L'action de BCE, avec son alléchant dividende de 6,4%, représente-t-elle un bon achat?

La question mérite d'être posée puisque, de tous les secteurs de la Bourse canadienne, c'est celui des télécommunications, dont BCE fait partie, qui affiche la pire performance depuis le début de l'année. Le secteur accuse un recul de 7,9% pour les sept premiers mois de l'année. Il s'agit d'une importante contre-performance si on la compare à la hausse de 20% enregistrée au cours de la même période par l'indice phare de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX Composite.

Le sous-indice du secteur des télécommunications de la Bourse de Toronto est composé de cinq titres, soit BCE, Bell Aliant, Manitoba Telecom, Rogers Communication et Telus Corp.

 

La plus importante société du sous-indice des télécommunications, c'est le géant canadien des télécoms, BCE. Par rapport à la fin de 2008, l'action de BCE est au point neutre.

Les actionnaires de BCE peuvent ainsi se consoler puisque trois des cinq titres du secteur des télécommunications accusent un recul par rapport à la fin de 2008, soit Manitoba Telecom, Telus et Rogers Communication. Seul le titre de la société Bell Aliant ("12,8%) a réussi à progresser au cours des sept premiers mois de l'année.

BCE se négocie actuellement autour de 25$. Il accuse ainsi un recul de 38% par rapport à son sommet des 52 dernières semaines, à 40,29$. Je vous rappelle que ce sommet avait été atteint le 2 septembre dernier alors qu'on croyait encore que le groupe d'investisseurs dirigé par Teachers' allait mettre le grappin sur BCE. Comme on sait, la fabuleuse transaction a avorté et l'action a par la suite piqué du nez pour se retrouver momentanément à un creux annuel de 20,94$, le 12 décembre dernier.

Le titre de BCE a certes repris un peu de tonus depuis l'avortement du deal du siècle de la Bourse canadienne. L'action de BCE a en effet gagné 19,4% depuis le creux de décembre.

Si l'on se fie aux analystes des maisons de courtage qui suivent de près BCE, le titre pourrait atteindre 30$.... Ce qui lui laisse un potentiel de plus-value de 20% par rapport à sa valeur actuelle.

Pourquoi mettre l'accent sur BCE au lieu de Rogers Communication, Telus Corp, Manitoba Telecom ou Bell Aliant?

Parce que BCE a fait l'objet d'importants achats d'actions de la part de certains initiés.

C'est à tout le moins la raison soulevée par le conseiller Robert Hurtubise, de la firme de courtage Valeurs mobilières Banque Laurentienne. M. Hurtubise a mis au point une stratégie d'investissement qui s'appuie sur les transactions d'achat des dirigeants et administrateurs des entreprises.

M. Hurtubise a relevé depuis le début de l'année neuf transactions d'achat de la part de sept dirigeants et d'un administrateur de BCE. Valeur de leurs achats: 3,9 millions de dollars. Les actions ont été acquises à des prix variant de 25,37$ à 26$ l'action, soit un prix supérieur au cours actuel.

Deux initiés ont particulièrement attiré l'attention de M. Hurtubise.

«Stéphane Boisvert a été nommé président - Bell Marchés d'affaires en mai 2009. Il a passé 20 ans à IBM et Sun Microsystems. À titre de premier vice-président, Ventes mondiales de solutions clients de Sun, M. Boisvert était responsable de la force de vente technique et des services professionnels à l'échelle mondiale. Pendant cette période, il a également été président du conseil d'administration de Sun Microsystems Canada.»

Stéphane Boisvert a acheté 78 295 actions le 19 février 2009 à 25,47$ (2 millions$) ainsi que 20 000 actions le 21 mai 2009 à 23,85$ (477 000$).

«Je n'ai vu aucune transaction d'achat ni de vente de son temps passé à Sun Microsystems et IBM. J'en suis donc à ma première expérience de placement avec cet initié», précise M. Hurtubise.

Deuxième transaction à retenir: celle de Robert E. Brown, administrateur du conseil d'administration de BCE depuis mai dernier. M. Brown est président et chef de la direction de CAE, président du conseil de Groupe Aeroplan et membre du conseil de Gestion ACE Aviation.

Peu de temps après son arrivée au conseil de BCE, M. Brown a fait l'acquisition de 10 000 actions, au prix de 23,85$, pour un débours de 238 500$.

«Mon expérience passée avec cet initié: en juin 2004, ses transactions d'achat du titre de CAE m'avaient procuré un signal d'achat à 5$. En janvier 2007, lors de l'atteinte de notre deuxième palier de vente, nous avons revendu au prix de 9,34$, réalisant ainsi un gain de 87%.»

Si cela peut rassurer les actionnaires de BCE, M. Hurtubise a constaté que BCE montre une certaine solidité lorsque les marchés boursiers enregistrent des replis marqués. En effet, le titre de BCE a à peine bougé pendant les récentes turbulences boursières.