La première moitié de saison a réservé son lot de surprises dans la LNH. Des surprises agréables selon que l'on soit partisan du Canadien, des Maple Leafs de Toronto, des Blackhawks de Chicago, des Ducks d'Anaheim et même un peu des Sénateurs d'Ottawa qui se maintiennent en séries malgré les blessures qui les privent de leurs meilleurs éléments.

Sur le plan des déceptions, ça maugrée à New York, Philadelphie et Buffalo où les Rangers, les Flyers et les Sabres jouent en deçà des attentes. À Edmonton, les Oilers abusent dangereusement de la patience de leurs partisans.

Mais il n'y a pas plus grosse déception dans la ligue que les Capitals de Washington. Après un regain de vie, les Caps ont piqué du nez en fin de semaine avec des revers gênants de 5-2 et 4-1 aux mains des Islanders et des Rangers.

Et il y a pire.

Il y a la tenue plus gênante encore de leur capitaine Alexander Ovechkin. L'homme au tir foudroyant et au contrat de 124 millions- jusqu'en 2020-2021 - déçoit. Ses 9 buts et 20 points sont loin, très loin, de faire contrepoids au laxisme dont il s'est encore rendu coupable hier après-midi.

Sur la même séquence de jeu, Ovechkin a écopé pas une, mais deux pénalités. Les Rangers ont marqué pendant que Martin Biron avait retraité au banc. Les Rangers en ont ajouté un autre pendant la deuxième pénalité.

Retiré du match après ce troisième but des Rangers, le gardien Braden Holtby a fracassé son bâton en retraitant vers le vestiaire.

«Il aurait dû le casser sur la tête d'Ovechkin», a commenté l'analyste Mike Milbury à NBC.

Bon! Milbury ne fait pas dans la subtilité. Même que des fois, il plonge dans la stupidité. Mais sans prendre son message au premier degré, le deuxième degré illustre à merveille la désolante tenue d'Ovechkin jusqu'ici cette année.

Crosby et les autres

Outre la course aux séries, celle aux différents honneurs individuels mérite également attention à la mi-saison.

On est encore au stade de «si la tendance se maintient», mais il y a des indications qui ne mentent pas.

Avec la séquence historique de 24 matchs consécutifs sans défaite en temps réglementaire des Blackhawks, le capitaine Jonathan Toews et le tireur d'élite Patrick Kane sont au plus fort de la course pour le trophée Hart.

Mais pendant qu'on se chamaille sur le principe selon lequel Toews est plus utile à son équipe que Kane, ou le contraire, Sidney Crosby a déjà une main sur le trophée Hart.

Avec ses 12 buts et 45 points récoltés en 26 matchs, Crosby patine vers une saison de 81 points qui lui vaudrait une moyenne de 1,69 point par rencontre. Cette moyenne serait la meilleure de la LNH depuis que Mario Lemieux a récolté 1,77 point par rencontre en 2000-2001.

Ce n'est pas rien.

Letang: premier Norris?

Si Crosby est habitué aux honneurs individuels, Kristopher Letang est en voie de remporter son premier trophée Norris.

Il pourra dire un petit merci à son coéquipier Matt Cooke qui a contrecarré la saison du défenseur Erik Karlsson en lui lacérant le tendon d'Achile le 13 février dernier. Mais s'il soulève le trophée Norris, Letang ne l'aura pas volé. Loin de là.

Letang domine tous les défenseurs de la LNH avec 23 passes. Il les domine aussi avec 26 points. Il est sixième avec un temps d'utilisation moyen de 26 min 09 s.

Gallagher vs Huberdeau

Qui est la meilleure recrue de la LNH?

Les fans du Canadien militent pour Brandon Gallagher. Avec raison. Et s'il est clair que la fougue contagieuse de Gallagher lui permet de distancer son coéquipier Alex Galchenyuk, il fait face à une compétition féroce autour de la LNH. À commencer par le Québécois Jonathan Huberdeau qu'il affrontait hier soir dans le sud de la Floride et Cory Conacher qu'il a croisé samedi à Tampa. Avant d'être blessé, Vladimir Tarasenko, des Blues, menait la course. Il aura fort à faire pour remonter en tête une fois remis de sa blessure. Bien qu'il soit difficile pour les défenseurs de rivaliser avec les attaquants, Dougie Hamilton, des Bruins, et Justin Schultz, des Oilers, doivent être considérés.

Crawford ou Emery?

Craig Anderson n'est certainement pas le meilleur gardien de la LNH. Loin de là. Mais sa tenue avant d'être blessé lui permet de trôner au sommet de la LNH avec sa moyenne de 1,49 but alloué par match et son efficacité de 95,2%. Des statistiques qui militeraient en faveur d'un trophée Vézina si ce n'était de sa blessure qui le prive d'un nombre de matchs nécessaires pour rivaliser avec les autres.

Quels autres?

Pour le moment, mes candidats sont Tuukka Rask, des Bruins, peut-être aussi Antti Niemi, des Sharks. Mais bien honnêtement, il est très difficile d'écarter les noms de Corey Crawford et Ray Emery, des Blackhawks, qui ont eu plus que leur mot à dire dans la série historique de leur équipe depuis le début de la saison.

Quenneville et les autres...

En raison de cette séquence des Hawks, il est plus difficile encore d'écarter le nom de Joel Quenneville pour le titre d'entraîneur-chef de l'année.

Michel Therrien? Le «nouvel ancien» coach du Canadien joue un rôle important dans les succès du Tricolore. Tout comme Randy Carlyle, à Toronto, et Bruce Boudreau, à Anaheim.

Mais voici: un entraîneur-chef qui profite d'une équipe aussi puissante que les Hawks mérite-t-il les mêmes éloges que ses homologues derrière des clubs plus modestes?

Le débat est intéressant. Je crois que le coach d'un club modeste doit recevoir quelques votes supplémentaires. Mais quand on analyse la séquence de 24 matchs sans défaite en temps réglementaire des Hawks - dont 11 victoires d'affilée - et la difficulté de réaliser pareil exploit, peu importe la qualité de son équipe, Joel Quenneville mérite le titre.

Pour l'instant.