorella, un entraîneur plus connu pour ses coups de gueule que ses innovations et qui a plutôt déçu à New York.

On s'attend à plus de ce Canadien nouveau look et nouvelle direction.

Moins de Subban et plus de joueurs couchés ou à genoux sur la glace pour bloquer des rondelles... espérons que Marc Bergevin prend des notes.

Le hockey se joue debout et en patinant. Vous remarquerez, à Sotchi, comme il peut être un très beau sport.

Un vote pour Guy Lapointe

Le Canadien songerait à retirer le numéro 5 de Guy Lapointe, un numéro déjà retiré pour Bernard Geoffrion, mais il ne s'agirait pas d'une première. Le numéro 16 a été retiré deux fois aussi.

Dans le cas de Lapointe, il serait grandement temps.

Pourquoi retirer les numéros de Serge Savard et de Larry Robinson sans honorer l'autre membre de ce que nous appelions le Big Three et qui a été si important dans plusieurs conquêtes de la Coupe Stanley?

Guy Lapointe n'était pas moins bon que Savard et Robinson. Il a lui aussi brillé sur la scène internationale, contre l'Armée rouge de l'Union soviétique; il a jeté les gants pour mettre fin au règne des très violents Flyers de Philadelphie; il a joué en avantage et désavantage numériques et établi un record des défenseurs avec 28 buts en une saison.

Un p'tit gars de Montréal en plus, du Plateau-Mont-Royal, à l'époque où le quartier n'était pas celui des bobos.

M. Molson, je sais que vous êtes d'accord.

La manière Molson

Parlant de Geoffrey Molson, vous l'avez sûrement aimé à l'émission d'Éric Salvail à V. Sympa, le monsieur...

Je n'ai jamais rencontré Geoff Molson, mais pendant les nombreuses années où j'ai voyagé avec son équipe, des membres de sa famille, ses oncles et son père, se joignaient parfois au groupe dans l'avion nolisé.

Ils étaient comme lui, peut-être plus réservés. Plus timides surtout.

Ils se fondaient dans le décor, ils refusaient les meilleurs sièges qu'on leur offrait; ils faisaient la queue comme nous tous et refusaient de passer devant; ils étaient habillés sobrement, pas de bijoux ni de cravates mauves...

Je me souviens que Geoff avait déclaré, à son arrivée à la présidence du CH, qu'il était le moins timide de sa famille. Je le crois.