John Wick a de nouveau soif de vengeance. Cette fois, toute la Grande Table est dans sa ligne de mire.

La série John Wick n’est pas pour tout le monde. Ce sont des films très violents et répétitifs. Après une trilogie, le personnage-titre, incarné par Keanu Reeves, demeure toujours un mystère. On sait qu’il adorait sa femme Helen, morte d’un cancer, et qu’il aime les chiens et les voitures. Au début du premier chapitre, Wick est un assassin à la retraite, mais après avoir tué 299 personnes en trois films, on peut affirmer qu’il a repris du service.

Chapter 4 ajoute environ une centaine de victimes au compte – en plus de celles tuées par d’autres personnages. Sans faire l’apologie de la violence, l’inventivité derrière chaque trépas doit être soulignée. Même après des dizaines de scènes de fusillade et de combats avec toutes les armes imaginables, la fluidité des chorégraphies et l’élégance des cascades nous impressionnent. Il est d’ailleurs étonnant à quel point ce quatrième volet continue d’évoluer à ce chapitre.

Le réalisateur Chad Stahelski, ancien cascadeur, compose des plans qui sont de véritables tableaux, privilégiant une vue d’ensemble permettant de discerner chaque détail du ballet méticuleusement orchestré. Il s’agit de sa troisième collaboration consécutive avec le directeur photo Dan Laustsen. Ensemble, ils jouent habilement avec la lumière et la symétrie. Le duo exploite également fort bien les endroits où il tourne. Après New York (Montréal pour certaines scènes), Rome et Casablanca, John Wick se rend cette fois à Osaka, à Berlin et à Paris. La Ville Lumière brille dans le dernier acte, particulièrement l’Arc de triomphe.

La musique – un mélange d’électro et de rock lourd –, qui contribue certainement à l’ambiance particulière des films John Wick, est de nouveau l’œuvre de Tyler Bater et de Joel J. Richard.

Le scénario, de Shay Hatten et Michael Finch, reste mince, mais est probablement le plus intéressant jusqu’ici. Moins linéaire, il développe de nouveaux aspects de ce monde interlope et donne plus d’importance aux autres personnages.

Donnie Yen vole la vedette

Comme dans les chapitres précédents, l’action est un feu roulant, certes, mais il ne s’agit pas que d’une empilade de cadavres. Une fois de plus, de fascinants personnages secondaires s’ajoutent à l’univers qui s’est bâti au fil des films. En plus du retour des excellents Ian McShane (Winston), Laurence Fishburne (Bowery King) et Lance Reddick (Charon), qui vient tout juste de nous quitter à seulement 60 ans, Bill Skarsgård (le marquis de Gramont), Hiroyuki Sanada (Shimzau), Shamier Anderson (Tracker) et Donnie Yen (Caine) intègrent le récit. Ce dernier livre une performance que l’on ne peut qualifier autrement que d’incroyablement cool. Vedette de films d’action de Hong Kong, il nous épate autant par sa dégaine que par ses talents en arts martiaux.

John Wick est un homme de peu de mots – « Yeah » est souvent suffisant – et, bien que son jeu ait ses limites, Keanu Reeves est parfait dans le rôle. Toutefois, après quatre films le mettant en vedette, on réalise que le monde secret de tueurs à gages dans lequel il évolue pourrait être davantage exploré. Ballerina, de Len Wiseman, offrira une autre perspective, celle de Rooney, vue dans Chapter 3 – Parabellum, qui sera incarnée par Ana de Armas. Wick devrait remettre son costume trois-pièces pour l’occasion, mais ce quatrième chapitre serait aussi une belle façon d’enfin prendre sa retraite.

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John Wick : Chapter 4 
(V. F. : John Wick : chapitre 4)

Action

John Wick : Chapter 4
(V. F. : John Wick : chapitre 4)

Chad Stahelski

Avec Keanu Reeves, Donnie Yen, Bill Skarsgård

2 h 49

8/10