Les moteurs grondent un peu moins dans Furiosa – A Mad Max Saga que dans Mad Max – Fury Road, sorti en 2015 – mais qui le suit chronologiquement. Fans de poursuite à grande vitesse, n’ayez crainte, la dernière création de George Miller se passe tout de même en grande partie sur de longues routes désertiques.

Ce nouveau volet est – presque – aussi épatant que son prédécesseur, qui a remporté des Oscars pour le montage, la direction artistique, les costumes, les maquillages et la coiffure, le montage sonore ainsi que le mixage sonore. Ceux des effets spéciaux et de la direction photo lui avaient échappé, bien que ces aspects du film, qui a près de 10 ans, soient remarquables. Il en va de même pour Furiosa. Toutefois, ses moments forts n’atteignent pas ceux de Fury Road tant la barre était haute. En revanche, l’environnement postapocalyptique est tout aussi écrasant et l’ensemble, des plus immersifs. La musique de Tom Holkenborg, alias Junkie XL, et le montage énergique de Margaret Sixel, femme de George Miller, y contribuent encore une fois.

Là où cet antépisode se distingue, c’est dans son récit plus approfondi. D’une part, on retrace l’histoire d’une jeune Furiosa qui, sans être le personnage principal de Fury Road, était son âme. Incarné avec brio par Charlize Theron à l’âge adulte, le rôle est ici défendu par Alyla Browne puis Anya Taylor-Joy. Avec du panache et une vulnérabilité dissimulée par la graisse à moteur, sans oublier un regard soutenu, les deux actrices montrent comment la légende de l’impératrice Furiosa s’est formée, de son enfance volée à sa montée dans les rangs d’Immortan Joe (Lachy Hulme, qui prend la relève du regretté Hugh Keays-Byrne).

Lutte pour le contrôle des Terres dévastées

Dans ce cinquième long métrage de l’univers Mad Max, George Miller et son coscénariste Nico Lathouris ajoutent aussi à la mythologie de cette société obsédée par la « guzzoline ». On comprend entre autres pourquoi la Citadelle est dépendante de son camion-citerne (le fameux war rig) pour ses ravitaillements à Gas Town, où se trouvent les raffineries, et à Bullet Farm, pour faire le plein de munitions. Le contrôle de ces trois forteresses est la clé du pouvoir des Terres dévastées.

C’est ce que découvre aussi Dementus (Chris Hemsworth, fort convaincant sous son appendice nasal), chef d’un groupe de motards nomades. Ses hommes enlèvent Furiosa enfant alors qu’elle habite la Terre verte. Ils ne retrouveront jamais cette oasis d’abondance, mais aboutiront à la Citadelle. Une rivalité entre Joe, qui domine les lieux, et Dementus naîtra dès leur première rencontre. Furiosa, davantage utilisée qu’appréciée par les deux, tentera de frayer son propre chemin. Le conducteur du camion-citerne, Praetorian Jack (bienveillant Tom Burke), la prendra sous son aile.

L’univers Max Mad existe depuis 1979. Après quatre films et des bandes dessinées, on se réjouit que son créateur l’explore au-delà des véhicules qui filent à toute vitesse. Conscient du peu de nuances possibles entre les survivants d’une planète détruite par l’homme, George Miller dose bien le temps passé à approfondir les personnages et à les plonger dans l’action. On aime ses films pour l’adrénaline qu’ils procurent. Celle de Furiosa est juste un peu moins concentrée.

Consultez l’horaire du film
Furiosa – A Mad Max Saga 
(V.F. : Mad Max – Furiosa)

Action

Furiosa – A Mad Max Saga
(V.F. : Mad Max – Furiosa)

George Miller

Avec Anya Taylor-Joy, Alyla Browne, Chris Hemsworth

2 h 28
En salle

8/10