La verdure a depuis longtemps gagné les restaurants. Et pas seulement en accompagnement du plat du jour. Au départ, il s'agissait d'initiatives isolées, mais les restaurateurs qui adoptent des pratiques écolos se multiplient et se regroupent.

Aux États-Unis, une association des restaurants verts a vu le jour... en 1990! Bien avant que la clientèle ne soit intéressée à payer plus cher pour un hamburger fait avec du boeuf qui est né et a été abattu dans un rayon de 160 km. Mais depuis deux ans, le nombre de membres explose.

 

Les membres utilisent des produits de nettoyage non toxiques, recyclent, compostent. Ils utilisent des ampoules fluocompactes qui s'éteignent automatiquement lorsque les toilettes sont inoccupées. Dans les meilleurs des cas, l'ameublement du resto sera fait de coton bio ou de matériel recyclé et les contenants pour les commandes seront biodégradables.

Il y a maintenant plus. Le chef du restaurant Cava Greens, à Denver, a voulu faire un nouveau pas vert. Le petit resto fait des salades haut de gamme. Pas de nourriture industrielle dans la cuisine, pas de cola au menu. Le soir, entre 50% et 80% du chiffre d'affaires vient des commandes à emporter. Le propriétaire, Patrick Fox, propose maintenant à ses clients d'apporter leurs propres contenants. «J'ai copié le concept des cafés où les gens font remplir leur tasse», explique Patrick Fox, joint à son restaurant. Les salades sont vendues au poids. Pour un plat de plus de 5$, le client qui utilise ses propres contenants a droit à 1$ de rabais. De 10 à 15% des habitués apportent maintenant leurs plats réutilisables.

Original? Oui, mais pas unique. Dans sa critique de la semaine dernière, Robert Beauchemin nous a présenté un petit restaurant montréalais de pouding au riz où l'on peut rapporter son contenant pour le faire remplir. Et il y en a d'autres. Ici et ailleurs.

Au Japon, sur fond de récession, la campagne «terminez votre repas» veut inculquer la culture des restes à emporter aux clients des restaurants. À une nuance près: le client doit apporter son propre contenant doggie bag!

Pour joindre notre journaliste sberube@lapresse.ca

Restaurants

Le doggie bag conquiert le Japon, mais pas le Québec

Alors que les Japonais s'initient à l'art d'emporter chez eux les restes de leur repas, les Québécois, eux, y sont toujours réticents. Certainement plus que les voisins américains, pour qui c'est pratique courante. «La taille des portions ne se compare pas», explique Gale West, professeur au département d'économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l'Université Laval. Le style des repas joue aussi en faveur des Américains. «Au restaurant, ils privilégient le repas unique», note Gale West. Lorsqu'on reçoit une immense lasagne, on peut facilement en rapporter le tiers à la maison pour le dîner du surlendemain. Si vous avez un petit plat de pâtes servi avec une salade et du pain à l'ail et qu'il reste un peu de chacun dans l'assiette, c'est beaucoup moins intéressant d'emporter les restes.

Les Québécois ont encore de la pudeur à demander les restes, croit François Meunier, de l'Association des restaurants du Québec. Sauf pour la pizza, précise-t-il. Et la récession? «À chaque récession, on nous annonce que les gens vont adopter cette pratique, dit-il. Mais ça n'est jamais arrivé.»

Pomme de terre

L'année de la patate a fait monter les prix

Le sac de pommes de terre coûtera plus cher au supermarché pendant les prochains mois. Et c'est en partie parce que la pomme de terre est en train de regagner ses lettres de noblesse. Les Nations unies avaient décrété 2008 l'année de la pomme de terre et, au Québec, les producteurs en ont profité pour présenter leur tubercule chéri sous un nouveau jour. Ils ont fait la promotion d'un légume nutritif et savoureux, vendu toute l'année. Le message a porté. Mais pas de là à dire que la pomme de terre revient en force sur les tables québécoises. «Ce qu'on voulait, c'était d'abord freiner la baisse», explique Clément Lalancette, directeur général de la Fédération des producteurs de pommes de terre du Québec. Ce love-in de la patate coïncide aussi avec une hausse des prix. Les producteurs ont reçu 6,58$ les 100 livres de pommes de terre pour la récolte 2007. Ils s'attendent à avoir entre 13$ et 14$ pour la récolte de 2008, pour la pomme de terre de consommation qui est sur les tablettes en ce moment. Au détail, les consommateurs devraient payer autour de 4$ le sac de 10lb, à la condition qu'il n'y ait pas pénurie. Car les prix très bas des deux dernières années ont découragé certains agriculteurs, qui se sont tournés vers d'autres productions. «En fait, ce sont surtout leurs banquiers qui se sont découragés, précise Clément Lalancette, puisque le prix de vente se situait sous le coût de production.» Résultat: il y a moins de pommes de terre sur le marché, alors que la demande et les prix sont en augmentation. Au Québec, la pomme de terre québécoise occupe entre 85% et 90% des parts de marché, au détail.

Légumes

Les végétariens sont plus cochons que jamais

Quoi de plus excitant durant le Super Bowl que les publicités? PETA, cette puissante organisation qui prône le végétarisme, a pris la chose un peu trop au sérieux en créant des pubs où de jolies filles en sous-vêtements s'amusent avec des brocolis et des asperges. Trop sexy pour NBC, qui a refusé de les diffuser la semaine dernière. Trop explicite. Propulsées par ce scandale, les publicités choquantes ont attiré des milliers d'internautes amants de la chose végétale, qui se précipitent sur le site de l'organisme.