Yvon Deschamps ne pourrait plus présenter aujourd’hui les monologues qui l’ont rendu célèbre, dit-on souvent, afin d’illustrer un rétrécissement présumé de la liberté de parole des artistes.

Épisode 6 : Yvon Deschamps

PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, LA PRESSE

Yvon Deschamps

Dans ce rare entretien ponctué par son rire inimitable, Yvon Deschamps parle de la liberté de parole des humoristes, de l’avenir de la langue française et de son enfance dans Saint-Henri. Il répond aussi à ceux qui se demandent si ses monologues pourraient être présentés à l’identique en 2023.

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Trois citations tirées de notre entretien

À propos du français

Chez les Deschamps, pas question que les petits-enfants s’adressent en anglais à leur grand-papa. « Avec grand-maman, c’est une Anglaise, c’est correct ! », s’exclame-t-il au sujet de son indéfectible Judi.

« Mais ils aiment ça, parler en anglais, qu’est-ce que tu veux ? », reprend-il plus sérieusement. « Je pense que c’est l’attrait de la culture pop américaine. Ils en regardent tellement sur leur téléphone. Ils trouvent ça plus cool de dire des choses en anglais. »

À propos de la crise climatique

« Pour mes enfants, mes petits-enfants, c’est sûr que ça m’inquiète. Mais j’ai toujours confiance, je me dis : “L’homme des cavernes était très, très inquiet de l’avenir. Il avait peur. Quand le feu pognait dans la forêt à cause de la foudre, la fin du monde était proche.” L’environnement, j’y pense beaucoup, et je me dis que ça ne se peut pas que les humains, on soit assez épais pour ne pas faire ce qu’il faut à un moment donné. »

À propos de son rapport à l’argent

La première fondation Yvon Deschamps, mise sur pied à la fin des années 1970, venait en aide aux personnes handicapées. L’humoriste l’avait lancée parce que l’argent que lui procurait sa carrière l’indisposait.

« J’étais tellement mal, c’est notre mosus de culture judéo-chrétienne. C’était péché d’avoir de l’argent quand j’étais enfant, et après, comme j’étais plutôt un gars de gauche et je me disais : “Qu’est-ce que je fais avec de l’argent ? Je n’ai pas affaire à avoir de l’argent”, ça me rendait malheureux. Et là, j’ai même pensé à arrêter de travailler, pour ne plus en faire. Finalement, c’est Judi qui a dit : “T’es tellement fatigant avec ton argent. Donne-la, on en parlera plus.” »

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