Si vous avez des dettes, des droits de cotisation au REER inutilisés ou des droits de cotisation à un REEE inutilisés (Régime enregistré d'épargne-études), pensez-y deux fois avant d'investir dans le CELI. Pas sûr que le nouveau «Compte d'épargne libre d'impôt» représente votre meilleur placement!

Si vous avez des dettes, des droits de cotisation au REER inutilisés ou des droits de cotisation à un REEE inutilisés (Régime enregistré d'épargne-études), pensez-y deux fois avant d'investir dans le CELI. Pas sûr que le nouveau «Compte d'épargne libre d'impôt» représente votre meilleur placement!

Fraîchement créé par le gouvernement Harper, ce nouveau régime d'épargne va nous permettre, à compter de l'an prochain, d'y investir jusqu'à 5000$ par année à l'abri de l'impôt.

Les revenus d'intérêt, de dividendes et de gains en capital accumulés dans le CELI ne seront jamais imposés.

Pour connaître l'avantage fiscal que le CELI peut procurer au bout d'une période de 10 ans, allons-y avec l'exemple d'un investissement annuel de 1000$, à 5,5% de rendement annuel composé.

Au bout des 10 années, le CELI contiendra une somme globale de 13 583,50$, dont 10 000$ de capital et 3583,50$ de revenus de placement non imposables.

En supposant que le détenteur du CELI est assujetti à un taux marginal d'impôt fédéral et provincial combiné de 40%, cela représentera au bout de 10 ans un avantage fiscal net de 1433,40$ par tranche de 1000$ d'investissement. (En présumant que Québec emboîte le pas.)

Ainsi, le contribuable qui investirait la somme maximale permise de 5000$ par année, aura accumulé après 10 ans la somme globale de 67 917,50$, dont 50 000$ de capital et 17 917,50$ de revenus de placement.

Fiscalement parlant, en supposant un taux marginal d'impôt de 40%, le CELI lui procurera au bout de 10 ans un avantage fiscal de 7167$. Nul doute que le CELI représente un intéressant véhicule de placement, du moins pour certaines catégories de contribuables:

> les gens qui n'ont aucune dette;

> les contribuables qui utilisent annuellement la totalité de leurs droits de cotisation au REER;

> les personnes qui gagnent des revenus suffisamment élevés pour pouvoir épargner en dehors du REER;

> les retraités qui ont accumulé de l'épargne en dehors de leur FERR;

> les retraités qui gagnent un revenu personnel net supérieur à 64 718$, tout revenu additionnel réduisant de 15% le montant de la PSV (prestation de la sécurité de la vieillesse maximale: 6028$ l'an);

> les retraités qui bénéficient du supplément de revenu garanti (maximum: 7608$ l'an), celui-ci étant réduit au rythme de 1$ par tranche de 2$ de revenu autre que la pension de vieillesse.

Revenons maintenant aux contribuables pour qui le CELI ne représente pas un bon placement en raison de priorités plus importantes en matière de finances personnelles.

Vous détenez des droits de cotisation au REER non utilisées? Sauf de rares exceptions, les contribuables gagnent à la retraite un revenu inférieur à celui qu'ils encaissent durant leur période active de travailleur.

Conséquemment, leurs revenus de retraite seront assujettis à un taux marginal d'impôt combiné (fédéral, provincial) inférieur au taux marginal actuel.

Fiscalement parlant, ils devraient combler leurs droits de cotisation au REER inutilisés avant d'investir des épargnes dans un CELI. Pourquoi? Parce qu'ils bénéficieront d'une déduction fiscale supérieure à la charge fiscale qui leur sera imputée lorsqu'ils commenceront à effectuer des retraits de REER ou de FERR.

Vous avez des enfants âgés de moins de 18 ans? Avant d'investir un cent dans le CELI, investissez le maximum permis pour obtenir les subventions que Québec et Ottawa versent dans le cadre du REEE (Régime d'épargne-études).

Pour chaque enfant bénéficiaire d'un REEE, le fédéral verse une subvention égale à 20% des premiers 2500$ investis annuellement et le provincial 10%. On parle donc ici d'une subvention annuelle qui peut atteindre 500$ de la part du fédéral et 250$ de la part du provincial.

Ces subventions (plafond à vie: 7200$ du fédéral, 3600$ du provincial) sont directement versées dans les REEE destinés aux enfants, de la naissance jusqu'à l'année de leur 17e anniversaire. Je vous rappelle que le capital investi dans les REEE par les parents (ou autres déposants) est récupérable à la fin du contrat.

Les revenus de placement accumulés dans les REEE et les subventions gouvernementales deviendront imposables entre les mains des bénéficiaires, lorsque ceux-ci entreprendront des études post-secondaires.

Mais comme ils risquent de gagner peu de revenu lors de cette période de retraits, ils paieront généralement de faibles impôts.

Vous avez des dettes?

Si vous avez une hypothèque, des emprunts personnels ou un solde de carte de crédit et que le taux d'intérêt est supérieur au rendement que vous anticipez avec le CELI, mieux vaut à ce moment-là rembourser vos dettes contractées à des fins personnelles.

N'oubliez jamais que vos dettes personnelles et leurs frais d'intérêts sont remboursés avec de l'argent après-impôt.

Vous avez un FERR (ou un REER) et vous voulez retirer 5000$ de plus pour le réinvestir dans un CELI?

Oubliez cette stratégie. Le 5000$ que vous allez retirer sera automatiquement «victime» d'une ponction d'impôt fédéral et provincial.

L'impôt que vous croyez pouvoir économiser dans le futur, vous allez devoir le payer immédiatement! Le CELI, c'est bon pour des épargnes additionnelles provenant de sources hors REER ou hors FERR.

Cela étant dit, une personne pourrait, malgré ses dettes, s'adonner à de l'épargne forcée en investissant tous les mois une somme donnée dans un CELI.

Financièrement parlant, ce n'est pas la meilleure stratégie mais c'est mieux que de ne pas épargner du tout!