Les amateurs de rugby suivent actuellement le Tournoi des six nations, un très bel événement européen qui regroupe l'Angleterre, l'Écosse, l'Irlande, le pays de Galles, l'Italie et, bien sûr, les Bleus. Autrefois, c'était les cinq nations, mais l'Italie a réussi à s'imposer comme une puissance et elle est située pas très loin des autres.

Les matchs ont lieu tous les week-ends et j'ai regardé hier le France-Irlande, deux pays d'où proviennent un grand nombre de nos ancêtres.

Match nul de 17-17, match dur qu'un des commentateurs français a qualifié de «rugby à la baïonnette». Ils sont toujours drôles, les commentateurs de sport français. Ils n'ont aucune gêne à encourager les joueurs en bleu. «Allez, Aurélien! Ne t'arrête pas!»

Vous direz que les nôtres sont chauvins aussi, mais ils se gardent une petite gêne, ils font semblant d'être objectifs. Mais si on y pense bien, ce sont peut-être les Français qui ont raison. Pourquoi faire semblant? Personne n'y croit, de toute façon.

Les Français se laissent aussi aller à leur passe-temps préféré: parler anglais. Le match a été serré, évidemment, jusque dans le money time. Quand un Bleu a sauté pour capter un ballon, l'analyste nous a dit: «Voici le jump d'un tel...»

Le jump? Le mot «saut» n'est plus bon? Fallait le dire...

Et si vous écoutez les nouvelles de France, ils vous parlent sans sourciller du low cost made in France, un sujet hot de ce temps-là. Ou bien de private joke, qu'ils ne savent pas prononcer, mais qu'ils sortent sans rire.

Allez les Bleus, et n'oubliez pas le support à la percussion.

Le calvaire de Lucian Bute

Nous avons appris la semaine dernière que Lucian Bute, pourtant champion de l'IBF, a dû céder aux conditions de son rival Carl Froch, aspirant numéro un. Il est rare que le champion ne dicte pas ses conditions. Que s'est-il passé?

La réponse est simple: Lucian Bute n'est pas considéré comme une star sur la scène internationale. Il ne l'a jamais été, il ne l'est toujours pas.

Le promoteur Showtime, par exemple, avec qui Bute est toujours sous contrat pour un dernier combat, ne voulait pas d'un Roumain contre un Britannique. Vous savez comment les Américains ont tendance à considérer que le reste du monde n'est pas important, que c'est un mal nécessaire dont on se passerait bien. Il faut les voir quand ils viennent au Centre Bell, qu'ils donnent des ordres et regardent tout le monde de haut. Ils se demandent ensuite pourquoi la planète entière ne les aime pas...

Le clan Foch, de son côté, a bien joué ses cartes. Bute a besoin de battre un gros nom pour entrer dans les ligues majeures. Carl Froch est un gros nom et le combat aura donc lieu à Nottingham.

Le problème pour le clan Bute: et si le combat était serré? Les juges le donneraient probablement à Froch, comme ils l'ont fait pour Bute quand il se battait à Montréal. Et il ne servirait à rien d'en faire un drame. La boxe, c'est comme ça. À suivre.

Attention en bas!

Les médias de Toronto se demandent comment une équipe qui allait si bien a pu sombrer aussi vite et aussi complètement. Et ils se posent des tonnes de questions, ils suranalysent l'affaire, parce qu'ils sont aussi fous de hockey que nous.

Nous ne pouvons malheureusement pas les aider à comprendre, parce que nous sommes encore plus abasourdis par notre glorieux Canadien.

Tout va mal ici. Samedi dernier, un spectateur a fait une chute d'un étage pendant le match au Centre Bell. Comment peut-on en arriver là?

En buvant plusieurs bières, bien sûr, mais quand même... Il y a des rampes, des agents de sécurité, des bons Samaritains. Il faut un peu vouloir, non?

Personne n'a été blessé, même pas le cascadeur.

Enfin, c'est la saison de golf qui commence, non, plutôt la saison des blagues sur le golf pour les joueurs de hockey éliminés. Comptez le nombre de fois que vous en lirez et entendrez dans les médias.

Toujours les mêmes farces plates et faciles chaque année.

Un peu d'efforts, les amis, le disque est usé.

Photo: AFP

La France et l'Irlande se sont livré un match dur dans le cadre du Tournoi des six nations, hier.