Synopsis
Un petit chien abandonné par son maître infâme apprend la loi de la rue avec des canidés acolytes dépareillés. Ensemble, ils chercheront à venger l'infortuné toutou, au terme de moult péripéties... et à grand renfort de jurons

Confier à son entourage que l’on compte visionner Strays (Vagabonds au Québec), le « film des chiens qui parlent », vaut systématiquement des yeux au ciel. Encore un de ces films d’animation quétaines et plus ou moins bien doublés ? Pas du tout, car cette comédie volontairement très vulgaire en est l’exact opposé, dans la veine de Ted, et une chose reste claire : ce n’est pas du tout pour les enfants.

Pourquoi ? Notamment parce que la réalisation semble avoir tenté de battre le record du nombre de fuck prononcés à la minute, enrobant le tout dans une enveloppe de gags pipi-caca-zizi.

Un mot sur le scénario, aussi dodu qu’un lévrier famélique. Reggie (Will Ferrell), enthousiaste petit border terrier, pense que son maître, un deux de pique nommé Doug (Will Forte), l’adore. De fait, ce dernier l’abhorre et cherche à l’abandonner. Accroché à l’idée que c’est un jeu, Reggie fera la rencontre d’un trio de chiens errants, Bug le boston terrier (Jamie Foxx), Maggie la femelle berger australien (Isla Fisher) et Hunter le grand danois (Randall Park). La petite bande lui ayant ouvert les yeux sur la vraie nature de Doug, il souhaite désormais le retrouver pour lui « mordre la bite » (traduction libre).

Le contraste entre l’aspect mignonnet des chiens et leur langage ordurier constitue le principal ressort comique de Strays, dans une parodie du genre. Quelques touffes de scènes et répliques sont franchement drôles ou amusantes, pour qui apprécie l’humour grossier de premier degré principalement porté sur le sexe, la drogue et les excréments. Cependant, à force de miser dessus, la formule « vulgarité assumée » finit par lasser un peu.

Par ailleurs, bien qu’elle se donne des airs de politiquement incorrect et cherche à moquer les films d’animaux ruisselants de bons sentiments, cette production se trouve paradoxalement empreinte de moralité. Le méchant est puni, les gentils ont gagné… drôle de décalage entre le ton et le message.

D’un point de vue technique, une agréable surprise attend le spectateur, puisque ces « chiens qui parlent » donnent vraiment l’illusion de s’exprimer (à tout le moins en version originale). Les animations des gueules sont plutôt convaincantes – et Dieu sait que c’est un jeu dangereux –, tandis que déplacements et expressions des acteurs canins sont au poil. Sans cela, l’intérêt de Strays aurait été limité. En attendant, pour qui désire dans sa gamelle du rire gras, déjanté et maculé de déjections, pourquoi pas ?

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Strays (Vagabonds)

Comédie

Strays (Vagabonds)

Josh Greenbaum

Avec Will Forte et les voix de Will Ferrell et Jamie Foxx

1 h 33
En salle

6/10