Reconnu grâce à des films qui font chaud au cœur, notamment Les femmes du 6e étage et Molière à bicyclette (titre québécois ayant remplacé Alceste à bicyclette), Philippe Le Guay ne s’était jamais attaqué à un thème aussi sombre auparavant. Ce changement de registre, mis au service d’un sujet très important sur le plan social, ne sied pourtant guère à un cinéaste dont la manière se révèle ici un peu trop lourde.
À sa décharge, le ton juste devait être très difficile à trouver. En évoquant cette histoire réellement survenue à des amis très proches, Philippe Le Guay a eu l’ambition d’illustrer la mécanique faisant en sorte que des gens en viennent à nier des faits historiques, à souscrire à des théories du complot et à tenter de convaincre le monde d’une désinformation dont ils se font maintenant les porte-voix. Avec, toujours, cette façon insidieuse de ne rien affirmer, mais de laisser entendre en « posant simplement des questions ».
Cet aspect de L’homme de la cave est d’évidence intéressant, d’autant qu’il fait écho à une problématique bien contemporaine. François Cluzet joue aussi à fond la carte de l’ambiguïté en se glissant dans la peau de cet homme solitaire, négationniste de l’Holocauste et conspirationniste, qui tente de répandre ses idées nauséabondes auprès des habitants de l’immeuble où se trouve la cave où il s’est installé. Même la fille du couple qui lui a vendu cet espace uniquement prévu pour y entreposer des choses pourrait peut-être se laisser convaincre…
En voulant instaurer une ambiance de thriller, Philippe Le Guay orchestre cependant un récit souvent poussif et pas très crédible. Dommage.
Déjà offert sur la plateforme Crave, L’homme de la cave est maintenant à l’affiche sur grand écran.
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Thriller
L’homme de la cave
Philippe Le Guay
Avec François Cluzet, Bérénice Bejo, Jérémie Renier
1 h 54
En salle et sur Crave