Mel Gibson a beaucoup fait parler de lui ces dernières années. Très peu pour ses apparitions au grand écran (Edge of DarknessKill the GringoThe Expendables 3), mais surtout pour son arrestation en état d'ébriété, ses propos antisémites et un divorce qui aura phagocyté la moitié de sa fortune.

À 60 ans, l'acteur vedette de Mad Max, Lethal Weapon ou encore Ransom n'a pas dit son dernier mot. Il est la tête d'affiche du film d'action américain Blood Father sous la direction de Jean-François Richet, le réalisateur français à qui l'on doit le diptyque sur Mesrine.

Ex-motard, ex-alcoolique, ex-taulard, John Link (Mel Gibson) tente tant bien que mal de se racheter une conduite. Sobre depuis deux ans, il a laissé tomber ses mauvaises habitudes et vit reclus dans sa caravane, loin de toute tentation et gagne sa vie en faisant des tatouages. Sa dernière création: le Don Quichotte de Picasso!

C'est l'appel inattendu de Lydia (Erin Moriarty), sa fille de 16 ans, qui va l'obliger à revoir ses plans et le plonger dans toute une galère. Elle débarque en effet chez lui après des années d'absence, poursuivie par des narcotrafiquants à la suite d'un braquage qui a mal tourné.

Un scénario de Peter Craig (adapté de son propre roman), à qui l'on doit aussi The Town de Ben Affleck, qui a beaucoup plu au réalisateur français Jean-François Richet dès la première lecture.

«J'ai été contacté par une maison de production américaine qui m'a envoyé le script après avoir vu mes deux films sur Mesrine. J'ai tout de suite été intéressé. Ce n'est pas un film d'action comme les autres, mais davantage un film de personnages qui se révèlent dans l'action, explique le réalisateur. J'ai tout de suite pensé à Mel Gibson en lisant le scénario.»

Un film sur le sacrifice

Les frasques du passé de Mel Gibson auraient-elles influencé le choix du cinéaste?

«Je ne m'occupe pas des potins. Je regarde juste ce qui peut marcher artistiquement. Je cherchais un acteur capable d'incarner ce père absent pour sa fille, au passé peu glorieux de motard avec les Hells Angels et qui pense qu'il n'aura jamais de deuxième chance. Jusqu'au jour où il a l'occasion de redonner un sens à sa vie et une impulsion à celle de sa fille. C'est avant tout un film sur le sacrifice», observe Richet, qui a un immense respect pour l'acteur et réalisateur australien.

Lors de leur première rencontre, les deux hommes ont discuté pendant cinq heures dans la cuisine de Gibson à propos du scénario de Blood Father.

«On a construit le personnage ensemble. Mel Gibson est très modeste par rapport à son travail. Il n'a jamais parlé de mise en scène avec moi. Il m'a fait confiance et j'en suis heureux.»

Tourné au Nouveau-Mexique, à Albuquerque, en dix semaines et demie, Blood Father compte également dans sa distribution Erin Moriarty, jeune actrice qu'on a pu voir dans la série de HBO True Detective.

«J'ai auditionné beaucoup de filles, mais Erin correspondait exactement au personnage de Lydia. Elle avait joué la fille de Woody Harrelson dans True Detective et il avait passé le mot dans le milieu qu'elle était vraiment une super comédienne. Alors on n'a pas hésité!», explique Jean-François Richet.

Le réalisateur français planche actuellement sur un long métrage à très gros budget qui relatera l'histoire vraie d'un bagnard qui va devenir chef de la police pendant l'époque de Napoléon Ier en France. Le tournage est prévu pour février 2017 et mettra en vedette son complice Vincent Cassel.

Blood Father (Père de sang en version française) prend l'affiche le 12 août.

photo fournie par Lionsgate

Mel Gibson et Erin Moriarty dans Blood Father