Au moment d'écrire ces lignes, le Canada n'avait pas encore affronté la Russie en finale du Championnat du monde de hockey junior, mais j'espère que les p'tits gars à l'unifolié ont gagné.

Pas parce que je les aime particulièrement, en fait je souhaite secrètement qu'ils aient perdu, mais par charité humaine. Le ROC ne s'en remettrait pas.

Déjà que les Américains nous ont humiliés l'an dernier, etc. C'est ainsi qu'ils parlent dans les médias et les gradins du Canada anglais. Humiliation, revanche, Canada's game, et voici les parents de Brayden Schenn qui ont fait tout le trajet de Red Deer; bon anniversaire à la maman de Brayden. Son père Leo est d'ailleurs une légende dans le hockey mineur du nord-ouest de l'Alberta.

Dieu qu'ils prennent ce tournoi pour adolescents au sérieux. Ils y voient des héros, des légendes, de la fierté et des drames partout. On ne pourrait pas attendre un peu avant de leur mettre toute la pression d'un pays sur le dos? Ils disent que ça les prépare. À quoi? À apprendre les réponses stupides des pros. Dans ce cas, c'est une réussite, mais pas un pas en avant pour la jeunesse.

Les médias anglos sont particulièrement engagés et chauvins dans cette histoire, ce qui me fait toujours souhaiter une défaite du Canada. Quant aux fans, ils ont envahi la ville et l'aréna de Buffalo, la ville hôte, avec leurs drapeaux rouge et blanc et un fanatisme un peu inquiétant.

J'ai un peu honte d'être canadien dans ces moments-là, comme aux Jeux olympiques parfois. Je me passerais bien de ce patriotisme provincial et aveugle. Une méchante langue dirait que le Canada a un complexe d'infériorité...

Au Québec, le même tournoi est suivi de près, mais sans excès. Dans La Presse d'hier, un petit article préparatoire en page 3 et c'était très bien ainsi. Il y a assez du CH qui prend toute la place. Et puis, nous sommes plus raisonnables probablement parce qu'il y a très peu de joueurs d'ici et qu'une bonne partie de la population s'excite plus pour le drapeau bleu que le rouge.

Deux solitudes, donc, même au niveau junior.

Allons-y avec une troisième: Montréal contre le reste du monde. Je me sens déjà plus passionné.

Pendant ce temps...

Le propriétaire des Patriots de la Nouvelle-Angleterre, Robert Kraft, qui est juif, finance une ligue de football américain en Israël. C'est fou ce qu'on peut se payer quand on est riche. Pour la paix, par contre, on en reparlera.

Plus près de nous, la société Maislin finance en grande partie l'équipe de hockey d'Israël et un aréna en plein désert. Jean Perron a même été entraîneur-chef de hockey en Israël. Il a bien fait les choses d'ailleurs.

Au basket, la NBA, qui a déjà conquis l'Europe, prépare un blitz en Inde où une classe moyenne grandissante est prête à débourser pour des camisoles des Celtics et de LeBron James.

Le soccer britannique est déjà partout sur la planète, surtout avec des chandails de Manchester United.

Conclusion: un beau salut à la maman de Zack qui a fait le trajet de Moose Jaw pour voir son fils devenir un immortel canadien.

À Sherbrooke

Les cols bleus de Sherbrooke, en grève, laissent les ordures s'accumuler dans les rues et ruelles. C'est pas gentil.

Mais ils risquent aussi de forcer l'annulation du tournoi bantam annuel du coin. Alors là, whoooaa! Il ne faut pas exagérer.

Ça va pour les ordures, mais ne touchez pas à nos bantams si vous savez ce qui est bon pour vous.

À Québec

Cette chronique s'inscrit en faveur du retour des Duchesses au Carnaval de Québec. Les Duchesses d'abord, les Jeux olympiques et les Nordiques vont suivre. À condition d'être adepte de la pensée magique de Régis LaBombe.

Les noms à remorque

Au risque de me répéter, je ne comprends pas pourquoi les parents québécois s'obstinent à donner quatre noms à leurs enfants. Par vanité? Par souci de laisser leur trace dans la suite de l'aventure humaine?

Peu importe la raison, les noms à remorque compliquent la tâche du journaliste, peut-être de bien d'autre monde et sûrement du jeune qui doit porter quatre noms.

Pierre-Olivier Beaudry-Beaulieu, Marie-Christine Pépin-Lépine... pourquoi? Il y a des pays où les gens portent un seul nom et n'en font pas de maladie.

Lors d'une entrevue avec une jeune hockeyeuse qui s'appelait Marie-Pierre avec deux noms de famille, j'ai perdu patience. Je lui ai demandé pourquoi quatre noms. Elle a ri et m'a répondu d'en parler à sa mère.

C'est à ce moment que j'ai réalisé mon erreur. Les jeunes n'ont pas demandé des noms interminables. Ils s'en passeraient très bien. Et comment vont-ils appeler leurs enfants? Avec huit, dix noms?

De grâce, jeunes parents en devenir, mettons fin à cette spirale absurde.

Oubliez votre orgueil et faites pile ou face...