Yannick Saint-Germain a vu sur l'internet, un jour, qu'il existait des compétitions de soccer «hors FIFA». Par exemple, du 23 au 29 juin aura lieu à Marseille un tournoi invitation pour des clubs qui représentent des régions du monde non reconnues par le grand organisme qui règne sur la planète soccer. Comme la Provence, le Tibet, le Ladakh (Inde), la Corse, le Kurdistan, la Catalogne, la Bretagne, Monaco, les îles Chagos (Grande-Bretagne), le Zanzibar (Tanzanie), Pondichéry (Inde)...

«Je réalise un rêve en inscrivant une équipe du Québec.»

De façon bénévole, dans ses temps libres, Saint-Germain, ancien employé de l'Impact et membre du comité organisateur de la Coupe du monde U20 - qui avait connu un succès retentissant au Stade olympique -, s'est mis à l'ouvrage. Il a des contacts dans le milieu...

«Nos joueurs sont des anciens de l'Impact, des semi-professionnels ou des athlètes qui ont récemment abandonné le soccer, mais se sont gardés en forme. Je ne veux pas les nommer tout de suite, parce qu'ils doivent obtenir la permission de leurs clubs... Mais il y a de l'intérêt, nous avons assez de candidats pour former une équipe.» (Nous apprenons dans La Presse d'aujourd'hui que notre collègue Patrick Leduc sera joueur-entraîneur de l'équipe du Québec.)

«Ces clubs se disputent une Coupe du monde indépendante depuis quelques années. La FIFA est au courant, mais elle ne se sent pas menacée.

«Il y aura de 6 à 12 équipes dans ce tournoi invitation. J'aime bien le fait que l'accent soit mis sur la culture autant que sur le sport. Avec les clubs de diverses origines qui seront présents, le volet social est aussi attirant que le jeu.»

Yannick Saint-Germain a obtenu 27 000 $ de divers ministères à Québec et des commandites de particuliers qui ont aimé son idée. Vous pouvez vous-même l'aider en achetant, par exemple, le joli maillot du Québec au www.lesquebecois.org.

Et si vous croyez être capable de vous tailler une place dans l'équipe, il n'est pas trop tard. Quelque chose me dit que ce voyage à Marseille sera très intéressant.

La LNH, version idéale

1993-2013. Vingt ans, donc, depuis qu'une équipe canadienne a remporté la Coupe Stanley, et c'était notre CH bien aimé, bien sûr.

Les clubs canadiens de la LNH sont pourtant tous rentables, le dollar canadien est solide et ils contribuent fortement au bien-être et à la survie de la LNH. Mais il n'y en a aucun dans le carré d'as cette année.

Dans le numéro de samedi dernier, un journaliste du New York Times, Nate Silver, a peut-être eu de la compassion pour le Canada et il a étudié l'affaire. Parmi ses nombreuses observations, il y a celle-ci, qui est inquiétante: les clubs canadiens, qu'ils soient bons ou non, vendent tellement de billets très chers qu'ils ne sentent (peut-être) pas le besoin d'être compétitifs. L'idée n'est pas neuve, mais elle fait toujours peur aux fous de hockey que nous sommes.

Voici certaines des conclusions de Silver... Dans une LNH idéale et rentable, il y aurait deux autres équipes dans la grande région de Toronto, une autre dans la grande région de Montréal et une à Québec. Tous ces clubs n'auraient pas de mal à remplir leurs gradins tellement la demande est forte.

Les clubs américains de petits marchés, dans des régions où il n'y a pas de tradition de hockey, disparaîtraient. La région de New York garderait peut-être ses trois clubs, mais celle de Los Angeles n'en n'aurait qu'un. Donc, adieu Ducks d'Anaheim, Hurricanes de la Caroline, Lightning de Tampa, Coyotes de Phoenix, évidemment, et autres. Dans un revirement spectaculaire, l'Avalanche du Colorado, qui ne casse rien aux guichets, pourrait bien retourner à Québec.

Seattle, en raison de sa proximité avec la Colombie-Britannique, serait un marché intéressant.

Silver voit une Ligue nationale de 28 équipes avec 11 clubs canadiens, une proportion plus équitable et saine, autant financièrement que du point de vue social.

On peut bien rêver, non?

La réalité

Enfin, et ce n'est pas pour vous faire de la peine, si vous regardez certains matchs des séries éliminatoires, vous voyez très bien que Marc Bergevin a encore beaucoup de travail devant lui...

Nos petits gars ne tiendraient pas la route longtemps.