Nicole Ouellette a joué une solide partie de 204, hier, au salon de quilles Saint-Georges de Pointe-aux-Trembles. Une de ses meilleures en carrière. Elle dit avoir déjà l'esprit olympique.

Nicole et André Ouellette, qui habitent Rosemont depuis 35 ans, sont les parents de Caroline, qui sera cocapitaine de l'équipe canadienne de hockey féminin à Vancouver.

Lui est facteur à la retraite, elle, infirmière à la retraite. Ils sont tous deux grands, pétants de santé et sportifs. Leur fille Caroline fait 6'1, a les épaules carrées et, même si elle est douce et très calme, vous ne voudriez pas échanger des taloches avec elle.

Caroline a joué avec les gars de Rosemont jusqu'à l'âge de 16 ans, une rareté, jusqu'au niveau midget, où l'on commençait à dire qu'elle volait le poste d'un garçon qui pourrait évoluer dans la LNH un jour...

«On a entendu ça souvent», a raconté Mme Ouellette, qui en rit encore.

Elle sera à Vancouver pendant toute la durée des Jeux, accompagnée de son autre fille, Nadine, et de son gendre, Michel, tous des gens de Rosemont. André, le père, «se sacrifie» et laisse la place à sa fille cadette. André préfère les Jeux à la télé, tranquille, loin des foules.

Sa femme en sera à une troisième aventure olympique, après celles de Salt Lake City et Turin. Sa fille, qui a 30 ans, fait partie de l'équipe canadienne depuis qu'elle a 15 ans.

Comment s'annonce Vancouver?

«D'abord, l'hôtel est gratuit cette fois! Les filles de l'équipe ont levé des fonds avec des tournois de golf et d'autres activités; elles ont trouvé des commanditaires et chaque famille a droit à une chambre à l'hôtel Delta de Burnaby. Aux Jeux de Turin, nous étions logés en France et il fallait faire trois heures de route dans les cols pour se rendre aux matchs. Ils mettaient des chaînes sur leurs pneus. Ce n'était pas rassurant. Cette fois, il nous reste à payer l'avion et la bouffe.

«Ma fille Nadine et son mari partent avant moi pour visiter les Rocheuses. Caroline leur a offert la maison qu'elle occupe avec trois autres filles de l'équipe à Calgary. Charlene Labonté leur prête son auto.

«Je vais passer 15 jours en Colombie-Britannique, mais je ne verrai pas Caroline souvent. Peut-être après les parties. Elles sont dans leur bulle pendant les Jeux.

«Mais nous avons un bon groupe de parents. Nous avons beaucoup de plaisir. Je me débrouillle assez bien en anglais pour tout comprendre.»

Mme Ouellette prédit un autre duel à finir entre le Canada et les États-Unis. «Les Américaines ont remporté les deux derniers Championnats du monde et elles étaient favorites pour Vancouver; mais l'équipe canadienne les a battues et je ne pense pas qu'il y ait de favorites.

«Caroline est cocapitaine avec Jayna Hefford, la meilleure marqueuse de l'équipe. Les deux évoluent sur le même trio. Elle m'a parlé d'une certaine Potter, une Américaine, qu'elle a connue à l'Université du Minnesota et qui est peut-être la meilleure joueuse au monde.»

Il faut savoir que dans le petit milieu du hockey féminin, tout le monde se connaît. Caroline Ouellette a passé quatre ans au Minnesota avec, pour coéquipières, les meilleures hockeyeuses suédoises, finlandaises et américaines. Toutes ces copines s'affrontent aux deux ans aux Championnats du monde et aux Jeux olympiques.

Mme Ouellette sera les yeux et les oreilles de cette chronique pendant les Jeux. Nous vous raconterons SES Jeux olympiques.

Elle est déjà enflammée, au point de jouer sa meilleure partie de quilles à vie...