À ce jour, les titres des six grandes banques canadiennes ont dégringolé de 27,6% par rapport à leur sommet des 52 dernières semaines, lequel a été atteint en octobre dernier. La capitalisation boursière de nos six principales institutions bancaires a ainsi fondu de 79 milliards de dollars, passant de 286 à 207 milliards.

À ce jour, les titres des six grandes banques canadiennes ont dégringolé de 27,6% par rapport à leur sommet des 52 dernières semaines, lequel a été atteint en octobre dernier. La capitalisation boursière de nos six principales institutions bancaires a ainsi fondu de 79 milliards de dollars, passant de 286 à 207 milliards.

La pire dégringolade boursière a été enregistrée par la Banque CIBC (CM), le titre accusant présentement un recul de 45% par rapport à son sommet de l'automne dernier. Au second rang des déconfitures bancaires, on retrouve le titre de la Banque de Montréal (BMO) avec une chute de 37,5%. Quasi à égalité, suivent ensuite la Banque Nationale (NA) et la Banque Royale (RY) avec des baisses respectives de 28% et 26%. La Banque Toronto-Dominion présente pour sa part une baisse de 23,5% à comparer à son sommet des 12 derniers mois.

De toutes les banques canadiennes, c'est Banque Scotia (BNS) qui s'est le mieux défendue pendant la ténébreuse période de la fameuse crise mondiale du papier commercial adossé à des actifs non bancaires.

Est-ce que le pire est passé pour les actionnaires de nos six grandes banques canadiennes?

La question mérite certes d'être posée compte tenu de l'ampleur de la déconfiture des banques américaines, lesquelles ont globalement chuté de quelque 50% par rapport à leur sommet des 52 dernières semaines.

Les actionnaires des 24 plus importantes institutions bancaires américaines ont vu s'envoler en fumée depuis l'automne dernier la fabuleuse somme de 830 milliards de dollars US. Et cela ne comprend même pas la déconfiture boursière des grandes maisons de courtage et d'investissement telles les firmes Lehman Brothers, Morgan Stanley, Goldman Sachs, Merrill Lynch&Co.

Fannie et Freddie

Des grosses institutions financières comme Fannie Mae et Freddie Mac se sont littéralement effondrées en Bourse. Les deux titres ont perdu quelque 95% de leur valeur boursière, faisant ainsi perdre à leurs actionnaires 112 milliards de dollars en termes de capitalisation boursière.

Prenons Citigroup, le chef de file des institutions financières aux États-Unis. Le titre se transige actuellement dans les 17$, en baisse de 70% sur son sommet (55,55$) des 12 derniers mois. La capitalisation boursière de Citigroup est passée de 311 milliards à seulement 94 milliards. Les actionnaires de Citigroup ont ainsi écopé d'une déconfiture boursière de 217 milliards.

Autre grande institution bancaire en déconfiture boursière: Wachovia. L'action de Wachovia a plongé de 75%, entraînant dans son sillage une perte boursière de 92 milliards de dollars.

Les actionnaires de Bank Of America ont vu leur titre chuter de 47%. Cela s'est traduit par un dégonflement de la valeur boursière de 114 milliards.

Du côté de JP Morgan Chase, le titre a mieux résisté, affichant un recul de 33% sur son sommet des 52 dernières semaines. Mais vu la grosseur de l'institution, les actionnaires ont quand même laissé s'évaporer quelque 60 milliards de capitalisation boursière.

En dépit des lourdes pertes boursières subit depuis l'automne dernier, il semble que la crise bancaire américaine risque encore de se poursuivre pendant un bout de temps.

C'est à tout le moins ce que laisse présager le message d'hier du président de la Réserve fédérale américaine (FED), Ben Bernanke. Loin de s'affaiblir, il estime que l'actuelle crise financière commençait à ralentir l'économie américaine et à provoquer une hausse du chômage.

Pour sa part, le riche et sage financier Warren Buffett croit que d'autres faillites bancaires allaient se produire aux États-Unis. En raison de la crise bancaire liée aux hypothèques à hauts risques (subprimes) et de l'effondrement du marché immobilier, plusieurs banques régionales ont déclaré faillite depuis un an.

D'autres importantes dépréciations d'actifs viendront frapper les titres bancaires américains au cours des prochains mois.

La seule bonne nouvelle qui met un peu de baume sur les plaies de la crise bancaire américaine a trait à la récente baisse des cours des matières premières et la stabilisation du dollar américain. Cela rassure les financiers notamment au chapitre des pressions inflationnistes, l'un des pires ennemis de l'économie.

Revenons aux titres des six grandes banques canadiennes. Elles se retrouvent dans une position financière nettement meilleure que les institutions bancaires américaines.

Non seulement le marché immobilier canadien n'est pas aux prises avec une crise d'hypothèques à hauts risques mais en plus les banques canadiennes sont relativement peu exposées à la crise des subprimes américains.

Une juste correction

C'est donc dire que l'actuelle chute des titres bancaires canadiens de près de 28% représente une juste correction dans le contexte actuel de la crise financière mondiale.

Voilà pourquoi, à l'exception de la Banque CIBC, les cinq autres gros titres bancaires canadiens font actuellement l'objet de recommandations d'achat de la part des maisons de courtage. Les deux titres les plus recommandés sont Banque Scotia et Banque Toronto-Dominion.

Les investisseurs qui ne veulent pas s'adonner à du «stock picking» en misant sur un titre en particulier, peuvent investir directement dans l'indice du secteur financier de la Bourse de Toronto, le «iSharesMC CDN Financial Sector Index Fund», lequel se négocie sous le symbole boursier XFN.

Cet indice renferme les titres des grandes sociétés canadiennes du secteur des services financiers inscrites à la cote de la TSX dont les principaux sont: Banque Royale, Manuvie, Banque T-D, Banque Scotia, Banque de Montréal, Banque CIBC, Sun Life, Power Corp., Banque Nationale, Financière Power.

Le titre XFN se négocie autour de 22,40$. Il accuse un recul de 12,7% depuis le début l'année.