Pour la première fois dans l’Univers cinématographique Marvel (MCU), la conclusion d’une trilogie semble réellement marquer la fin d’une histoire et non seulement celle d’un chapitre.

Ce dernier volume ne mettra certainement pas un terme aux aventures des Gardiens dans le MCU, mais plusieurs de ses artisans ne seront pas de la prochaine mission. Zoe Saldaña et Dave Bautista ont affirmé en entrevue qu’il s’agissait de leur dernière fois dans la peau de Gamora et Drax, respectivement, alors que le réalisateur et scénariste James Gunn est depuis quelques mois co-PDG des studios DC, éternels rivaux de Marvel.

Pour son chant du cygne, le cinéaste s’est donc fait plaisir. Il a convié toute la gang des Gardiens, qui s’est agrandie de film en film, et a invité vieux et nouveaux copains à la fête. Malgré la taille de la distribution, chaque personnage a l’occasion de briller.

PHOTO JESSICA MIGLIO, FOURNIE PAR MARVEL STUDIOS

Zoe Saldaña et Chris Pratt reprennent les rôles de Gamora et Peter Quill, respectivement.

En particulier Chris Pratt, qui ne sera peut-être jamais aussi bon que dans le rôle de Peter Quill, alias Star-Lord. Il a toujours été juste assez con, attendrissant, drôle, courageux, charmeur et impertinent, mais il atteint cette fois des sommets d’intensité dramatique. Complètement brisé par la perte de sa mère, de sa Terre, de son père adoptif – Yondu – et de son amoureuse – car la Gamora de ce film est celle d’une autre ligne du temps, rencontrée dans Avengers : Endgame –, Quill ne va pas bien. Il est toutefois forcé de sortir de sa torpeur lorsqu’un des membres de sa famille des Gardiens se bat pour sa vie. Le périple pour le sauver prend de trop longs détours, mais livre des moments très puissants.

Cruauté animale

Le gros méchant de ce troisième volet est The High Evolutionary, incarné par Chukwudi Iwuji (la série Peacemaker, aussi de James Gunn). Il est un généticien sans morale obsédé par la création d’une société parfaite. Contrairement à d’autres vilains du MCU, les motivations de celui-ci sont tout simplement horribles.

PHOTO FOURNIE PAR MARVEL STUDIOS

Chukwudi Iwuji incarne The High Evolutionary.

Les scènes entre lui et les Gardiens nous déçoivent un peu – il crie fort, agit peu –, mais celles avec un jeune Rocket sont parmi les meilleures. Car The High Evolutionary est en fait le créateur du raton laveur verbomoteur. De nombreux retours en arrière permettent de voir les circonstances terribles de son « évolution », mais aussi les moments très touchants avec ses amis loutre, lapin et morse. Ces animaux générés par ordinateur nous font passer à travers toute la gamme des émotions.

Quelques mots sur l’autre « méchant », Adam Warlock, joué par Will Poulter : il est bon, même si on le voit assez peu.

Trop de tout

James Gunn s’est également gâté avec les décors, imposants, aux textures et aux couleurs riches. Les quartiers généraux organiques d’OrgoCorp sont fabuleux. L’uniforme de leurs agents de sécurité aussi. Les vaisseaux, souvent réduits à la cabine de pilotage, sont vastes et ont des architectures diverses. La banlieue de Counter-Earth est parfaitement navrante.

L’arrivée sur cette dernière, habitée par une immense variété d’animaux anthropomorphes, lance le dernier acte, qui prend malheureusement trop son temps. Prenons en exemple cette scène dans laquelle les Gardiens sont accueillis chez une famille de chauves-souris (?). Une fois de plus, ils se disputent alors qu’ils ont bien plus pressant à faire. C’est comique, mais l’unique but de cet arrêt est d’obtenir le chemin pour se rendre à la base de The High Evolutionary. Ces moments ne sont pas complètement désagréables, mais trop nombreux. Autre exemple : la blague de Nathan Fillion – un vieil ami de Gunn – n’était pas aussi bonne la troisième fois.

PHOTO MARVEL STUDIOS, FOURNIE PAR MARVEL STUDIOS

Ce troisième volet raconte entre autres l’histoire de Rocket.

Il en va de même pour l’action et l’émotion. Il y a des scènes sublimes, telles qu’une fusillade en plan-séquence dans un couloir ou un sauvetage in extremis. Puis d’autres qui ne servent à rien, comme l’attaque des vaisseaux-bestioles et le numéro de danse de Drax pour faire rire des enfants qui pleuraient juste avant.

Terminons avec la musique, qui illustre en quelque sorte notre appréciation de Guardians of the Galaxy vol. 3. Comme dans les films précédents, les choix de James Gunn sont pour la plupart excellents, entre morceaux classiques et titres plus obscurs. Cependant, nous avons entendu Creep et No Sleep Till Brooklyn très souvent. Pas au point de les détester, mais assez pour trouver qu’il n’était pas nécessaire de les entendre une fois de plus.

En salle vendredi

Consultez l’horaire du film
Guardians of the Galaxy vol. 3
(V. F. : Les gardiens de la galaxie, volume 3)

Film de superhéros

Guardians of the Galaxy vol. 3
(V. F. : Les gardiens de la galaxie, volume 3)

James Gunn

Chris Pratt, Zoe Saldaña, Dave Bautista

2 h 30

7,5/10