Les rénovations requises pour transformer le bungalow délabré qu’un couple vient d’acheter pour en faire une maison de rêve tournent rapidement au cauchemar à cause du manque d’argent, de décisions précipitées et d’un évènement complètement inattendu. Dans ces circonstances, l’amour pourra-t-il tenir ?

Il s’appelle Sugar. C’est le petit chien mignon qu’adorent Sarah (Sonia Cordeau) et Jonathan (Guillaume Cyr). Il est aussi le seul être vivant pouvant retenir l’attention de la mère de Sarah (Sylvie Léonard) quand cette dernière donne des nouvelles de la Floride. Autrement dit, l’animal de compagnie occupe une place si importante dans la vie de ces gens qu’on sait d’avance, dans ce genre de film, qu’il n’arrivera pas à la fin tout à fait dans le même état...

Pour son deuxième long métrage, Lawrence Côté-Collins (L’écartée) propose une satire féroce de la société de consommation, tout en affichant une empathie profonde pour les gens qui se font prendre au piège. La cinéaste, qui a coécrit son scénario avec Alexandre Auger (Prank), orchestre ainsi sa démonstration à travers les efforts que font Sarah et Jonathan pour s’offrir enfin ensemble la vie dont ils rêvent. L’achat de leur maison – qui doit être complètement rénovée – excite en effet les tourtereaux au point où leur première activité après avoir franchi la porte – coincée comme de raison – est de nature intime, sous le regard un peu perdu de Sugar...

PHOTO FOURNIE PAR LES FILMS OPALE

Guillaume Cyr et Sonia Cordeau dans Bungalow, film de Lawrence Côté-Collins

La réalité les rattrapera pourtant rapidement. Non seulement les travaux requis sont plus gros – et beaucoup plus coûteux – que prévu (cas classique), mais le manque de ressources de ce couple formé de gens de cœur aux goûts douteux viendra également vite à bout de la patience de Sarah. Pour s’en sortir, la jeune femme s’inscrira comme candidate à Déco à gogo, une émission dont elle raffole, pendant que Jonathan, un adepte de jeux de rôles médiévaux récemment mis en chômage, accepte un petit contrat « sous la table », facile à honorer en apparence.

Évidemment, tout vire au pire cauchemar dans un décor qui, progressivement, devient de plus en plus criard et kitsch. Il convient en outre ici de mentionner le travail de Vincent Biron à la direction photo, de même que celui de Sylvie Desmarais, la conceptrice visuelle. Comme l’a déjà affirmé la grande Dolly Parton dans l’une de ses célèbres envolées, avoir l’air aussi cheap coûte très cher.

Dans ce contexte, Lawrence Côté-Collins aurait pu rester en surface et se contenter d’une caricature, mais Bungalow, tout en assumant pleinement ses éléments d’humour noir, s’intéresse aussi sincèrement au drame que vivent les protagonistes. Sarah est particulièrement touchante quand elle déballe son sac en guise d’audition pour l’émission de rénovations à laquelle elle souhaite participer. Jonathan l’est tout autant quand il s’attaque à Tu m’manques au karaoké, à l’heure où sa vie de couple bat sérieusement de l’aile et que son estime personnelle est au plus bas. Sonia Cordeau et Guillaume Cyr trouvent d’ailleurs toujours la juste note, sans trop charger. Dans leur rôle de soutien, Geneviève Schmidt (une amie de Sarah), Eve Landry (une rénovatrice qui en pince pour Sarah), Benoît Mauffette (un ami de Jonathan) et Martin Larocque (tenancier de bar) ont aussi chacun droit à leur moment.

Depuis quelques semaines, le cinéma québécois est vraiment sur une belle lancée.

En salle

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Bungalow

Comédie dramatique

Bungalow

Lawrence Côté-Collins

Avec Sonia Cordeau, Guillaume Cyr, Geneviève Schmidt

1 h 42

7,5/10