Avec toute la panoplie d'instruments financiers offerte sur le marché, le monde de la haute finance fait preuve d'une débordante créativité. Pour le meilleur dans bien des cas, mais parfois pour le pire, comme dans le célèbre cas du controversé papier commercial.

Au nombre des bons coups, il y a les fonds négociés en Bourse (FNB), dont les portefeuilles clonent divers grands indices financiers. Les plus populaires étant les iShares. On achète les FNB sur le marché boursier, comme n'importe quel titre d'une société inscrite à la cote des places boursières.

Deux gros avantages y sont reliés: un, les frais de gestion des FNB sont relativement modestes à comparer à ceux chargés par les fonds communs de placement; deux, la performance boursière des FNB est directement tributaire des indices de référence, battant ainsi la grande majorité des fonds communs de placement.

Mais dans le marché des FNB, on en trouve également des moins recommandables, soit à cause d'une formule complexe de calcul de rendement avec effet de levier par surcroît, ou d'une surspécialisation dans un secteur boursier spécifique, ou d'un indice de référence lié à des instruments financiers hautement spéculatifs comme les produits dérivés, etc.

Au cours des dernières années, le marché des FNB a littéralement explosé. Aux États-Unis, pas moins de 900 FNB ont été lancés lors des cinq dernières années. Au Canada, nous avons également assisté à une multiplication de FNB de tout acabit (autour de 180) alors que les institutions financières lançaient leurs propres familles de FNB, quitte à concurrencer leurs propres familles de fonds communs de placement.

En somme, voyant l'engouement grandissant et marqué des investisseurs pour les populaires iShares (du groupe BlackRock), les grandes institutions financières ont décidé d'emboîter le pas, question de protéger leurs parts de marché. Parmi les groupes les plus actifs dans le monde des FNB, il y a Invesco avec ses Powershares, Horizons avec sa gamme de BetaPro, Banque de Montréal avec ses FNB de la BMO.

Seulement chez les iShares inscrits à la cote de la Bourse Toronto, les investisseurs ont le choix entre 45 FNB, dont sept petits nouveaux, dont voici les symboles boursiers, suivis de l'indice de référence: XQQ - Nasdaq 100; XEI - S&P/TSX Equity Income Index (titres à revenu); XST - Capped Consumer Staples Index (biens de consommation); XUT - S&P/TSX Capped Utilities Index (services aux collectivités); XBM - S&P/TSX Global Base Metals Index (métaux de base); XHC - S&P/TSX Global Healthcare Index (pharmaceutiques, biotechnologie, etc.); XEB - J.P. Morgan USD Emerging Markets Bond Index.

Dans cette nouvelle gamme, seul le iShare XQQ relié au Nasdaq (et protégé contre la fluctuation du dollar) m'apparaît intéressant pour le commun des investisseurs. Les six autres nouveaux iShares sont tous reliés à des secteurs financiers sectoriels. Quand on investit dans de tels instruments spécialisés, cela suppose qu'on a une connaissance plus approfondie de la Bourse et qu'on suit de très près notre portefeuille.

Toutefois, entre miser sur quelques titres spécifiques d'un secteur et acheter un iShare spécialisé du secteur convoité, il est moins risqué d'opter pour le iShare. La raison en est bien simple: les titres individuels peuvent s'effondrer jusqu'au plancher alors qu'un iShare spécialisé, à l'instar de n'importe quel indice boursier, conservera toujours une valeur grâce à sa grande diversification dans plusieurs sociétés du secteur. Et un indice ne peut pas faire faillite, contrairement à une société inscrite en Bourse.

Comme vous l'avez sans doute remarqué, la Bourse est très volatile, nous en faisant voir de toutes les couleurs de 24 heures en 24 heures. Les gestionnaires de portefeuille de caisses de retraite et de fonds communs de placement ont toutes les difficultés du monde à battre la performance des grands indices boursiers.

Voilà pourquoi je préfère les iShares reliés aux grands indices financiers à tous les FNB spécialisés. Mes préférés sont:

- XIU: il reproduit le rendement de l'indice S&P/TSX 60 de la Bourse de Toronto et de ses 60 grandes compagnies canadiennes.

- XIC: il clone la performance de l'indice S&P/TSX de la Bourse torontoise et de ses 300 entreprises.

- XIN: il refile la performance de l'indice international MSCI EAEO (Europe, Australasie, Extrême-Orient), avec protection contre les fluctuations de taux de change.

- XSP: il calque la performance du S&P 500 de la Bourse de New York, tout en nous protégeant contre la fluctuation du taux de change.

- XBB: c'est le iShare des obligations comprises dans le DEX Universe Bond Index Fund.

Pourquoi se compliquer la vie avec la Bourse quand de tels iShares font tout le travail!