Maintenant dans le sud de l’Italie, l’ancien marine et agent de la DIA Robert McCall doit protéger des villageois de la mafia napolitaine.

L’archange saint Michel représente la puissance des forces du bien contre le mal.

C’est essentiellement ce qu’est le charitable Robert McCall dans la trilogie The Equalizer, d’Antoine Fuqua (Training Day, Emancipation).

La symbolique religieuse demeurait subtile dans les deux premiers chapitres. Dans celui qui prend l’affiche ce vendredi, elle est presque de chaque plan tellement le film est truffé d’imagerie chrétienne.

L’œuvre s’ouvre avec une scène magnifiquement filmée – le triple oscarisé Robert Richardson est directeur photo – dans laquelle la caméra pénètre lentement à l’intérieur du bâtiment principal d’un vignoble en Sicile. Des corps dont la vie s’est brutalement arrêtée jonchent le trajet jusqu’à la cave où Robert McCall attend, assis sur une chaise. Deux hommes le tiennent en joue. Les deux autres qui viennent de les rejoindre sont aussi armés. Quelques secondes plus tard, le quatuor sera mort.

Dans un monde de John Wick et de presque tous les films de Liam Neeson depuis Taken, Denzel Washington a su créer un personnage d’homme invincible altruiste qui reste intéressant par son caractère énigmatique. Il tue pour faire le bien, certes, mais on l’aime surtout parce qu’il semble foncièrement bon. Le destin a simplement fait qu’il possède un grand talent pour éliminer les méchants. The Equalizer 3 poursuit dans la même lignée, mais associe à outrance les actions de Robert à sa foi – ou celle de son acteur.

L’histoire se déroule principalement dans le bucolique village d’Altamonte, où tout le monde se connaît. Robert – ou plutôt Roberto – y récupère de ses blessures et fait la rencontre de gens, qui, comme lui, ont un bon fond. Toutefois, ceux-ci sont menacés par la Camorra, la mafia napolitaine. Heureusement pour eux, Robert se trouve là où il doit être.

Richard Wenk a manqué d’inspiration pour cette troisième aventure, car son scénario est d’une minceur prodigieuse. Il y a tellement peu à raconter entre les scènes de violence qu’on suit longuement les déplacements à pied ou en voiture de chaque personnage. Robert Richardson le fait très bien, au moins.

PHOTO STEFANO MONTESI, FOURNIE PAR COLUMBIA PICTURES

Dakota Fanning dans The Equalizer 3

Ça ne s’améliore guère quand la CIA débarque. Soudainement, on évoque le terrorisme et la « drogue du djihad ». Dakota Fanning incarne l’agente inexpérimentée qui apprend tout de Robert en ne passant que 15 minutes avec lui. C’est mignon de revoir les deux acteurs ensemble près de 20 ans après Man on Fire, mais le rôle de l’aînée des sœurs Fanning est particulièrement insignifiant.

Le prochain The Equalizer pourrait raconter le passé de Robert McCall. Antoine Fuqua a mentionné au site NME qu’il aimerait rajeunir Denzel Washington avec les effets spéciaux. On préfère la rumeur voulant que son fils, John David Washington, incarne le jeune Robert, car le paternel mérite sa retraite sur la côte amalfitaine. Et nous aussi.

The Equalizer 3 (V.F. : Le justicier 3)

Action

The Equalizer 3 (V.F. : Le justicier 3)

Antoine Fuqua

Avec Denzel Washington, Dakota Fanning, Gaia Scodellaro

1 h 49

4/10