Carey Price est maintenant bien en selle. Pour un gars qui fait du rodéo une partie de l'été, c'est parfait.

Pierre Gauthier aura tout fait pour s'assurer que sa jeune merveille soit bien dans sa peau dans le vestiaire du Canadien. Selon des informations recueillies auprès des gens faisant partie de l'organisation au cours des dernières années, c'est essentiellement pour rassurer Price qu'on a sacrifié Jaroslav Halak. Il fallait que Carey Price soit certain qu'il était l'homme confiance de Jacques Martin et de Pierre Gauthier et que personne n'allait mettre en doute son statut: «La confiance d'un gardien de but, aussi doué soit-il, est bien plus fragile que celle d'un joueur d'avant ou de défense. Carey Price est capable de faire face à la pression des adversaires, il l'a montré dans le passé. Mais il était incapable d'endurer la pression exercée dans son propre vestiaire par un gars comme Halak. On a réglé le problème», m'a-t-on expliqué.

C'est fait. Carey Price est seul. C'est lui qui aura le mandat de faire gagner cette équipe. Il faut seulement espérer que Bob Gainey d'abord et Pierre Gauthier ensuite ne se seront pas trompés. Sinon, les conséquences seraient désastreuses pour les fefans.

Personnellement, je pense que dans des circonstances idéales, Price peut faire le travail. S'il est transporté par l'enthousiasme des fans et la passion de la ville pour le hockey, il pourrait même devenir le grand gardien que l'organisation a toujours espéré voir éclore un jour. Et si c'était le cas, le Canadien serait dans une bonne posture pour plusieurs saisons. Un vrai bon gardien peut faire la différence pendant une saison. Jaroslav Halak l'a prouvé l'an dernier.

La taille, le poids, la technique, l'habileté, tout favorise Carey Price. C'est entre les deux oreilles que le reste va se passer. Même là, il se retrouve dans une situation idéale. Espérons le mieux.

Les ministres fédéraux et le nouveau Colisée

Il suffit de jaser une vingtaine de minutes avec le maire Régis Labeaume pour saisir tout l'espoir et l'enthousiasme qui l'animent dans le dossier du nouveau Colisée. Labeaume a dévoré le rapport Rousseau et ce qu'il y a lu l'a vivement impressionné. Le projet est énorme. Un stade pour le hockey professionnel, capable d'accueillir un tournoi olympique, doublé d'une salle de spectacle haut de gamme et comprenant des studios de télévision à la fine pointe, voilà ce que sera ce nouvel amphithéâtre. Sam Hamad, le ministre provincial responsable dans le dossier a lu le rapport Rousseau. Malheureusement, Josée Verner, la ministre fédérale, n'a pas eu le temps de déchiffrer le rapport.

C'est la faiblesse des ministres québécois qui inquiète le plus ceux qui travaillent à réaliser ce beau projet pour Québec. Que ce soit Mme Verner ou Christian Paradis, personne n'a la colonne vertébrale voulue pour se tenir devant Stephen Harper et son bureau politique. Le «politburo», en fait, puisque c'est là que tout est contrôlé au Canada et au Québec.

Cette semaine, Mme Verner s'est fâchée contre moi et j'ai donc eu très peur. Si elle pouvait se fâcher un peu contre les petits membres du bureau du premier ministre (le PMO), je serais rassuré.

Cela dit, plusieurs sons de cloche semblent s'accorder. Si les ministres fédéraux sont incapables de mieux défendre le dossier de l'amphithéâtre à Ottawa, ils vont se faire laver aux prochaines élections.

Par ailleurs, deux lecteurs m'ont répété que le Centre Bell avait été payé par des intérêts privés. C'est vrai. Sauf que lorsque George Gillett a vendu le Canadien et le Centre Bell 575 millions, il a gardé les 300 millions de profit qu'il a faits avec la vente. Ce qui ne pourrait arriver avec la Place des Arts, le Stade olympique ou les nouveaux équipements de spectacle que les taxes des contribuables payent à Montréal. Parce que la population en est propriétaire. Comme elle sera propriétaire d'un nouveau Colisée à Québec.

Pierre Gauthier... et Burlington

Michel Villeneuve m'avait raconté que Pierre Gauthier vivait à Burlington. Ça se passait en mai dernier. C'est finalement Martin Leclerc qui a fait les vérifications qui s'imposaient pour confirmer l'information.

Que le directeur général de l'institution la plus visible au Québec avec Hydro-Québec n'habite même pas la ville de son équipe est évidemment un très mauvais signal envoyé aux joueurs.

Selon des informations obtenues hier, ce sont des raisons scolaires qui ont incité la famille Gauthier à choisir Burlington. Gauthier et son épouse sont des végétaliens, de très grands sportifs et ont choisi un mode de vie qui ne ressemble guère au vôtre.

Leurs enfants fréquentent des écoles très alternatives et semble-t-il que c'est à Burlington que les Gauthier ont trouvé le genre d'écoles qu'ils recherchaient.

Mettons que ça doit faire partie des accommodements raisonnables qu'il faut offrir pour des raisons... quasi religieuses.

Shane Doan... la LNH est intervenue

Autre information qui va intéresser ceux qui ont suivi la saga Denis Coderre-Shane Doan. La direction de la Ligue nationale est intervenue pour forcer Doan à régler à l'amiable son différend avec le bouillant député de Bourassa. Les avocats étaient convaincus que Doan allait se faire planter en cour et de plus, le bureau de Gary Bettman s'est souvenu que techniquement, c'est la Ligue qui était l'employeur de Doan. Les Coyotes sont effectivement sous la tutelle de la LNH. Donc du Canadien, l'un de ceux qui payent le salaire de Shane Doan.

Déjà que les francophones n'ont plus leur place dans l'organisation...