Les habitués de la Semaine de la Coupe Grey, les irréductibles qui traversent le Canada chaque mois de novembre, vous disent que le gros party, le vrai, est le Spirit of Edmonton.

Allons voir.... Suivez le guide, follow the guide...

Les organisateurs étaient en train de se préparer hier après-midi et, en effet, ils ne niaisent pas avec le puck. La grande salle de bal du Centre Sheraton du boulevard René-Lévesque se transformait lentement en bar géant.

J'ai une théorie qui veut que chaque peuple a sa propre façon de fêter et que tous les peuples ne peuvent pas toujours fêter ensemble facilement. Le Spirit of Edmonton est une affaire géante, un party monstre qui promet beaucoup de bruit et de bière.

Bruce Keltie, un chaleureux monsieur d'Edmonton dans la cinquantaine, nous fait visiter en passant son bras autour de notre épaule.

«Tout ça a commencé en 1975 avec un party dans une petite chambre d'hôtel. Les participants ont juré de se réunir chaque année dans chaque ville où la Coupe Grey sera disputée. Je n'étais pas là en 1975, je me suis joint au groupe par la suite. C'est devenu le plus gros événement de la Semaine de la Coupe Grey. Je prédis que 15000 personnes passeront dans cette salle pendant les trois jours d'activités. Ils viennent, ils partent, ils reviennent. Il y a des gens de Baltimore et Sacramento qui viennent chaque année. Leur ville a eu des équipes de la LCF à une époque. (Les Alouettes ont d'ailleurs acheté la concession de Baltimore, avec Don Matthews et Mike Pringle.)

«Les Roughriders de la Saskatchewan et les Tiger-cats de Hamilton se sont réunis pour organiser un party rival dans un hôtel de l'autre côté de la rue. Ils nous imitent. Pour nous, c'est un hommage au football canadien.»

M. Keltie nous montre fièrement un immense contenant où «200 douzaines de bière très froide» attendent les visiteurs. Lui est ses collègues ont aussi eu la bonne idée de servir de la viande fumée et que de la viande fumée aux invités. «On est à Montréal, non?»

Et puis, il y aura le Down Child Blues Band pour faire danser les gens, oui, le Down Child Blues Band de mes vertes années.

Il y aura aussi et bien sûr des cornemuses dans la salle et peut-être même un cheval, une tradition de la Semaine de la Coupe Grey.

M. Keltie vous attend tous, donc. L'entrée est gratuite et, à en juger par les organisateurs rencontrés hier, ce sera sympathique. Et il y a de la place pour tout le monde, comme dans les Prairies.

Souvenirs de Montréal

Le Spirit of Edmonton est tellement bien organisé qu'il a sa propre boutique de souvenirs à l'entrée de la salle de bal. Une boutique spéciale qui offre des poupées qui lèvent le chandail pour montrer leurs seins, des strings à l'effigie de Montréal, des t-shirts qui invitent aux «contacts illégaux» et autres allusions au cul.

«On est à Montréal, non? nous disent les hommes et les femmes qui gèrent la boutique et qui trouvent tout ça très drôle...

- Il y a beaucoup plus que l'industrie du sexe à Montréal, vous savez...Vous faites un mauvais nom à ma ville.

- Non, pas du tout, Montréal est la meilleure ville au monde.»

Ils ne sont pas méchants.

Curieusement, le Spirit of Edmonton, qui ferme ses portes à minuit et demi - à Montréal, il y a des partys qui commencent à minuit et demi - se trouve à quelques pas du cabaret Chez Parée...

Victimes de la mode

Vous croiserez peut-être dans les rues du centre-ville des gens habillés comme des arbres de Noël, en vert Roughrider, en rouge Stampeder ou en noir Tiger-cat.

Les plus voyants portent un duster, ce beau manteau de cowboy avec cape sur les épaules. Le duster est un beau vêtement, mais pas bariolé de rouge, vert ou jaune.

Faites comme si de rien...

Vous verrez aussi beaucoup de gens qui se prennent en photo avec leur téléphone, signe des temps.

Et au Village de la Coupe Grey, une jolie serveuse vous accueillera avec un beau sourire et un «avez-vous été répondu?»

On est à Montréal, non?