À la mort de son père, une Canado-Pakistanaise se rend au Pakistan où elle découvre le passé rebelle de sa mère.

Tandis qu’elle regarde avec sa blonde Sharon (Charlie Boyle) le film fétiche de sa mère Mariam (Nimra Bucha, impériale), une bluette bollywoodienne, Azra (Amrit Kaur), Canadienne née de parents pakistanais, est surprise quand Sharon lui fait remarquer que l’actrice du film y incarne à la fois la mère et la femme de l’acteur principal. « Ça doit lui faire bizarre, non ? »

Eh bien, dans The Queen of My Dreams, premier long métrage prometteur de Fawzia Mirza (la série Hidden Canyons), la pétulante Amrit Kaur interprète avec la même fougue Azra, qui n’a pas encore fait son coming out à ses parents, et sa mère Mariam dans sa jeunesse aux côtés d’Hamza Haq, qui incarne le suave Hassan, père d’Azra et mari de Mariam toutes époques confondues.

Contrainte de quitter la Nouvelle-Écosse pour se rendre au Pakistan après la mort subite d’Hassan, Azra, qui trouve sa mère trop traditionnelle, découvrira à travers les récits de sa famille que Mariam n’était pas si différente d’elle en 1969, soit 30 ans auparavant.

D’abord un court métrage, une pièce de théâtre (Me, My Mom & Sharmilla), puis un long métrage, The Queen of My Dreams s’avère une énième variation sur les rapports conflictuels entre une mère et sa fille. Évoquant The Persian Portrait, charmante comédie dramatique de Maryam Keshavarz sortie en décembre, le récit que propose Fawzia Mirza se concentre davantage sur la jeunesse de la mère, sa recherche du parfait prétendant pouvant l’amener en Amérique et sa grande soif de liberté.

Tandis qu’elle néglige de développer le récit au présent, retardant ainsi l’inévitable réconciliation entre les deux générations, la cinéaste souligne tout ce que les Pakistanaises ont perdu en quelques décennies. Dans la foulée, elle salue également leur courage et leur résilience en donnant vie à une pléthore de personnages féminins tous plus pittoresques les uns que les autres.

Afin de pimenter le tout, Fawzia Mirza multiplie les clins d’œil au cinéma bollywoodien dont ses personnages sont friands. Le hic, c’est que par moments, ces passages d’un kitsch assumé, portés par l’entraînante musique d’Alysha Brilla et la photo pimpante de Matt Irwin, viennent brouiller les frontières entre les souvenirs et les fantasmes des protagonistes, créant ainsi une certaine confusion dans la chronologie des évènements.

En salle

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The Queen of My Dreams

Comédie dramatique

The Queen of My Dreams

Fawzia Mirza

Amrit Kaur, Nimra Bucha, Hamza Haq

1 h 37

6/10