«Quand j'ai été sollicité, je me suis dit: No way! On parle là d'une vache sacrée, d'un de mes films préférés, c'est... c'est pas touche!, s'étranglait rétrospectivement Ed Helms lors d'une rencontre de presse tenue à Los Angeles en vue de la sortie de Vacation.

Pourtant, la vedette de The Hangover est bel et bien devenue la tête d'affiche de la comédie coécrite et coréalisée par Jonathan Goldstein et John Francis Daley, qu'il a d'abord craint être un remake du mythique National Lampoon's Vacation (1983) mettant en vedette Chevy Chase dans le rôle de Clark Griswold.

Mais après avoir lu le scénario - parce que, quand même, il était curieux -, il s'est rendu compte que c'était en réalité «une suite, 30 ans plus tard». Une suite dans laquelle Rusty Griswold (fils de Clark, tour à tour incarné par Anthony Michael Hall, Jason Lively, Johnny Galecki et Ethan Embry dans la franchise) est devenu adulte.

«Or, on n'a jamais vu ce personnage adulte. Au bout du compte, c'est ce qui m'a fait m'intéresser au projet: de pouvoir repartir à neuf avec lui, lui insuffler mon énergie et ma personnalité», explique Ed Helms.

Rusty l'adulte est marié à Debbie (Christina Applegate). Ils ont deux fils, James et Kevin (Skyler Gisondo et Steele Stebbins). Il est pilote d'avion pour une compagnie aérienne d'envergure... heu, zéro. Et il attend chaque année les vacances estivales avec la même excitation naïve. Qu'il est le seul à «partager». Le reste de la famille s'ennuie à mourir au chalet qu'il loue année après année.

Le jour où il en prend conscience, il décide de surprendre son monde. De partir sur les traces de son enfance en faisant ressusciter pour les siens le road trip qu'il a vécu autrefois avec ses parents (Chevy Chase et Beverly D'Angelo) et sa soeur Audrey.

Et les nouveaux Griswold de quitter Chicago pour rouler vers Los Angeles et Walley World, «le parc d'attractions préféré des familles».

Modèle unique

Ce, à bord d'une Tartan Prancer. Une quoi?! Il fallait un véhicule unique pour remplacer (!) le mythique Wagon Queen Family Truckster des Griswold originaux. Jonathan Goldstein et John Francis Daley, scénaristes de Horrible Bosses et Cloudy with a Chance of Meatballs 2 qui font ici leurs débuts comme réalisateurs, ont décidé de l'inventer. «Sans réaliser que des gens font carrière dans le design d'automobiles. Il y a une raison pour cela», rigole le second.

Après bien des essais et encore plus d'erreurs, ils sont arrivés à un look «un peu militaire, un genre de minifourgonnette cubique dont l'arrière et le devant se ressemblent. Puis, nous y avons ajouté tous les gadgets ridicules que nous avons pu imaginer... et qui peuvent se détraquer», ajoute Jonathan Goldstein. Un GPS qui préfère s'exprimer en coréen plutôt qu'en anglais n'étant pas le moindre.

Tout pour mettre des embûches dans le plan de ce pauvre Rusty, propulsé «par son désir que sa famille ait du bon temps, même si elle n'en a pas», fait John Francis Daley. «Il fait partie de ces gens qui portent des oeillères: s'ils ne voient pas quelque chose, ça n'existe pas. Il refuse de voir qu'il y a un côté sombre à la vie. Comme son père, il est héroïque dans sa stupidité», explique Jonathan Goldstein.

«Comment je le décrirais bien? , se demande (encore) Ed Helms. Dépassé? Aveugle?» Dépassé, comme quand il «explique» ce qu'est un anulingus à son fils, l'entraînant carrément dans le champ? Aveugle... comme quand il ne voit que les abdominaux de son beau-frère (Chris Hemsworth) qui exhibe en fait, peu subtilement, ses bijoux de famille? «Chose certaine, la priorité de Rusty est sa famille: il ne veut que le bien des siens.»

Madame est servie

Parmi les «victimes» de son aveuglement/naïveté/bonne volonté, sa femme. Debbie. Que Christina Applegate a prise sous son aile protectrice: «Quand j'ai lu le scénario, elle n'avait pas vraiment d'histoire. J'en ai parlé avec les gars et nous lui en avons trouvé une. Je voulais qu'elle représente bien ces femmes qui ont grandi dans les années 70-80-90, ces femmes dans la quarantaine qui sont mères. Et qui ont vécu avant de le devenir. Nous ne sommes pas des violettes timides.»

En fait, c'est Rusty qui va rougir en découvrant les secrets de «sa» Debbie. Et la comédienne de revenir ainsi sur le fait que Vacation «est un hommage à National Lampoon's Vacation, pas un remake. Vous ne voulez pas, même de loin, être comparé à Chevy Chase et Beverly D'Angelo. Nous rendons plutôt hommage à leur travail. Ainsi, l'histoire que nous livrons, à part le fait que nous traversons le pays pour nous rendre à Wolley World, est complètement différente de la leur et elle est portée par des personnages qui n'ont rien à voir avec les leurs... sinon qu'ils sont leurs descendants».

Les deux vétérans font toutefois un petit tour dans le film. «Il était important pour nous d'avoir leur approbation, et le fait qu'ils participent à Vacation indique bien que nous l'avons, assure John Francis Daley. En plus, leur seule présence élève le niveau de notre travail.» Et il rit, de même que son complice. Parce qu'on peut aller très bas en matière de situations, dans Vacation.

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Vacation (Bonjour les vacances) prend l'affiche le 29 juillet. Les frais de voyage ont été payés par Warner Bros.