Dans Ant-Man and the Wasp, Michael Douglas reprend son rôle du docteur Hank Pym, ce scientifique dont l'expertise permet à des humains de se réduire à la taille d'insectes tout en décuplant leur puissance. La présence de l'acteur dans l'univers cinématographique Marvel est placée sous le signe du plaisir, une notion qu'il n'a pas toujours bien maîtrisée...

Quand il apprend que son interlocuteur vient de Montréal, Michael Douglas n'hésite pas à exprimer son attachement pour notre coin de pays. Depuis maintenant plusieurs années, il possède, avec sa femme Catherine Zeta-Jones, une propriété à La Conception, à un jet de pierre de Mont-Tremblant. Il y a quelques semaines à peine, l'acteur était dans la métropole québécoise pour assister à la course de Formule 1.

«Ma première visite à Montréal remonte à Expo 67, explique-t-il. Ce fut marquant puisque c'est là que j'ai pu rencontrer Miloš Forman une première fois. Pour le pavillon de la Tchécoslovaquie - c'était le nom de ce pays à l'époque -, il avait créé La lanterne magique, un spectacle multimédia. Quelques années plus tard, quand est venu le moment de penser à un cinéaste pour réaliser One Flew Over the Cuckoo's Nest [Vol au-dessus d'un nid de coucou], mon premier film à titre de producteur, j'ai d'abord rencontré plusieurs réalisateurs américains, mais tous restaient sur leurs gardes. Puis, je me suis rappelé Au feu les pompiers!, un film très drôle, que Miloš avait réalisé avant d'émigrer aux États-Unis. Il a été le seul à voir l'humour contenu dans le scénario qui avait été tiré du roman de Ken Kesey. Il a pu trouver le ton juste.»

L'achat d'une résidence au Québec découle par ailleurs d'une volonté de s'établir à un endroit plus accessible pour les moments de loisir.

«À une époque, je vivais aux Bermudes et je possédais aussi un ranch à Aspen, au Colorado. On ne pouvait cependant pas s'y rendre autant qu'on le souhaitait. Il y a plusieurs années, j'ai entrepris moi-même des recherches pour trouver l'endroit équivalent sur la côte Est. Mont-Tremblant s'est révélé être l'endroit idéal, été comme hiver. Pour le ski, le golf, les lacs, c'est parfait!»

À point nommé

Michael Douglas a fait son entrée dans l'univers cinématographique Marvel il y a trois ans, grâce à Ant-Man. Reconnu jusqu'alors pour ses performances dans des films plutôt réalistes, l'acteur s'est retrouvé à jouer devant des écrans verts dans une superproduction truffée d'effets spéciaux.

«Quand on m'a pressenti, j'ai dit: "Cool!" Au moment où cette proposition est arrivée, j'en étais justement à une étape de remise en question.»

«J'avais participé à trois films indépendants qui n'ont pas vraiment eu d'écho. Le genre de long métrage qui reste une semaine à l'affiche dans les salles et qui s'en va ensuite sur les plateformes sans se faire vraiment remarquer. Les gens de Marvel ont été gentils et conciliants avec moi. Ils ont accepté de regrouper ensemble mes jours de tournage. Et maintenant, cette suite qui, j'imagine, arrive parce qu'ils ont été satisfaits du premier opus. À ce stade-ci de ma carrière, tenir un rôle dans un film complètement différent de ceux dans lesquels j'ai joué, c'est formidable. D'autant que cette série obtient un succès planétaire auprès d'un public qui ne m'a probablement jamais suivi ailleurs. C'est fabuleux!»

Comme jamais auparavant

Lauréat de l'Oscar du meilleur acteur il y a 30 ans, grâce à sa composition dans Wall Street (Oliver Stone), Michel Douglas affirme prendre véritablement du plaisir à exercer le métier d'acteur depuis une vingtaine d'années seulement.

«Quand j'ai commencé, j'étais pris d'un trac fou, explique-t-il. Le défi était d'autant plus grand que je n'étais pas naturellement bon. J'ai aussi commencé tard, alors que j'étais déjà à l'université. N'étant pas bon sur scène, j'ai dû travailler fort pour m'améliorer progressivement. J'ai eu la très grande chance de jouer dans une série télévisée de 104 épisodes [The Streets of San Francisco] dans les années 70.» 

«J'ai alors pu prendre confiance [en jouant à la télé], mais je n'éprouvais quand même pas vraiment la joie de jouer. Probablement était-ce dû au fait qu'il me fallait surmonter l'image de mon père [Kirk Douglas], bien sûr.»

«Aujourd'hui, ça ne m'intimide plus. Depuis 20 ans, j'ai du plaisir à jouer comme je n'en ai jamais pris auparavant», ajoute Michael Douglas.

Michael Douglas sera de The Kominsky Method, une comédie de situation en huit épisodes produite par Netflix. Aux yeux de l'acteur, l'arrivée de ces géants de la diffusion en ligne, Netflix, Amazon, Hulu, etc., est en train de changer profondément le paysage audiovisuel.

«La division a pratiquement disparu entre le grand écran et les écrans personnels qu'on peut avoir chez soi. Les plus grands artisans se promènent désormais entre le cinéma et la télévision, ce qui était pratiquement impensable auparavant. De véritables films de cinéma sont maintenant produits par des sociétés qui n'ont pas l'intention de les sortir dans les salles. Il y a cinq ans, Behind the Candelabra [un film de Steven Soderbergh dans lequel il incarnait Liberace] a été produit par la chaîne HBO et n'est jamais sorti dans les salles en Amérique du Nord, même s'il s'agissait pourtant d'un vrai film. Il a d'ailleurs pris l'affiche dans les salles partout ailleurs dans le monde. Pour les remises de prix, les Oscars notamment, ça devient de plus en plus compliqué!»

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Ant-Man and the Wasp (Ant-Man et la Guêpe en version française) prend l'affiche vendredi.

Les frais de voyage ont été payés par Disney Pictures.