Rencontrée au match des Alouettes dimanche, la collègue Marie Malchelosse, de la SRC, celle qui a réalisé l'entrevue où David Testo, de l'Impact, fait son coming out.

Ça s'est passé comme ceci:

- Marie, savais-tu que j'étais gai?

- Oui.

- J'aimerais en parler publiquement.

Un journaliste ne peut espérer une plus grande marque de confiance et de respect. Marie côtoie les joueurs de l'Impact depuis quelques années déjà et Testo l'a choisie pour l'aider dans une démarche toujours risquée. L'univers des sports demeure l'un des derniers bastions de l'homophobie.

Sauf que nous avons découvert que ses coéquipiers vivaient très bien avec son orientation sexuelle - «c'était surtout dur pour lui», a expliqué l'un d'entre eux -, et qu'un gros nom du milieu sportif comme Georges Laraque se rangeait derrière David Testo. De quoi nous faire comprendre qu'une sorte de petite évolution est en cours.

Marie était encore éberluée de voir que son entrevue avait fait le tour de monde, de Chine en Argentine, en très peu de temps. Dans une carrière de journaliste, un tel accomplissement ne s'oublie pas, surtout que les deux personnes impliquées ont travaillé avec beaucoup de dignité.

J'ai toujours aimé David Testo comme joueur, je le considérais comme un des piliers de l'Impact. Maintenant, je l'admire comme homme.

Le pauvre gars est né en Caroline-du-Nord, au royaume du Ku Klux Klan, où le fait d'être homosexuel n'est vraiment pas une bonne idée. Nous pouvons être fiers que Testo ait choisi Montréal pour s'exprimer, une ville à l'esprit ouvert, une ville civilisée.

Et c'est lui qui le dit.

Gangs de rue

Plusieurs ouvrages - trop - ont été produits et publiés sur la rivalité entre le Canadien et les Nordiques, une rivalité qui, au risque de me répéter, n'était pas saine du tout, contrairement à ce qu'on raconte aux jeunes qui ne l'ont pas connue.

J'ai reçu Gangs de rue. Les Rouges contre les Bleus, une bande dessinée de Marc Beaudet et Luc Boily, qui ne révolutionnera pas le monde la B.D., mais qui fait sourire et encore sourire.

Il est question de jeunes qui jouent au hockey dans la rue, d'où les Rouges et les Bleus, du maire Labeaume, d'un projet de nouveau colisée, de corruption dans le monde de la construction - les entrepreneurs d'origine italienne passent au tordeur -, de Kerry Fraser et du fameux but, d'un trio de Bleus formé d'Antoine, Pierre et Marie-Anne et, surtout, de toutes les petites vacheries qu'on s'échange entre Québécois et Montréalais.

On ne criera pas au chef-d'oeuvre, mais il s'agit d'un ouvrage très agréable.

25 000 $

Voici la version d'un collègue que je respecte beaucoup et qui a ses entrées chez les Alouettes: pour 25 000 $ de plus, Jim Popp aurait pu retenir Avon Cobourne à Montréal. Ce copain ajoute que l'équipe n'est plus la même sans Cobourne, malgré les bonnes statistiques accumulées par son successeur, Brandon Whitaker.

C'est que Cobourne avait une présence et son départ a laissé un grand vide dans l'esprit des Alouettes.

J'ai tendance à être d'accord. Ce Cobourne, avec sa grande gueule et son grand coeur à l'ouvrage, me plaisait. Si mon copain a raison, Jim Popp a dû penser à ses 25 000$ quand Cobourne et les Tiger-Cats ont éliminé son équipe, dimanche dernier.

Mais à la décharge du directeur général des Alouettes, ajoutons que son entraîneur-chef, Marc Trestman, n'était pas un grand fan d'Avon Cobourne.

Toujours est-il que notre équipe a connu une fin de saison un peu honteuse et qu'elle fait maintenant face à la fin d'une dynastie et d'une époque.

Combien d'entre nous vont s'intéresser à la suite des éliminatoires dans la LCF? Et combien d'entre nous s'intéresseraient à des Alouettes derniers au classement?

Montréal est une ville dangereuse pour les perdants.

Presser le citron

Le Canadien disputera quatre matchs en six jours cette semaine... et quatre en six jours la semaine prochaine. Ne vous demandez pas pourquoi, certains soirs, on dirait que les joueurs, ceux de toutes les équipes, semblent avoir le mollet paresseux? C'est qu'ils ne sont pas des surhommes, contrairement à ce qu'on tente de nous faire croire.

Mais pour s'offrir de tels salaires, il faut disputer beaucoup de matchs. C'est ce qu'on appelle presser le citron ou encore diluer le produit.

Le ch pense toutefois à nous sans arrêt. Avec l'hiver qui arrive, vous aurez parfois les lèvres gercées, mais il y a maintenant le baume à lèvres officiel du Canadien dans son tube bleu-blanc-rouge.

Chez l'ami JC le plus près de chez vous.