Si la tendance se maintient, l'année 2007 s'annonce plutôt moche pour la grande majorité des détenteurs de parts de fonds communs de placement, toutes catégories confondues, à savoir fonds d'actions, équilibrés, à revenu fixe, d'actions étrangères, d'obligations et de marché monétaire.

Si la tendance se maintient, l'année 2007 s'annonce plutôt moche pour la grande majorité des détenteurs de parts de fonds communs de placement, toutes catégories confondues, à savoir fonds d'actions, équilibrés, à revenu fixe, d'actions étrangères, d'obligations et de marché monétaire.

C'est le premier constat qui me vient à l'esprit après avoir analysé la performance (au 24 août) des 180 plus gros fonds d'investissement pour l'actif sous gestion. Chacun de ces 180 fonds (répertoriés par le Globe Investor) gère plus d'un milliard de dollars d'épargne.

Le poids de ces 180 fonds par rapport à l'ensemble des 4000 fonds vendus au Canada? Les «180» gèrent à eux seuls un actif de 467 milliards de dollars, soit les deux tiers de l'actif total des fonds communs distribués au Canada.

Dans le groupe sélect des 180 mastodontes de l'industrie canadienne des fonds d'investissement, il y en a 75 (42%) qui ont actuellement une fiche négative, les pertes par rapport au début de l'année allant de quelques grenailles jusqu'à -11%.

Une parenthèse: afin d'éviter toute confusion sur le nom des fonds mentionnés plus loin, le nom anglais sert de référence.

Parmi les plus contre-performants depuis le début de l'année, on trouve les suivants: AGF European Equity (actions européennes: -5,8%); Brandes Global Equity (actions globales: -6,8%); CI Global (-6,8%); CI Value Trust Corporate Class (-11,1%); Investors US Large Cap Value A (grandes capitalisations américaines: -7,8%); TD Global Select (global Sélect: -6,4%); Trimark Select Growth (croissance Sélect: -6,6%); Templeton Growth Fund (croissance: -6,2%).

La contre-performance de ces fonds trouve notamment son explication dans la hausse du dollar canadien et la récente correction boursière.

Se retrouvent également dans le rouge non seulement beaucoup de fonds d'actions étrangères mais aussi plusieurs importants fonds à portefeuille équilibré, lesquels renferment des actions, des obligations et des valeurs à court terme.

La liste des fonds «déséquilibrés» par les sautes d'humeur de la Bourse et du marché obligataire comprend entre autres AIC Diversified Canada (diversifié: -3,4%); Mackenzie Ivy Growth & Income (croissance et revenu: -2,06%); TD Balanced Growth Portfolio (équilibré: -3,17%); Trimark Select Balanced (équilibré: -3,7%); AGF Canadian Balanced (équilibré; -1,4%).

Pourquoi les fonds équilibrés ont-ils autant de difficultés depuis le début de l'année? Parce qu'ils ont été frappes par deux corrections à la fois, celle du marché des obligations négociables et des fiducies de revenu et celle du marché boursier.

Laissons de côté les fonds perdants et passons maintenant aux gagnants. Ne nous enthousiasmons pas trop vite. Sur la centaine de ceux qui affichent un rendement positif au cours des huit premiers mois de l'année, une soixantaine rapportent un rendement relativement faible, allant d'une fraction de 1% à moins de 3%.

Parmi ces fonds à faible rendement (positif tout de même), quelques-uns font partie des immenses fonds qui gèrent plus de 4,5 milliards d'actif: BMO Dividend (dividende: 2,18%); BMO Monthly Income (revenu mensuel: 0,9%); CI Canadian Investment (investissement: 0,9%); CIBC Monthly Income (revenu mensuel: 1,9%); Mackenzie Cundill Value C (valeur; 0,3%); RBC Balanced (équilibré: 1,75%); RBC Monthly Income (revenu mensuel: 1,6%); TD Monthly Income (revenu mensuel: 2,2%).

Un brin plus rentables, on dénombre par la suite une vingtaine de fonds qui affichent pour cette période de l'année un rendement allant de 3% à 5%.

Enfin, le «top 20» se distingue avec une performance variant de 5% à 8%. Il y a toutefois une exception de taille: le plus performant des 180 fonds d'investissement les plus importants distribués au Canada a rapporté un rendement de 23%.

Il s'agit du Mackenzie Cundill Recovery C, lequel gère un actif de près de 1,7 milliard de dollars. Ce fonds affiche un rendement annuel composé sur cinq ans de quelque 24%.

Le deuxième est un autre fonds de la famille Mackenzie, soit le Mackenzie Universal Canadian Resource, avec un rendement de 12,3% sur huit mois et de 27,8% sur cinq ans.

Dans le «top 20» des plus performants, soulignons la performance (sur huit mois et cinq ans) des fonds suivants: RBC O'Shaughnessy Canadian Equity (actions canadiennes: 8,4% sur huit mois et 16,2% annualisé sur cinq ans); SEI Canadian Equity O (actions canadiennes: 8,1% et 19,0%); Fidelity True North A et B (Frontière nord: 8,0% et 16,0%); Dynamic Power Candian Growth (croissance canadienne: 7,8% et 22,8% sur cinq ans).

Comme vous avez pu le constater, les cinq derniers fonds ont réussi à se distinguer de belle façon depuis le début de l'année. Bravo aux détenteurs de ces fonds. La chance était de leur côté. Cette fois-ci, s'entend.

Pour terminer, j'aimerais attirer votre attention sur la performance du «XIU», lequel (iShares) est une réplique intégrale de l'indice S&P/TSX 60 de la Bourse de Toronto.

Pour la période des huit premiers mois de l'année, le «XIU» a accumulé un rendement de 7,02%. Ce qui le place au sixième rang! Pour la période de cinq ans? Le «XIU» figure là aussi parmi les fonds de top niveau, avec un rendement annuel composé de 18,7%.

Ce fonds iShares ne coûte pratiquement rien en frais annuels de gestion: on ne prélève que 0,17% de l'actif. Les gros fonds d'actions perçoivent des frais annuels variant de 2 à 3% de l'actif sous gestion.

Morale de l'histoire: si vous en avez ras le bol de vos fonds communs de placement et des onéreux frais versés aux gestionnaires, regardez donc du côté du «XIU».

Vous allez battre la majorité des gestionnaires de fonds communs. Les unités de ce fonds sont négociées à la cote de la Bourse de Toronto, comme n'importe quelle action.