L'entraîneur-chef des Alouettes de Montréal, Marc Trestman, a signé une prolongation de contrat, a appris La Presse de sources sûres, hier, après que le propriétaire du club, Robert Wetenhall, et son président, Larry Smith, eurent convoqué les médias pour une «annonce majeure» dans un hôtel de Montréal, cet après-midi.

Deux sources indépendantes ont confirmé que Trestman, déjà sous contrat pour la saison prochaine, s'était entendu pour prolonger son séjour à la barre des Alouettes. Embauché il y a deux ans, l'entraîneur américain a conduit les Oiseaux à la conquête de la Coupe Grey contre les Roughriders de la Saskatchewan, à la fin novembre.

La confirmation du retour de Trestman met fin pour l'instant aux rumeurs de son passage à la NFL, où il a occupé entre 1984 et 2004 le poste de coordonnateur à l'attaque ou d'entraîneur des quarts de plusieurs équipes, dont les 49ers de San Francisco et les Raiders d'Oakland. Au cours des derniers mois, son nom avait été mentionné comme candidat potentiel pour le poste d'entraîneur-chef des Bills de Buffalo et des Raiders.

C'est un très bon coup pour les Alouettes, deux semaines à peine après que le quart Anthony Calvillo eut confirmé qu'il reviendrait l'an prochain. En deux saisons sous la férule de Trestman, l'équipe a maintenu une fiche cumulative de 29-11 et a atteint deux fois la finale de la Coupe Grey, la gagnant une fois. En 2009, les Montréalais ont aussi dominé la Ligue canadienne de football dans la plupart des catégories offensives et défensives.

En parfait contrôle

Franc et direct avec ses joueurs, Trestman a su leur transmettre un souci du détail presque maniaque, tout en créant une culture d'imputabilité dans le vestiaire, par ailleurs plus uni que jamais. «Marc a été en mesure de réussir ce que peu d'entraîneurs parviennent à faire: il a responsabilisé nos joueurs», disait Jim Popp au collègue Miguel Bujold, dans les jours précédant la Coupe Grey. «Si l'un d'eux ne joue pas comme il le devrait, il le saura. Et tous ses coéquipiers le sauront aussi. Ils savent donc ce qui est attendu d'eux et qu'ils doivent effectuer le boulot, sinon ils auront des comptes à rendre.»

Interrogé au terme de la saison, Trestman n'avait pas caché qu'il aimait travailler pour les Alouettes, première organisation à lui offrir un poste d'entraîneur-chef. «Je ne peux pas savoir ce que l'avenir me réserve, je ne possède pas une boule de cristal. Ce que je peux vous dire, c'est que j'adore mon travail. Je peux compter sur un très bon propriétaire, sur un très bon président et sur un DG (Jim Popp) qui a vu quelque chose en moi que personne d'autre n'avait perçu dans ce milieu au cours des 30 dernières années», avait-il déclaré au surlendemain de la dramatique victoire de 28-27 des Alouettes sur les Roughriders.

Il a été impossible de savoir si le nouveau contrat de Trestman comportait une clause lui permettant d'y mettre fin prématurément dans l'hypothèse où une équipe de la NFL lui offrirait un emploi d'entraîneur-chef. Mais le fait qu'il signe dès maintenant une prolongation de contrat tend à indiquer que son coeur est à Montréal. Marié et père de deux adolescentes, Trestman, 53 ans, apprécie de pouvoir passer la saison morte dans une relative tranquillité à son domicile de la Caroline-du-Nord - un luxe impossible dans la NFL, où les entraîneurs travaillent 13 mois sur 12.

Non, vraiment, une très bonne nouvelle pour les Alouettes, qui ont certainement ce qu'il faut pour retourner à la Coupe Grey l'an prochain. Anthony Calvillo de retour, Marc Trestman qui prolonge son contrat - ne manquerait plus que Ben Cahooooon annonce qu'il rempile lui aussi...