Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué!

C'est exactement ce qui est en train de se produire avec les fonds négociés en Bourse (FNB), dont les portefeuilles sont des copies conformes de leurs indices de référence.

Devant leur popularité grandissante auprès des investisseurs, les firmes financières multiplient les FNB de tout acabit. Elles offrent maintenant des FNB qui copient la performance enregistrée dans une panoplie de secteurs et de sous-indices. C'est pourquoi on retrouve des FNB de petites, moyennes ou grandes capitalisations canadiennes; des FNB d'actions de croissance; des FNB de services financiers, de fiducies de revenu; des FNB d'actions de technologie de l'information, d'actions du secteur matériaux; des FNB d'actions à dividendes élevés; des FNB de marchés émergents; des FNB de sociétés socialement responsables, de titres aurifères, de métaux précieux; des FNB de valeurs internationales (États-Unis, Chine, Brésil, Amérique latine, Asie, Europe, Inde, etc.); des FNB d'obligations gouvernementales (de diverses échéances), d'obligations de sociétés; des FNB représentant différents portefeuilles diversifiés; des FNB hautement spéculatifs qui doublent la performance ou contre-performance de certains indices boursiers; etc.

Au Canada seulement, il y a actuellement 171 fonds négociés en Bourse qui sont offerts aux investisseurs canadiens. Aux États-Unis, on en répertorie plus de 900 qui se négocient sur les divers marchés. Ajoutons... des centaines d'autres FNB qui s'échangent sur les marchés européens et asiatiques.

La prolifération des FNB est telle que c'en est devenu ridicule.

On est en train de répéter la même grave erreur qui a été commise avec les fonds communs de placement, soit une diversification à outrance des catégories de fonds.

Et cela, dans le seul but de percevoir auprès des investisseurs le plus de frais et de commissions possible.

La diversification à outrance des fonds communs de placement n'a jamais rendu service aux investisseurs. Bon an, mal an, est-il important de rappeler que 80% des gestionnaires de fonds communs de placement se font régulièrement battre par les grands indices des marchés financiers.

Je vois le portrait d'ici. La majorité des FNB ultra pointus, c'est-à-dire tous ceux qui copient la performance de la panoplie de sous-indices et sous-secteurs financiers, vont au fil des ans se faire battre par les grands indices financiers les plus représentatifs des marchés boursiers et obligataires canadiens, américains, internationaux.

Juste avec les grands indices financiers, on en a plein les bras à essayer de tirer son épingle du jeu. Faire de l'argent en Bourse est devenu extrêmement difficile.

Il suffit de suivre à la trace Wall Street et ses trois populaires indices boursiers, le Dow Jones, le S&P 500 et le NASDAQ, pour se rendre compte avec quelle vitesse les gains accumulés au cours des périodes florissantes s'effacent pendant les périodes troubles. Et comme les sautes d'humeur de Wall Street influencent toutes les autres grandes places boursières du monde, c'est sans surprise que l'on voit tous les principaux indices de la planète boursière fluctuer à quelques dixièmes de pourcentage près en fonction de la performance américaine.

Après une année 2008 catastrophique, suivie d'une année 2009 explosive, nous voilà aux prises à l'heure actuelle avec une moitié d'année 2010 qui nous en a fait voir de toutes les couleurs. Résultat: tous les gains enregistrés au cours des six premiers de l'année 2010 ont été effacés, de sorte qu'aujourd'hui on se retrouve à ne faire que du surplace par rapport à 2009.

Gardons le moral!

Si vous ne voulez pas vous compliquer la vie avec les FNB, je vous invite à limiter votre sélection aux plus représentatifs des marchés financiers. Je vous rappelle leurs noms et symboles boursiers, ainsi que les indices de référence qu'ils copient. Voici mes préférés, avec le rendement annuel composé enregistré au cours des cinq dernières années terminées le 31 mai dernier : > XIU (iSharesMC CDN LargeCap 60 Index Fund): le portefeuille de ce FNB suit le rendement du populaire indice S&P/TSX 60 de la Bourse de Toronto, et de ses 60 grandes sociétés canadiennes. Rendement annualisé sur cinq ans: 7,52%. > XIC (iSharesMC CDN Composite Index Fund): ce FNB copie l'indice S&P/TSX Composite de la Bourse de Toronto, et ses 300 sociétés canadiennes. Rendement annuel composé en cinq ans: 7,06%. > XIN (iShares MC CDN EAFE International Index Fund): le fonds couvre (en dollars canadiens) la performance de l'indice international MSCI EAEO (Europe, Australasie, Extrême-Orient) qui affiche sur cinq ans un rendement annuel négatif de 2,8%. > XSP (iShares MC CDN S&P 500 Hedged to Canadian Dollars Index Fund): avec ce FNB, vous suivez la performance de l'indice S&P 500 de la Bourse de New York et de ses 500 grandes multinationales américaines. Rendement sur cinq ans: -3,26% l'an. > XBB (iShares DEX Universe Bond Index Fund): c'est le FNB le plus représentatif du marché obligataire canadien. L'indice obligataire universel DEX est composé d'un éventail diversifié d'obligations du gouvernement du Canada, d'obligations provinciales, d'obligations de sociétés et d'obligations municipales. Il affiche depuis 2005 un rendement annualisé de 4,5%.

Vous allez me dire que la contre-performance des deux FNB étrangers, le XSP et le XIN, ne vous inspire pas trop le portefeuille... À vrai dire, les marchés étrangers se sont tellement fait brasser la cage cette année que cela laisse présager des jours meilleurs.

Allez, on a le droit de rêver!