Une roboticienne utilise le prototype d’une poupée dotée d’une intelligence artificielle afin de créer un lien avec sa nièce qui vient de perdre ses parents. La situation vire à la catastrophe lorsque l’invention développe des idées meurtrières.

L’intelligence artificielle est sur toutes les lèvres, et ce n’est pas une création comme M3GAN qui calmera les esprits. D’autant qu’elle provient de l’imagination tordue de James Wan, le maître de l’épouvante à qui l’on doit notamment les franchises Saw et The Conjuring.

Si l’on pouvait s’attendre à une énième variation sur Annabelle, le long métrage se tourne plutôt vers les années 1980. À cette époque où les films pour grands enfants avertis mélangeaient humour, horreur et valeurs familiales. Il y a évidemment un peu de Chucky dans cette nouvelle amie, et même du Terminator, mais surtout beaucoup des Gremlins dans cette façon d’élaborer une menace quasi perpétuelle.

Le cœur du sujet – le processus de deuil et la parentalité qui n’est pas pour tout le monde – n’est qu’un prétexte à une série B sans ambition ni prétention, parfaite pour la saison. Pour un peu plus de sérieux, mieux vaut revoir l’A.I. de Steven Spielberg ou lire Klara et le soleil de Kazuo Ishiguro.

Mais pour s’amuser sans effet secondaire, il n’y a sans doute rien de plus hilarant depuis Violent Night. D’autant que le récit particulièrement aberrant et inconséquent s’assume complètement. Les humains multiplient les comportements les plus idiots et répréhensibles, ouvrant la porte à tous les dangers. Ils sont incarnés par une distribution joyeusement stéréotypée, dominée par l’irrésistible Allison Williams (Get Out).

Le spectateur est pourtant là pour la poupée et elle ne déçoit pas, poussant même la chansonnette afin de séduire son entourage. Quand son regard devient inquiétant, place aux scènes plus violentes et cathartiques, filmées avec aplomb par Gerard Johnstone (Housebound).

M3GAN aurait toutefois gagné à embrasser davantage son immense folie. D’autant plus que le scénario est signé Akela Cooper, qui avait offert le beaucoup plus démentiel Malignant. La production, qui tarde à captiver, semble sans cesse se retenir, tant au niveau des frissons (inexistants) que de son cheminement (des plus prévisibles). Elle possédait pourtant tous les éléments pour innover et délirer, transcender le simple divertissement.

M3GAN

Suspense d’épouvante

M3GAN

Gerard Johnstone

Avec Allison Williams, Amie Donald, Violet McGraw

1 h 42
En salle

6/10