Les enfants qui ont une alimentation variée dès le tout début deviennent-ils des adultes plus ouverts aux différents goûts? «La réponse est oui», assure Sandrine Monnery-Patris, chercheuse à l'Institut national de la recherche agronomique de Dijon, spécialiste du développement du goût chez les enfants. Le but n'est pas de forcer les enfants ni de faire des extravagances culinaires pour bébé, dit-elle, mais de lui présenter différents aliments et d'y prendre plaisir. «Typiquement, quand un enfant n'aime pas un aliment, on a tendance à ne pas le proposer de nouveau, dit-elle. Alors qu'au contraire, il faut réessayer plusieurs fois.» Et lui montrer que nous-mêmes trouvons cela excellent. Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir du mimétisme chez les enfants.

«Il faut habituer les petits à une variété de goûts dès le plus jeune âge», confirme Jérôme Ferrer, chef-propriétaire du restaurant Europea, qui offre maintenant des ateliers de cuisine. Et l'un d'eux porte sur la nourriture de bébé. Un cours de cuisine pour apprendre à faire des purées?

«Il faut que la préparation soit un plaisir, pas une corvée, dit-il. Et il faut que toute la famille en profite.» Pour faire des petits pots qui se servent aussi dans la grande assiette, Ferrer parfume sa purée de pommes à l'anis étoilé. Il pousse l'audace jusqu'à mettre du cumin dans des petits pots ou de la muscade, cette épice qui «éclate les enzymes au niveau de la bouche». Pas d'épices poivrées, toutefois. Un peu de vinaigre pour jouer avec l'acidité. De la brandade de morue toute douce pour faire découvrir le poisson, des potages de légumes-racines: topinambours, panais, daikon.

Et ça fonctionne? Ferrer se donne en exemple. «Je viens d'une famille d'immigrés espagnols et ma grand-mère disait toujours à ma mère de me faire manger de tout, même des épinards et du poisson, pour que je ne devienne pas difficile.» Le résultat est éloquent. Alors mamans, papas, si vous voulez élever des futurs toqués, à vos purées!

POMME DE TERRE

Pelure et solanine

Le mois de la pomme de terre s'achève et il est encore temps de mettre quelques spécimens originaux dans le panier d'épicerie pour la célébrer. «Il vaut mieux manger la pelure de la pomme de terre», conseillait la nutritionniste Julie DesGroseillers dans ces pages il y a deux semaines. La pelure ne contient-elle pas de la solanine, qui est à éviter? demande un lecteur. Si. La solanine est un composé toxique à éviter à tout prix, mais elle se trouve uniquement dans la partie verte de la pelure que l'on ne doit pas manger. Pour le reste, il ne faudrait surtout pas bouder la pomme de terre au four.

VITAMINE D

Santé Canada revoit ses recommandations

Faut-il augmenter sa consommation de vitamine D? Même Santé Canada se pose la question. L'organisme fédéral, qui veille à la bonne alimentation des Canadiens, a commandé une réévaluation des doses quotidiennes de vitamine D et de calcium. Le comité étudie la situation et doit réviser toute la littérature scientifique disponible sur la vitamine D avant de terminer son étude, a indiqué le porte-parole de Santé Canada.

CAFÉ

Plus d'antioxydants que le thé vert?

Une nouvelle publicité du café instantané Nescafé a fait sursauter une collègue: le café aurait donc plus d'antioxydants que le thé vert? Eh oui! Voilà que Nescafé nous joue la carte des antioxydants à son tour. Ce n'est pas faux, de nombreuses études ont déjà prouvé la présence de polyphénols dans le café et d'autres composés antioxydants. Pour ce qui est de la quantité, les résultats varient selon les types de thé et de café et selon qui présente l'étude. Si les fabricants n'ont pas joué la carte santé avant, c'est probablement que le café consommé en grande quantité peut aussi avoir des effets indésirables, notamment à cause de sa caféine. Nescafé conseille maintenant d'en prendre un, le sien, tous les matins...

BOISSON

Le quart des calories quotidiennes

D'où diable peuvent bien provenir ces quelques kilos de trop? Ce n'était pas le but de la recherche, mais Statistique Canada a certainement donné quelques indices cette semaine en révélant les résultats de son enquête sur les boissons. Les jeunes Canadiens consomment au moins 20% de leurs calories quotidiennes sous forme liquide. Les enfants boivent surtout de l'eau et du lait, mais plus ils vieillissent, plus la proportion de «boissons» aux fruits et de boissons gazeuses prend de la place. Les adultes de 19 à 30 ans tirent 20% de leurs calories des boissons, du lait, des boissons gazeuses et des cafés.