Depuis juillet dernier, Wall Street fait fi des mauvaises nouvelles et poursuit sa chevauchée vers son sommet historique de 2007.

En l'espace d'à peine sept mois, soit du 1er juillet 2010 au 28 février 2011, le principal indice de Wall Street, le S&P 500, a gagné 31%.

Pendant cette même période, les 30 industrielles du Dow Jones progressaient de 28%, à l'instar du S&P/TSX Composite de la Bourse de Toronto. Et le NASDAQ bondissait de 35%.

Pis après? À vrai dire, on «mériterait» une bonne correction de marché, question de nous rappeler qu'il n'y a en jamais de facile en Bourse!

Des analystes commencent sérieusement à alerter leurs clients. Parmi eux, on trouve Mark Arbeter, le stratège en chef de l'analyse technique, de la réputée firme Standard&Poor's. Il s'attend à une imminente et rapide correction boursière de l'ordre de 5 à 10%.

Pourquoi? Parce que le marché (l'ensemble des titres boursiers) est «suracheté» dans plusieurs secteurs de la Bourse américaine. Il fait notamment référence aux secteurs cycliques suivants: consommation discrétionnaire; industrielles; technologie; matériaux.

Quand il parle de «marché suracheté», M. Arbeter fait référence à l'enthousiasme des investisseurs envers les titres d'un secteur donné. En raison de ce «momentum» positif et de la forte demande créée, cela a donc eu pour effet d'exercer une pression à la hausse sur les titres.

Petite parenthèse. En Bourse, il y a deux grands courants d'analyse. L'analyse fondamentale décortique la «vraie» valeur des sociétés inscrites en Bourse: revenus, profitabilité, croissance, marché, etc. Pour sa part, l'analyse technique, elle, effectue ses recommandations en fonction de divers facteurs techniques, tels l'évolution de l'offre et de la demande du titre; l'évolution du prix de l'action à la hausse comme à la baisse; le volume des actions échangées; les cycles; l'humeur des investisseurs... Évidemment, l'analyse technique n'est absolument pas une science exacte. Nombre de gestionnaires de portefeuilles institutionnels trouvent que l'analyse technique, comme outil de recherche boursière, n'arrive d'ailleurs pas à la cheville de l'analyse fondamentale. D'autre part, nombre de spéculateurs institutionnels se foutent carrément ou presque des recommandations de l'analyse fondamentale pour effectuer leurs transactions. Ils y déplorent un manque de timing!

Qui détient la vérité? Aucune des deux approches. Elles m'apparaissent plutôt complémentaires. Par contre, il y a une constante qui se dégage: les analystes techniques et les analystes fondamentaux s'en tirent tous les deux avec les honneurs lorsque la Bourse monte et prennent tous les deux un bouillon lorsqu'elle plante!

Quoi qu'il en soit, va-t-on subir une correction de 5 à 10% comme l'anticipe le gourou de la firme Standard&Poor's?

Si un modèle d'analyse boursière réussissait à prédire à coup sûr les hausses et les baisses des marchés boursiers, il n'y aurait plus de Bourse. Point final.

Maintenant, dans mon livre à moi, comme dirait Stan, le coach des Boys, les probabilités de subir une bonne correction de marché sont élevées, et amplement méritées. En plus, cela aurait pour effet bénéfique de ramener dans le marché des tonnes de liquidités... engrangées dans les portefeuilles à la suite de prises de profit.

Toutefois, la Bourse étant imprévisible par définition, les indices pourraient continuer de défier la «logique» et poursuivre leur folle ascension vers de nouveaux sommets historiques au cours des prochains mois. Avec la spéculation, on n'en est pas à une montagne près!

Si jamais Wall Street devait culbuter d'aplomb, sachez que l'indice S&P 500 compterait sur un solide support à 1100 points, soit environ 15% sous le niveau actuel.