Pour souligner les 50 ans de Ben-Hur, de William Wyler, les studios Warner ont entrepris une restauration d’envergure du film. Un million de dollars et deux ans plus tard, elle nous arrive en DVD et en Blu-ray.

Je me souviens de lui, conduisant le char tiré par quatre chevaux blancs, dans la grande arène de sable. Je croyais que c’était son métier, conducteur de char», rigole le fils de Charlton Heston, joint à New York où il allait assister à une projection de la version restaurée de Ben-Hur, sur grand écran.

Une restauration qui a exigée plus de deux ans de travail et coûté un million de dollars. Et qui vient d’arriver sur le marché, en Blu-ray et en DVD, dans le coffret Ben-Hur 50th Anniversary Ultimate Collector’s Edition. Outre le film et de nombreux suppléments (en autres, un nouveau documentaire intitulé Charlton Heston & Ben-Hur: A Personal Journey), on y retrouve un album de photos du tournage et une reproduction d’une partie du journal intime de l’acteur. Des pages écrites alors qu’il attendait de savoir s’il aurait le rôle, pendant le tournage et la période qui a suivie –dont la soirée des Oscars, à le film a raflé 11 statuettes dorées. Parmi elles, celle du Meilleur acteur.

«En fait, mon père a tenu un journal pendant plus de 40 ans. Il écrivait tous les jours un paragraphe, à la machine à écrire, la plupart du temps au sujet de son travail mais parfois, c’était des choses plus personnelles», poursuit Fraser C. Heston. On y découvre l’homme dans l’ombre de la star, très proche de sa famille; et la star dont le quotidien était parfois orageux: «Au tiers du tournage, William Wyler a dit à mon père: ''Tu dois être meilleur. Je ne peux pas te dire précisément ce que tu dois faire, si je le savais, je te le dirais et ce serait simple, tu le ferais. Mais je ne le sais pas, tu dois chercher le personnage en toi, creuser davantage.'' Ça a ébranlé l’univers de mon père. Mais c’était la bonne chose à lui dire et le bon moment pour le lui dire. Mon père a toujours dit par la suite que William Wyler avait été le réalisateur le plus dur et le plus difficile avec lequel il ait travaillé mais aussi, le meilleur.»

On peut lire cela dans le journal. Et on peut l’entendre dans A Personal Journey dans les extraits dudit journal que Fraser C. Heston lit, entre deux entrevues avec proches et amis, et des films inédits tournés en 16mm à Rome par l’épouse de l’acteur, Lydia. Images de «période romaine» de la famille Heston, dont la vie du patriarche a changé à partir de Ben-Hur: «Mon père était devenu une star avec The 10 Commandments, mais en tant qu’acteur, il n’était pas arrivé là où il voulait. À ses propres yeux, il n’était pas encore «un acteur sérieux». C’est avec Ben-Hur que ça s’est produit.»

Parce qu’il avait fait le plus et le mieux qu’il pouvait, disait-il. Et peut-être parce qu’il avait pressenti que ce film-là serait l’un des premiers –sinon le premier– des drames épiques modernes, croit son fils. Un film qui resterait. Et il est vrai que Ben-Hur a formidablement bien vieilli –en contenu et, grâce à sa restauration, en contenant.

Ben-Hur 50th Anniversary Ultimate Collector’s Edition, en vente en DVD et en Blu-ray.