C'était au tour de Bad Chad Dawson de se présenter au club MAA de la rue Peel pour un entraînement public, hier. Celui qui promet de ravir la ceinture de Jean Pascal (mi-lourd, WBC) a gardé une face de porc frais pendant tout le temps passé en public. Pas un mot, pas un salut, pas un sourire.

Dawson s'est entraîné avec une sorte d'attelage à élastiques qui aurait son origine dans les cours d'aérobic. L'installation de ce machin a pris plus de temps que l'entraînement.

Quant Dawson a finalement parlé, il n'a rien dit de fracassant, lui qui, de Las Vegas, promettait de passer le K.-O. à Pascal ainsi qu'à Lucian Bute. «Je vais essayer de gagner une ronde à la fois. Je vais boxer comme d'habitude», a-t-il dit.

À propos de l'opération à une épaule qu'a subie Pascal après son dernier combat: «J'imagine que s'il a accepté de m'affronter, il est complètement rétabli.»

Dawson, un boxeur gaucher, a ensuite signé des autographes... de la main droite. Certains boxeurs, comme Otis Grant, préfèrent garder leur main forte devant, d'autant plus que les boxeurs droitiers sont souvent confus devant un gaucher.

Le gérant de Dawson, Gary Shaw, une autre «face de beux», lève le nez sur tout ce qui se passe à l'extérieur des États-Unis. Il a «accepté» de venir au Canada malgré ses réticences, comme si le Canada était voisin du Bangladesh. (Dawson habite au Connecticut.)

Shaw a déjà recommencé son manège où il demande publiquement si, en cas de décision, son poulain se fera voler. Comme si lui, qui est aussi promoteur, était tout à fait propre, ce qui n'est pas le cas.

Et puis, l'entraîneur de Dawson, Eddie Mustapha Muhammad, un ancien champion des mi-lourds, a attaqué Jean Pascal qu'il a traité de grande gueule. «Pascal n'arrête pas de parler. C'est très bien. Nous allons lui fermer la trappe samedi soir.»

Sauf que Pascal n'a pas parlé du tout. Qu'est-ce qu'il raconte, ce Muhammad?

J'ai eu la vague impression que Bad Chad Dawson et son clan ne prennent pas Jean Pascal ni la boxe locale au sérieux. Et s'il s'est entraîné avec cet état d'esprit, Dawson pourrait avoir la surprise de sa vie de boxeur, samedi soir, au Centre Bell.

Et ça ne me ferait pas de peine...

Tikétac tikétac...

Promenade sur la Catherine, hier après-midi, où le joueur de cuillères de bois sévit toujours devant le magasin Ogilvy. Il s'accompagne même de musique traditionnelle avec un petit appareil. Et il n'arrête pas de taper ses cuillères sur son genou qui est protégé par une pièce de cuir.

Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas chez ce monsieur. Personne ne veut l'entendre, mais il persiste à emmerder les passants. Il devrait y avoir des lois contre ça.

Un peu plus loin, il y avait une file plutôt longue sur le trottoir, par un temps étouffant sur l'asphalte du centre-ville. Qu'est-ce que c'est?

«C'est le iPod4, monsieur» ou quelque chose du genre.

Je me demande comment l'humanité a pu survivre sans le iPod4.

Mes jeunes amis

Vous savez peut-être que certains de mes écrits déplaisent à certains lecteurs et qu'ils m'écrivent parfois pour me le dire.

Quand ils sont jeunes, ils me disent souvent que je suis vieux, ils me traitent de mononcle, ils se demandent pourquoi La Presse ne me met pas à la retraite ou pourquoi je ne prends pas ma retraite.

Je me dis toujours que lorsqu'on en est à s'en prendre à l'âge ou au physique de quelqu'un, c'est qu'on n'a pas d'autres arguments. Pas fort. Et je me dis que j'avais bien raison.

Mes jeunes amis, si jamais je vous croise dans le métro, j'espère que vous aurez au moins la décence de me céder votre siège.

Jeux de mots?

Il y a un nouveau restaurant, rue Amherst, dans le Village, mais j'oublie son nom. Je n'oublie pas par contre une de ses entrées inscrites sur le menu: Blow job de tartare de saumon épicé. 14$.

Pas de farce. C'est dans la vitrine.

La pognez-vous?

Pas moi.

Photo: Robert Skinner, La Presse

Chad Dawson s'est entraîné avec une sorte d'attelage, mardi, en vue de son combat face à Jean Pascal, samedi.