Warren Cromartie, l'ancien voltigeur des Expos, a bien fait de nous le dire tout de suite: «Je ne suis pas ici pour annoncer la construction d'un nouveau stade, ni le retour du baseball majeur à Montréal...»

Tant mieux, parce que nous nous étions déplacés jusque dans un hôtel du centre-ville hier pour entendre ce qu'il avait à dire. On ne l'aurait pas cru. On lui aurait peut-être lancé des micros et des calepins...

Mais Cromartie nous a conviés pour une bonne cause: rappeler à Montréal que nous avons beaucoup aimé le baseball, qu'il faut s'en souvenir et faire quelque chose pour les jeunes... Dans ce cas, on écoute.

Le Projet Baseball à Montréal (ou The Montreal Baseball Project) est un peu flou. Pas de commanditaires ni de politiciens favorables en vue. En fait, le projet est à l'état embryonnaire, ce qui ne veut pas dire qu'il n'aboutira à rien. Il faut commencer quelque part.

Cro, comme on l'appelle, nous a dit d'oublier le passé, de cesser de nous demander pourquoi les Expos nous ont quittés et qui en est responsable. «Regardons vers l'avenir...» D'accord, mais la réunion d'hier penchait beaucoup sur le passé. Des anciens employés, des gens qui ont travaillé dans l'entourage des Expos, des maniaques de baseball qui rêvent...

Parmi les projets, il y a la venue d'une équipe professionnelle de n'importe quel niveau, comme à Québec et à Ottawa. Voilà qui est faisable, quoique Mark Griffin, un ancien Expo, y travaille depuis quelques années et il est le premier à avouer que la chose n'est pas simple.

On nous a rappelé hier que toutes les villes qui ont perdu leur club l'ont retrouvé, dont Washington qui en est à sa troisième équipe. Un peu plus et on rêvait. Rodger Brulotte, un autre ancien, a ramené tout le monde sur terre. «Je crois qu'à l'heure actuelle, si on cognait à la porte des gouvernements, elles ne s'ouvriraient même pas...» Exact.

Du neuf, donc, mais avec de vieilles idées, si vous voulez mon avis... Un week-end de célébrations est prévu les 15 et 16 juin prochains, avec des invités parmi les anciens de l'équipe de 1981, la «pennant team», comme ils disent. On en profitera pour honorer quatre disparus de cette saison mémorable, Woody Fryman, John Milner, Charlie Lea et Dick Williams. Pour le renouveau, on repassera.

Et puis, un traditionnel tournoi de golf à l'Île-Perrot, une caravane des Expos, des stages de baseball dans l'est de la ville... Comme dans le temps.

Le maire de Dorval, Edgar Rouleau, était à la table d'honneur. Pourquoi le maire de Dorval?

«Je vous le dis tout de suite, Dorval ne construira pas de stade.» Mais il y aura un terrain de baseball renommé en l'honneur de Gary Carter.

«Gary Carter habitait Dorval. Il a construit une maison dans notre ville sur une rue dont les adresses étaient dans les 50... Gary nous a demandé d'avoir le numéro 8 comme adresse. Nous avons accepté. Il y a donc, dans une rue de Dorval que je ne nommerai pas, une maison qui porte le numéro 8... C'était un bon citoyen. Il nous aidait dans nos promotions et nos projets...»

Voilà. On souhaite bonne chance à Warren Cromartie et à ses acolytes. Il y a à Québec un joli petit stade de 5000 places et une sympathique équipe de la Ligue CanAm qui compte plusieurs Québécois.

Pourquoi pas nous? Il y a des gens qui vivent parmi nous, et si vous les questionnez, ils vous avoueront qu'ils sont toujours des mordus de baseball. Il y en a au moins 5000, peut-être beaucoup plus.

Jeu de mots étudiant

C'était aux nouvelles, dans un reportage sur les étudiants de l'Université Laval qui font la grève. Sur une pancarte, on pouvait lire: U.S. qu'on s'en va?

La pognez-vous?

Toutes ces études pour en arriver là... Navrant.

Et tous ces frais.

Photo: Ivanoh Demers, La Presse

L'ancien voltigeur des Expos Warren Cromartie a convié la presse pour une bonne cause, hier: rappeler à Montréal que nous avons beaucoup aimé le baseball.