Le cinéma québécois sera foisonnant cet automne, grâce à des films attendus de réalisatrices établies (Monia Chokri, Sophie Dupuis, Chloé Robichaud, Anne Émond), de cinéastes qui font leurs premiers pas dans des festivals internationaux (Pier-Philippe Chevigny, Ariane Louis-Seize) et d’un vétéran, Denys Arcand, qui livre son Testament. Un tour d’horizon par notre chroniqueur.

Richelieu, de Pier-Philippe Chevigny

« Pier-Philippe Chevigny maîtrise les plans-séquences qui suivent les personnages, y compris lors d’un point d’orgue qui vous coupera le souffle », écrivait en juin le New York Times à propos de Richelieu, premier long métrage du cinéaste québécois, présenté au festival Fantasia, à Tribeca et Karlovy Vary. Ariane (Ariane Castellanos) est une jeune interprète dans une usine de transformation alimentaire qui embauche des ouvriers guatémaltèques. En réaction à l’intransigeance de son patron (Marc-André Grondin), elle se lie d’amitié avec ces travailleurs temporaires et les défend contre l’exploitation dont ils sont victimes.

En salle le 1er septembre

Solo, de Sophie Dupuis

Le troisième long métrage de la talentueuse Sophie Dupuis (Chien de garde, Souterrain) aura droit au Festival international du film de Toronto à une prestigieuse présentation gala. La cinéaste québécoise y retrouve son acteur fétiche, Théodore Pellerin, dans le rôle de Simon, star montante de la scène drag queen de Montréal, qui s’éprend de la nouvelle recrue de leur bar-spectacle, Olivier (Félix Mariteau, révélé par 120 battements par minute de Robin Campillo).

En salle le 15 septembre

Simple comme Sylvain, de Monia Chokri

Notre regretté collègue Marc-André Lussier a décrit Simple comme Sylvain, présenté en mai dernier en sélection officielle au Festival de Cannes, comme le meilleur film de Monia Chokri (La femme de mon frère, Babysitter). Je suis d’accord. Cette histoire d’un coup de foudre entre une prof de philosophie (Magalie Lépine-Blondeau) et un entrepreneur en construction (Pierre-Yves Cardinal), une intello de la ville et un manuel de la campagne, est l’occasion pour la cinéaste québécoise de poser son regard plein d’acuité et d’humour sur les clivages sociaux et le mépris de classe, l’amour, le couple et le désir féminin.

En salle le 22 septembre

Testament, de Denys Arcand

Rémy Girard, collaborateur de longue date de Denys Arcand, est la tête d’affiche de Testament, comédie satirique que le vénérable cinéaste québécois annonce comme son dernier film. Girard, si juste dans Les invasions barbares, incarne un retraité cynique qui retrouve foi en l’humanité grâce à la naissance d’un amour inattendu. Son personnage, dit-on, cherche de nouveaux repères « dans une ère de rectitude politique, d’évolution identitaire, de protestations, de scandales culturels, de militantisme, de tempêtes médiatiques et autres contestations ». Ça promet de faire réagir…

En salle le 5 octobre

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, d’Ariane Louis-Seize

Le premier long métrage de la Québécoise Ariane Louis-Seize a été sélectionné à la 80e Mostra de Venise, dans la section Venice Days, où ont notamment été présentés Incendies de Denis Villeneuve et C.R.A.Z.Y. de Jean-Marc Vallée. Vampire humaniste cherche suicidaire consentant raconte l’histoire rocambolesque de Sasha (Sara Montpetit), une jeune vampire trop humaniste pour mordre, qui se fait couper les vivres par ses parents exaspérés. Alors que sa survie est menacée, elle fait la rencontre de Paul (Félix-Antoine Bénard), un adolescent solitaire aux idées suicidaires, qui consent à lui offrir sa vie. Leur amitié naissante viendra-t-elle contrecarrer leur projet ?

En salle le 13 octobre

Les jours heureux, de Chloé Robichaud

La cinéaste québécoise Chloé Robichaud retrouve Sophie Desmarais, l’actrice du film qui l’a révélée (notamment au Festival de Cannes), Sarah préfère la course. Sept ans après son plus récent long métrage, Pays, Les jours heureux est l’histoire d’Emma, une jeune cheffe sous le joug de son père et agent (Sylvain Marcel), à qui l’on offre la direction d’un grand orchestre. Le film, pour lequel Yannick Nézet-Séguin a agi à titre de conseiller artistique, sera présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto.

En salle le 20 octobre

Ru, de Charles-Olivier Michaud

Adaptation par le scénariste Jacques Davidts du roman à succès Ru de Kim Thúy, le premier long métrage de Charles-Olivier Michaud depuis Anna, en 2015, met en vedette une nouvelle venue, Chloé Djandji, dans le rôle de Tinh. Après une dangereuse traversée en mer et un séjour dans un camp en Malaisie, Tinh et sa famille vietnamienne sont acceptées comme réfugiés au Canada. Elles arrivent à Granby, où elles entreprennent leur nouvelle vie. Mais pour Tinh, timide et réservée, s’adapter comporte son lot de difficultés. Hantée par les épreuves du voyage, elle devra puiser au plus profond d’elle-même la résilience nécessaire à sa survie et à son bonheur.

En salle le 24 novembre