Les cinq diables Étrangement captivant

Une fillette solitaire possède un extraordinaire sens de l’odorat et conserve des odeurs – dont celle de sa mère – dans des pots. L’arrivée d’une tante réintégrant la famille après des années d’absence provoque d’étranges phénomènes au cours desquels des secrets de famille sont révélés.

Dans Ava, premier long métrage avec lequel elle s’était fait avantageusement remarquer, Léa Mysius racontait l’histoire d’une adolescente qui tentait de capter le plus d’images mentales possible avant de devenir aveugle. Dans Les cinq diables, elle s’intéresse cette fois au sort de Vicky (Sally Dramé), une fillette de 10 ans ayant un sens de l’odorat hypertrophié, lequel provoque chez elle un genre de compulsions très rare.

Visiblement fascinée par des atmosphères un peu étranges, la cinéaste flirte cette fois avec le fantastique. La fillette, très amoureuse de sa mère Joanne (Adèle Exarchopoulos, excellente), possède en effet une espèce de don faisant en sorte que des périodes plus tragiques du passé familial se révèlent à elle. Elle est particulièrement troublée par le retour d’une tante (Swala Emati), une femme qu’elle connaît peu, car cette dernière, sœur de son père (Moustapha Mbengue), s’est effacée il y a plusieurs années.

Campé dans une petite agglomération située à flanc de montagne, le récit a notamment pour cadre le centre sportif – nommé Les cinq diables – où travaille Joanne, aussi gymnaste. Léa Mysius, qui signe le scénario de son long métrage avec Paul Guilhaume (également coscénariste d’Ava), entremêle ainsi les époques pour mieux faire écho aux angoisses d’une enfant découvrant la vie compliquée des adultes qui l’entourent.

Dans cette ambiance souvent anxiogène, certains effets plus dramatiques se révèlent un peu surfaits, mais force est de reconnaître que Léa Mysius, aussi reconnue comme scénariste, offre ici un film étrangement captivant.

Présenté l’an dernier à la Quinzaine des cinéastes du Festival de Cannes, Les cinq diables est actuellement à l’affiche.

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