Le jeune Américain impeccable que l'Impact a choisi comme premier entraîneur dans la MLS a bien commencé en nous disant que Montréal était une ville «vibrante». Bravo. Bon oeil.

Et puis ça s'est gâté: «On voit bien que Montréal est une ville de soccer...» Oups... Je n'irais pas trop vite dans cette direction, M. Marsch.

«Montréal est une belle ville...» Là, vous n'y êtes plus du tout. Montréal est une ville vibrante, intéressante, chaleureuse, Montréal est bien des choses, mais belle, pas vraiment, soyons francs. Très moyenne pour le look, surtout ces temps-ci.

Mais Jesse Marsch est originaire de Racine, au Wisconsin, et peut-être qu'il trouve Montréal belle. Il trouve sûrement qu'elle est grosse, ce qui n'est pas pareil. Donnons-lui le bénéfice du doute.

L'Impact a préféré l'expérience de la MLS pour choisir son premier entraîneur. Une idée valable, surtout que le bonhomme est un winner. Trois Coupes de la MLS, trois Coupes USA, 14 saisons comme joueur... Il était entraîneur-adjoint des États-Unis à la Coupe du monde en Afrique du Sud. Ça parle fort.

N'empêche que certains torrieux parmi nos collègues prédisaient hier qu'il serait non seulement le premier entraîneur-chef de l'Impact dans la MLS, mais aussi le premier entraîneur-chef congédié pendant la saison 2012. On ne les nommera pas, mais vous noterez que la confrérie est capable d'un grand cynisme en coulisse. Dommage qu'elle le laisse en coulisses, sinon les rubriques sportives seraient beaucoup plus drôles, je vous le jure. (Vous ai-je parlé du collègue qui a parié avec sa femme...? Bon, une autre fois. Ce n'est ni le temps ni le moment.)

Il est vrai que lorsque l'Impact se retrouvera avec une fiche de 1-6 et des gradins de 20 000 places à moitié vides, la direction de l'équipe - lire Joey Saputo -,  qui a la mèche courte, pourrait bien paniquer. L'Impact a l'habitude de mâcher et de recracher ses entraîneurs à un rythme d'un par année, en moyenne.

Jesse Marsch le sait-il? Pour le moment, il est plein de bonne volonté. Il parle d'unité, de confiance les uns dans les autres, de gagner. Il est du genre cérébral, diplômé de Princeton en histoire, plus Marc Trestman que Michel Therrien, si vous voyez ce que je veux dire.

On lui souhaite bonne chance.

Nick l'intérimaire

Pour le moment, Nick De Santis, mâché et recraché quelques fois déjà, demeure en poste, mais il ne sait pour combien de temps.

«Pour le moment, je suis toujours entraîneur intérimaire de l'Impact. Je ne sais pas si je vais rester jusqu'à la fin de la saison. Il faut laisser Jesse s'installer et voir comment il veut procéder. Ce gars-là a beaucoup plus d'expérience de la MLS que nous.»

Il ne faudrait pas demander aux Ultras de voter parce que le pauvre Nick serait vite expulsé.

- Dites donc, M. De Santis, vous qui êtes connaisseur, où situeriez-vous le niveau de jeu de la MLS en rapport avec les championnats européens? C'est une discussion de taverne. Personnellement, je compare la MLS au championnat français, mais c'est contesté, surtout chez les copains français.

- Je dirais que les meilleures équipes de la MLS pourraient se débrouiller dans le championnat de France.

Voilà, les cousins. Match nul pour notre discussion de bistro.

Des chiffres

Le début de la saison 2012 aura lieu au Stade olympique, le temps de terminer les travaux qui porteront, au stade Saputo, le nombre de sièges à 20 341. Depuis lundi, les billets de saison sont en vente. Plutôt que d'un éventail de 160 $ à 1400 $, les options comprennent maintenant cinq catégories entre 250 $ et 1250 $.

Les billets pour la section familiale demeurent disponibles un match à la fois.

Conclusion : malgré le passage à un niveau supérieur, l'Impact n'écrase pas sa clientèle, ce qui est tout à son honneur, et il n'a pas oublié ce qui a fait son succès populaire : les familles et les prix abordables.

Selon Nick De Santis, la masse salariale de cette année se situe autour de 1 million. La MLS a un plafond salarial de 2,8 millions, plus trois joueurs d'exception qu'on peut payer ce qu'on veut et dont seulement 335 000 $ du salaire sera comptabilisé dans la masse salariale. Le troisième joueur de plus de 335 000 $ entraîne toutefois une taxe qui est redistribuée aux autres équipes du circuit.

Il s'agit maintenant de recruter de nouveaux joueurs et des bons. Il y a plus de 20 000 spectateurs à trouver. Si l'on se fie à l'aventure des Alouettes et du stade Molson, qui est passé de 20 000 à 25 000 sièges, l'affaire demande des efforts de marketing.

Photo: Hugo-Sebastien Aubert, La Presse

Jesse Marsch