Encore gris alors qu’à son âge il devrait être blanc, le jeune béluga Katak en a assez d’être surprotégé. Pour procurer du bonheur à sa grand-mère, dont la santé décline, il se lance à la recherche de son grand-père. En remontant les eaux du Saint-Laurent jusqu’en Arctique, il échappe à de nombreux dangers et se fait de précieux amis.

L’entreprise 10e Ave Productions, établie près de Québec, a lancé son premier long métrage d’animation, La légende de Sarila, en 2013. Son quatrième opus, Félix et le trésor de Morgäa, dévoilé en 2021, a été distribué dans plus de 170 pays et territoires. Katak, le brave béluga, peut viser aussi haut, car il a deux atouts jouant en sa faveur : des personnages marins et volants attachants et des paysages de toute beauté, qui mettent le fleuve Saint-Laurent au premier plan.

Sous le couvert d’une aventure, les réalisateurs Christine Dallaire-Dupont et Nicola Lemay entraînent les spectateurs au cœur d’un troupeau de bélugas soudé par des liens affectifs très forts. On retrouve tous les ingrédients d’un film familial, que ce soient des personnages amusants, de nombreux rebondissements, le dépassement de soi et l’importance de la famille. Même si d’autres films d’animation comme Finding Nemo (Trouver Nemo), de Pixar, ont certains points en commun, le périple de Katak trouve sa propre résonance dans sa mise en lumière du destin fragile des bélugas. La beauté du Saint-Laurent et de ses abords, sa flore et sa faune bien particulières lui donnent sa spécificité.

Au cœur du film se trouve l’amour que ressent le courageux Katak (voix d’Alexandre Bacon) pour sa grand-mère (voix reconnaissable entre toutes de Ginette Reno). Cet amour lui donne le courage de s’affirmer. En chemin, il fait la connaissance de personnages variés mis en valeur par une impressionnante distribution vocale, qui comprend aussi (entre autres) Yves Jacques, Ludivine Reding, Jérémie Desbiens, Jeff Boudreault et Guylaine Tremblay.

Personne n’est vraiment méchant dans ce premier long métrage d’animation écrit par la scénariste jeunesse Andrée Lambert, qui a collaboré à des séries bien connues comme Cornemuse, Toc Toc Toc et Salmigondis. Même le terrifiant épaulard Jack-Knife (voix de Mario Saint-Amand) montre une certaine vulnérabilité lorsqu’il doit composer avec sa fille rebelle adorée, Jack-Lynn, qui est végétarienne (voix d’Émilie Josset). L’acceptation de soi et des autres se décline sous diverses formes.

Le film d’animation, destiné à un jeune public, lui laisse le temps d’apprivoiser le décor épuré et d’en discerner toute la splendeur. Les petites habitations aux toits rouges clairsemées le long des côtes sont intemporelles. Les adultes, portés par la musique envoûtante d’Uberko, reconnaîtront Tadoussac, les îles Mingan, Natashquan et l’épave au large de Red Bay, au Labrador. Aucun humain n’apparaît, mais les terribles hélices des bateaux et les activités de forage font peur aux bélugas et leur causent du stress, menaçant leur survie. Les aires marines protégées dans le Saint-Laurent prennent des allures salvatrices. Le message n’est pas subtil. Mais les aventures de l’intrépide Katak donnent le goût d’aller sur place et de faire mieux.

En salle

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Katak, le brave béluga

Film d’animation

Katak, le brave béluga

Christine Dallaire-Dupont et Nicola Lemay

Voix de Alexandre Bacon, Ludivine Reding, Yves Jacques

1 h 22

7/10