Karine Vanasse a un immense respect pour ces fous de la mer que sont les skippers après avoir interprété Mag Embling, navigatrice en détresse, dans le film En solitaire.

«Ces sportifs-là sont comme nos explorateurs des temps modernes, dit la comédienne. Oui, les mers ont été explorées. Oui, on peut aller dans l'espace. Mais il y a quelque chose de fascinant et d'héroïque dans le fait de partir seul sur un bateau et de faire le tour du monde. Peu de gens vont faire ça dans leur vie. C'est un acte de courage.»

Se lancerait-elle, elle-même, dans une telle aventure? La comédienne répond que, plus jeune, lorsqu'elle a entrepris ses premiers voyages, l'idée de traverser l'Atlantique en bateau, voire en cargo, lui a traversé l'esprit. Mais... «J'ai de la difficulté à ne pas avoir peur des bruits sur un bateau, enchaîne-t-elle. C'est tellement sec. Surtout quand il n'y a rien d'autre autour de soi. Oui, les couchers de soleil, le ciel étoilé sont magnifiques. Dans les beaux moments, c'est remarquable. Mais quand la mer se lève et qu'on sent la force de la mer, c'est autre chose. Je me sentirais un peu démunie.»

À Los Angeles, où elle vient de terminer le tournage de la troisième saison de la série Revenge, Karine Vanasse a commencé à faire un peu de surf. Elle est aussi impressionnée par la force brute de l'eau que par ceux qui savent «lire» la mer. «Il faut savoir réagir avec ce que la nature nous envoie, dit-elle. C'est beau de voir des gens qui comprennent le rythme des vagues.»

Un beau souvenir

Karine Vanasse joue un petit, mais intense rôle dans En solitaire. Inspiré de la skipper Ellen McArthur, son personnage de Meg se retrouve dans le sas de survie de son voilier après le renversement de celui-ci. Elle doit se jeter dans les vagues pour monter à bord du voilier de Yann Kermadec (François Cluzet).

Mme Vanasse a tout joué, sans aide. Une expérience intense, avec un haut niveau de difficulté, mais dont elle conserve un précieux souvenir. «Dans le sas, je ne réfléchissais pas beaucoup. Je me disais: j'ai telle chose à faire, il ne faut pas que je sois malade et il faut que ma scène ait l'air vraie, dit-elle en riant. Ça tapait beaucoup et sortir de ce petit trou était difficile. Je n'avais pas de doublure et j'ai répété la scène plusieurs fois, avec la grosse combinaison de survie, ce qui était épuisant.»

Le fait, durant quelques secondes, de se retrouver debout sur le voilier renversé, les yeux tournés vers l'autre navire où se trouvait Cluzet et toute l'équipe de tournage, l'a émue.

«Avec les années, on apprend à faire abstraction de l'équipe technique. Mais dans ce cas, c'était tellement beau! C'est rare qu'on ait un acteur avec toute l'équipe technique devant soi ainsi, avec la mer, les vagues, un hélicoptère au-dessus. Ce fut un des beaux moments de ma carrière.»