Dalton, ancien professionnel des arts martiaux mixtes, est embauché pour calmer le jeu dans un bar de la côte floridienne. Toutefois, derrière les petits truands se cachent des criminels à la détermination féroce.

Road House, de Rowdy Herrington, est un film emblématique des années 1980. D’abord, parce qu’il met en vedette une star de l’époque, Patrick Swayze. Puis, à l’instar de nombreux autres titres populaires de cette période, il s’appuie sur de la violence comique, quelques moments de romance et de la camaraderie masculine en ne se souciant guère du scénario ou de la cohérence des évènements.

Il n’y a rien de mal à revisionner ces œuvres, mais force est d’admettre que certains aspects n’ont pas bien vieilli. L’intérêt de proposer une nouvelle version réside – en partie – dans la possibilité de mettre ceux-ci à jour.

Dans le cas de Road House 2024, ses artisans ont en premier lieu fait le choix d’adapter l’action à celle d’aujourd’hui. Les habiles coups de pied de Patrick Swayze aux visages d’ivrognes qui s’affalent sur le mobilier de bois d’un petit bar du Missouri cèdent leur place à des combats brutaux entre experts des arts martiaux mixtes et à des poursuites en bateau effrénées. La caméra de Doug Liman (Edge of Tomorrow, The Bourne Identity, Swingers, une œuvre chouchou) est nerveuse et les coupes sont fréquentes et brusques, ce qui offre un contraste pas toujours heureux avec l’affable Dalton de Jake Gyllenhaal.

La performance de l’acteur de Prisoners et Brokeback Mountain est sans contredit le point fort de ce remake. Sa prestance et son assurance rappellent celles de Swayze avec plus de muscles. Le charme opère autant lorsqu’il lance des répliques classiques. On le sent toutefois davantage hanté par ses démons que le Dalton de 1989.

Cette fois-ci, il n’hésitera pas à mettre sa vie en jeu pour contrecarrer les plans de Ben Brandt (Billy Magnussen) qui souhaite raser le bar de Frankie (Jessica Williams), qui en aucun temps ne craint pour la santé de son nouvel employé. Dans sa mission, Dalton affrontera Knox, incarné par le véritable combattant Connor McGregor. Ce dernier semble jouer son propre rôle et accentue le glissement vers le ridicule du récit en deuxième moitié. Tous y perdent la raison, sauf la médecin Ellie (Daniela Melchior) qui tente de calmer en vain son nouvel amoureux, pourtant si décontracté à leur première rencontre. Quand la poussière retombe, nous sommes aussi soulagés qu’elle que ce soit fini.

On termine le nouveau Road House étourdi en se passant la réflexion que même si l’original est vétuste, on s’ennuie de son ambiance insouciante. Puis, on se rappelle que la meilleure version de Road House est celle de Family Guy (saison 8, épisode 4).

Road House 
(V.F. : Bar routier)

Action

Road House
(V.F. : Bar routier)

Doug Liman

Avec Jake Gyllenhaal, Daniela Melchior, Billy Magnussen

2 h 01
Sur Prime Video

5,5/10