Même s’il était réalisé par Steven Spielberg, Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skull, sorti il y a maintenant 15 ans, n’a laissé de souvenir impérissable à personne. On pouvait dès lors se demander si les aventures du célèbre archéologue, amorcées en 1981 dans Raiders of the Lost Ark (Les aventuriers de l’arche perdue), n’étaient peut-être pas arrivées à leur terme, tant l’effort pour tenter de les réinventer en offrant quelque chose de neuf n’avait pas donné le résultat escompté.

La même question se pose à propos de ce cinquième volet cinématographique, réalisé cette fois par James Mangold. On sait cependant qu’après Indiana Jones and the Dial of Destiny (Indiana Jones et le cadran de la destinée), la série devra obligatoirement changer de cap, Harrison Ford, maintenant octogénaire, remisant définitivement le fouet et le chapeau du personnage.

Bien que la réalisation de James Mangold (Ford v Ferrari) soit très compétente, il se trouve que, malgré la réunion des ingrédients ayant fait le succès de la marque Indiana Jones, la magie n’opère plus vraiment, dans la mesure où l’on mise beaucoup trop cette fois sur le sentiment de nostalgie du spectateur. En regardant ce nouvel épisode, il est difficile de ne pas ramener à l’esprit les premiers films de la série, produits dans les années 1980.

Des effets réussis

On a beaucoup parlé du rajeunissement numérique dont Harrison Ford fait l’objet dans les quelque 20 premières minutes de ce nouvel opus et il est vrai que l’effet – dont bénéficie également Mads Mikkelsen – est particulièrement bien réussi.

Le récit commence ainsi en 1944 dans l’Allemagne nazie pour se poursuivre 25 ans plus tard en Amérique, au Moyen-Orient, en Grèce et en Italie. Retraité, Indiana Jones est alors appelé à reprendre du service auprès de sa filleule (Phoebe Waller-Bridge), fille d’un chercheur ayant consacré sa vie à l’étude du fameux cadran d’Archimède. Il s’agit d’une relique disparue dont les pièces, une fois rassemblées, auraient le pouvoir de traverser les époques et de changer le cours de l’Histoire. Bien entendu, la filleule n’est pas seule à vouloir récupérer toutes les pièces d’un objet sur lequel son père a tant travaillé. D’anciens nazis, qui aimeraient bien retourner dans le passé et se payer une victoire, sont également sur le coup.

PHOTO FOURNIE PAR LUCASFILM/DISNEY PICTURES

Mads Mikkelsen et Thomas Kretschmann incarnent les rivaux d’Indiana Jones dans Indiana Jones and the Dial of Destiny (Indiana Jones et le cadran de la destinée).

Il y a beaucoup d’action, certes. Des courses folles à profusion aussi. Et Mads Mikkelsen en nazi.

Mais au-delà des éléments contenus dans le scénario, qui cadrent parfaitement dans le mandat de la franchise, un sentiment de redite apparaît rapidement.

Les dialogues – souvent plaqués – ne sont pas non plus à la hauteur des répliques pince-sans-rire livrées comme autant de clins d’œil dans les volets précédents.

Cela dit, Harrison Ford impressionne la critique et tient bien la forme. C’est surtout grâce à lui que le charme opère malgré tout, d’autant que l’aspect le plus intéressant du récit réside dans cette volonté de bien faire sentir le poids de la vie sur un personnage vieillissant.

Lancé le mois dernier au Festival de Cannes, pendant lequel une première version de ce texte a été publiée, Indiana Jones and the Dial of Destiny (Indiana Jones et le cadran de la destinée) est maintenant à l’affiche.

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Indiana Jones and the Dial of Destiny (V. F. : Indiana Jones et le cadran de la destinée)

Film d’aventures

Indiana Jones and the Dial of Destiny (V. F. : Indiana Jones et le cadran de la destinée)

James Mangold

Avec Harrison Ford, Phoebe Waller-Bridge, Mads Mikkelsen

2 h 34

6/10